Pour y avoir joué pendant 25 ans, dont seize au sein d’une équipe fanion dont il fut longtemps le capitaine emblématique, Danny Ost reste un monument à l’Union, dont il suit de nouveau avec beaucoup d’attention l’évolution. Et ce, alors qu’il n’y a jamais été T1, même si cela a failli se faire plusieurs fois.
“C’est comme ça en effet”, répond-il d’emblée. “D’ailleurs, à l’aube de l’actuelle saison, j’ai encore discuté avec le directeur sportif Alex Hayes et l’entraîneur Luka Elsner afin de faire partir du nouveau staff. Les échanges avec ce dernier étaient passionnants. J’ai été surpris de constater à quel point il connaissait mon dossier et celui
du club à fond. C’est un entraîneur d’avenir, j’en suis certain. Mais nous nous sommes rendus compte que, malgré de nombreuses affinités, on ne se voyait pas former un tandem avec lui comme T1 et moi comme T2. Pas de regrets toutefois; d’ailleurs, je suis régulièrement en contact avec lui comme avec Alex Hayes. Et ils viennent de temps en temps me rendre visite à la brasserie que j’exploite à Beersel.”
L’ancien capitaine au long cours avoue avoir un temps pris du recul par rapport à son club de cœur.
“Mais l’ancien administrateur Auguste Weemaels m’a convaincu de revenir aux matchs. Le retour au Marien est une excellente chose. Et j’avoue que je suis très agréablement surpris par les supporters unionistes. De mon temps aussi c’était chouette. Et lors des derbys, on jouait devant 10 000 personnes. Mais là je les trouve juste extraordinaires. Ils encouragent leurs favoris du début à la fin, même s’ils perdent. Seuls ceux du FC Malines sont capables d’en faire autant. Et on parle de plus en plus positivement du club dans toute la Capitale. J’ai
juste peur que l’Union soit obligée de déménager un jour pour pouvoir continuer à évoluer.”
Pour le Bruxellois d’origine qui réside désormais dans le Hainaut, l’actuelle génération de l’Union Saint-Gilloise dispose d’un gros potentiel avec des joueurs comme Tau, Vega et Niakaté, sans oublier l’axe central défensif Peyre-Perdichizzi.
“C’est vraiment du très solide”, commente Danny Ost. “Peu d’équipes peuvent se targuer de disposer d’un duo pareil. Ce sont deux joueurs rapides, forts de la tête et dans les gestes défensifs; l’un est droitier, l’autre gaucher
et les automatismes entre eux sautent aux yeux. Par contre, dans l’entrejeu, il manque un petit quelque chose. Les médians manquent de créativité et ne récupèrent pas assez de ballons. Et si Niakaté ne marque plus autant, c’est aussi parce qu’il est moins bien servi depuis la blessure de Gérard, un élément très doué techniquement et qui amenait des solutions devant. Sur ce qu’il a montré les rares fois où il a été physiquement apte à jouer, Traoré peut lui aussi hausser le niveau de ce secteur.”
Contre Malines, cela risque toutefois d’être compliqué, selon l’ancien mentor de l’Olympic, d’Eupen et de Tubize…
“C’est une terrible machine, avec beaucoup de qualités physiques et de maturité. Et les Saint-Gillois vont les jouer trois fois en seize jours. Quand, devant les caméras de Club RTL, je les avais tirés au sort pour affronter l’Union en Coupe, je croyais avoir bien fait les choses. Je trouvais assez chouette l’idée d’avoir d’office un club du 2e échelon national en finale. Mais j’ai ensuite
reçu pas mal de coups de fil de supporters m’avouant qu’ils auraient préféré tomber sur Ostende. Mais bon, tout est possible en foot, à commencer par ce dimanche. Dans cette D1B au règlement si bizarre, chaque rencontre est un match de Coupe. Tout peut arriver et aucune équipe ne lâche quoi que ce soit. Il faut non pas 18 joueurs de qualité, mais 25. Malines possède un tel noyau et cela reste l’une de ses forces, outre son public.”