Aux côtés de Boyata et Tielemans, qui passent leurs cours d’entraîneur donnés par Kris Van der Haegen (tout à gauche), mais aussi de Vanzeir et Van der Heyden, les jeunes de l’Union ont posé pour la photo.DR.PreviousNextQue devient Sébastien Pocognoli qui a mis un terme en avril 2021 à sa carrière active ? L’ancien joueur du Standard et de l’Union entraîne aujourd’hui les Espoirs du club bruxellois, où son travail, son implication et son professionnalisme sont loués par tous. next
Mardi 22 mars, au Centre national de Tubize. Avant de poser pour la photo, Youri Tielemans prend la parole pour remercier les Espoirs de l’Union Saint-Gilloise. « Vous avez joué lundi soir en championnat à Eupen et vous êtes ici à Tubize ce mardi matin. Chapeau à tous ». Tout comme Dedryck Boyata, présent à ses côtés, le Diable rouge avait besoin d’une équipe pour se tester dans le cadre des cours préparatoires qu’il suit pour devenir entraîneur. C’est l’équipe dirigée par Sébastien Pocognoli qui aura eu les honneurs de cette belle rencontre, sous les yeux de Roberto Martinez, Thierry Henry et Thomas Vermaelen venus assister à cet entraînement pas comme les autres.« Même si cela modifiait son planning, Sébastien a eu l’intelligence de comprendre que ses joueurs allaient vivre une superbe expérience et a été le premier à se rendre compte de l’intérêt de cette initiative pour son équipe », se réjouit Thomas Rodrigues, le président de l’école des jeunes du club bruxellois. Au sein duquel Pocognoli a gagné, depuis l’annonce de sa retraite en avril 2021 et dans la foulée de sa reconversion comme coach des U21, ses lettres de noblesse. « À l’époque, j’avais eu l’opportunité de rejoindre l’un ou l’autre club du top mais pas, en guise de première expérience, de prendre en charge les Espoirs », raconte l’intéressé. « L’Union m’a proposé ce défi-là, en me donnant carte blanche pour mettre des structures en place. On m’a jeté à l’eau, c’était à moi à me démerder… »C’est le terme, effectivement. Si les Espoirs unionistes se sont toujours entraînés au Complexe sportif du Barca, à Anderlecht, où un chapiteau a rapidement été installé pour abriter une salle de musculation, c’est là qu’ils jouent aussi désormais, après une longue période d’errance qui les a vus déménager à Overijse, Rebecq ou encore Tubize. « Sébastien est parti d’une feuille blanche », souligne Grégory Verheyden, son analyste vidéo. « Mais au lieu de se morfondre sur son sort, il a trouvé, avec son staff, les solutions pour avancer, de manière constructive et positive, en amenant son professionnalisme ».Pas dans le confortS’il n’a jamais aimé faire les choses à moitié, accordant à chaque détail un soin particulier, Sébastien Pocognoli aura dû trouver le décor peu à son goût. Pas assez professionnel, pas assez fonctionnel. Mais il ne s’est jamais plaint. « C’est dans la difficulté qu’on apprend le plus », dit-il justement. « Bien plus que dans le confort… » Avec, chaque jour, près de quatre heures passées sur les routes, en guise de trajet aller-retour entre son domicile de Neupré et le Complexe sportif du Barca. « Je lui ai demandé, il y a quelques jours, où il habitait », confie Kris Van Der Haegen, son accompagnateur et responsable des formations d’entraîneurs à l’Union belge. « À cinq minutes de l’Académie du Standard », m’a-t-il répondu. » Cela démontre son envie de réussir et les efforts qu’il est prêt à consentir pour grandir comme coach. Car plutôt que de travailler dans l’ombre à l’Union, il aurait pu se diriger vers des options plus confortables ».Au sein d’une Académie saint-gilloise en pleine construction, qui se structure étape par étape, Sébastien Pocognoli apporte son savoir-faire et son expertise d’ancien professionnel, dans un contexte parfois compliqué certes mais ô combien intéressant. « Ici, l’apprentissage est inestimable », confirme-t-il. « Et si mon souci du détail ne peut pas toujours être rencontré, je vais chercher les satisfactions ailleurs. Lorsqu’on me dit, par exemple, que mon équipe joue bien et a une belle attitude. Cela fait plaisir à entendre ».Cette équipe, Poco l’a façonnée de ses propres mains, semaine après semaine, entouré d’un staff technique qui tire dans le même sens et parle d’une même voix. « Ce que je vois, c’est qu’il arrive là où il le voulait, avec un niveau de jeu qui n’a rien à voir avec ce qu’il était en début de saison », souligne Thomas Rodrigues, le président de l’école des jeunes de l’Union. « Un travail très important a été effectué, qui n’a pas toujours été récompensé sur le plan comptable », l’Union occupant le milieu de tableau en Élites 2, loin derrière le Beerschot et Eupen.