Discret en première moitié de saison, Lazare
Amani se fait une place à l’Union. Pour enfin
répondre aux espoirs placés en lui ?
Les pépins physiques
de Mitoma ont au
moins ce point positif
pour l’Union qu’ils
permettent à Lazare Amani de
se montrer. Le médian offen-
sif ivoirien, prêté par Charle-
roi depuis juin, avec option
d’achat, n’avait encore eu que
peu de minutes en 2021.
Tout avait idéalement com-
mencé, pourtant, puisqu’il
marquait dès sa montée au
jeu le but du 1-3, à Anderlecht.
Mais après ces débuts en fan-
fare de la première journée, le
joueur de 23 ans ne parvenait
plus à être décisif une seule
fois. Au point de ne compter
que deux matchs à plus de
30 minutes, et une seule titu-
larisation. Comble de mal-
chance ou de volonté de trop
bien faire, celle-ci était syno-
nyme d’exclusion, contre Se-
raing, en novembre.
Mais à la faveur d’un stage
plutôt réussi, Lazare a su con-
vaincre Felice Mazzù de lui
faire confiance au cœur du
jeu, alors que Lapoussin rem-
place Mitoma à gauche, tant à
Seraing que contre Genk. En-
fin. “Il n’avait pas eu beaucoup
de temps de jeu au premier tour
et là, il reçoit sa chance, expli-
quait son entraîneur diman-
che soir. Ce n’est jamais évident
de sortir un gros match quand
vous jouez votre première ou
deuxième rencontre comme ti-
tulaire. Mais il a apporté ce qu’il
devait, tant offensivement que
défensivement : de la vivacité,
de la technicité et il était tou-
jours bien positionné. On peut
être content de lui.”
Le T1 n’a pas hésité à donner
de la voix dimanche pour le
repositionner, mais son jeune
joueur a fait le boulot, ce qui
est déjà une satisfaction pour
une équipe qui manque de
solutions de rechange.
Pour Lazare Amani, c’est
aussi l’espoir d’un rebond,
après un début de carrière
prometteur, mais dont la
courbe s’est ensuite écrasée.
Comme beaucoup de jeunes
Africains repérés par le projet
Aspire, il intégrait l’académie
Aspire football dreams au Sé-
négal à 13 ans, sans jamais
avoir joué en club avant. Cinq
ans plus tard, lorsqu’il avait
tout juste l’âge légal, il posait
ses valises à Eupen, dans une
autre entité du projet qatari.
Porté par ses qualités, mais
aussi par la nécessité de faire
jouer ces jeunes produits du
système de formation qatari,
il avait droit à beaucoup de
temps de jeu dès sa première
saison professionnelle :
30 matchs, dont 24 comme ti-
tulaire, pour deux buts et
cinq passes décisives. Pas mal
pour des débuts.
. Condom : “Je n’ai aucun
doute sur ses qualités”
Mais après 18 mois intéres-
sants, il stagnait ensuite. C’est
Charleroi qui lui offrait un
nouveau challenge en le sor-
tant du confort eupenois, sur
le gong du mercato de jan-
vier 2020. Mais il ne jouait ja-
mais pour le Sporting. Sur le
banc début 2020, il était blo-
qué par le Covid et l’arrêt pré-
maturé du championnat.
Comme un coup d’arrêt à
sa progression. “Il ne faut pas
oublier qu’il n’avait jamais joué
en championnat avant d’arriver
à Eupen, souligne Jordi Con-
dom, qui a été son premier
entraîneur à l’AS et l’avait
connu au Sénégal. Juste en
tournoi. Des joueurs comme lui,
qui ne sont pas passés par des
U18 et des U21, n’arrivent pas à
maturité au même moment que
d’autres. Je n’ai aucun doute sur
ses qualités footballistiques, el-
les sont là. À l’image de sa passe
décisive pour la première vic-
toire d’Eupen lors de son retour
en D1, en 2016, ou de son match
incroyable qu’il avait livré à An-
derlecht. Mais ce dont il a be-
soin, maintenant, en tant que
jeune, c’est d’enchaîner des
matchs, pour prendre con-
fiance. On pensait peut-être
qu’il serait plus loin dans son
évolution à 23 ans, c’est vrai,
mais il a le talent pour s’impo-
ser dans un club de D1 européen
et il a encore une longue car-
rière devant lui.”
Celle-ci s’est déjà un peu re-
lancée la saison passée, après
un appel inattendu en prove-
nance d’Estoril Praia, en D2
portugaise, où il retrouvait
comme entraîneur Bruno Pin-
heiro qu’il avait eu comme
éphémère T2 à Eupen. Là, le
jeune Lazare a enchaîné les
matchs… et fêté un titre de
champion de D2. S’il a pris
son mal en patience en début
de saison, le numéro 8 des
Jaune et Bleu – qui a aussi
l’avantage d’être comptabi-
lisé comme “belge” sur la
feuille de match – pourrait
bien être une arme en plus
sur ce second tour et enfin
confirmer les espoirs placés
en lui.
“Undav reste
jusqu’en juin.”
Et après ?
Deniz Undav a-t-il déjà un
accord avec un club alle-
mand pour quitter l’Union
en juin ? L’information, pu-
bliée par nos confrères de
Rossel, n’est confirmée ni
par le club ni par l’entou-
rage du buteur. Contactés
par nos soins, les deux
camps assurent que rien
n’est signé à ce jour. Et in-
sistent : “Il restera à coup
sûr à l’Union jusqu’à la fin
de saison.” Et après ?
C’est toute la question.