« C’est une belle équipe à voir jouer », assène Grégory Verheyden. « Après le match, tous nos adversaires disent la même chose : le classement ne reflète pas la qualité de jeu ».Car s’il est un point sur lequel Sébastien Pocognoli n’entend pas transiger, c’est sur celui-là. « Chris O’Laughlin, le directeur sportif de l’Union, m’a parlé de l’impact que Sébastien a sur son groupe », raconte Kris Van Der Haeghe, qui a aussi assisté à l’un ou l’autre match des U21 saint-gillois. « Le jeu qu’il préconise, c’est un peu l’identification de son ADN, avec un football positif, porté vers l’avant, beaucoup d’intensité, de la possession de balle et un certain niveau technique et tactique. Bref, tout ce qui a caractérisé sa carrière de joueur… »Non loin de là, Ilyes Ziani, son capitaine et le premier joueur que Pocognoli a amené dans le noyau professionnel de l’Union, avec qui il s’entraîne au quotidien, affine le jugement : « En tant qu’adepte du jeu offensif, il insiste sur le fait que ses attaquants doivent s’amuser et prendre des risques », dit-il. « Son approche est très positive ».Un rassembleurMais ce qui marque plus encore les esprits, à en croire les uns et les autres, c’est la qualité de son management, tout comme son aptitude à entraîner un groupe dans son sillage. « Je l’ai trouvé remarquable dans l’attitude, dans la mentalité », souligne encore Kris Van Der Haeghe, qui lui remettra le 31 mai son brevet UEFA A. « Il a toutes les aptitudes pour réussir une belle carrière d’entraîneur, en étant très bon dans le relationnel et l’approche psychologique, ce qui est essentiel. Je l’ai notamment vu arrêter une phase d’entraînement parce qu’il estimait, à juste titre, que le langage corporel d’un de ses joueurs était négatif à la suite d’une mauvaise passe adressée par un équipier ».Rassembleur, fédérateur, Sébastien Pocognoli l’a toujours été comme joueur. Il veut l’être aussi comme coach. « Ce qui me plaît chez lui, c’est l’énergie qu’il met dans tout ce qu’il entreprend », lâche Ilyes Ziani. « C’est quelqu’un qui motive, transmet sa grinta et est très didactique. Il sait hausser le ton, mais il préférera toujours rectifier les choses plutôt que de s’emporter. Il est aussi très proche de ses joueurs, leur parle beaucoup, explique ses choix, leur donne beaucoup d’informations. Tout avec lui est très clair ».Grégory Verheyden ne dit rien d’autre : « Pour être passé par là, il sait ce que ses joueurs peuvent ressentir et donc se mettre à leur place. D’où sa capacité d’écoute, qu’il a aussi vis-à-vis des membres de son staff à qui il donne de la confiance et qu’il parvient à responsabiliser parce que c’est quelqu’un d’intelligent. Il prend toutes les informations possibles, réfléchit puis tranche… »En son âme et conscience. « J’ai appris de tous mes coaches, en bien ou en mal », avance Sébastien Pocognoli. « Mon coaching et ma relation avec les joueurs sont basés sur l’honnêteté. Dans mes choix, mes explications, ma gestion humaine. J’adore mon nouveau métier et je suis convaincu, plus que jamais, d’avoir fait le bon choix ». Thomas Rodrigues l’est lui aussi : « S’il y a un mot qui le caractérise, c’est professionnalisme. Aujourd’hui, c’est la bonne personne au bon endroit ». Ce qui donne raison à Kris Van Der Haege, qui avait incité le Liégeois à passer par la case U21 de l’Union. « La plupart des joueurs qui arrêtent leur carrière veulent aller au plus vite le plus haut possible, en oubliant qu’ils ont besoin d’une période de transition pour développer certaines compétences. À cet égard, diriger les Espoirs de l’Union était une très bonne idée, bien meilleure que d’être T2 ou T3 d’une équipe première parce que la fonction implique de prendre des décisions, ce qui est la chose la plus importante, de planifier des programmes, de motiver… Sébastien ne doit pas se précipiter. Quand je vois le produit fini qu’il a délivré lors de son examen il y a une bonne quinzaine de jours, c’est le jour et la nuit par rapport à ses débuts dans la profession, mais il sait qu’il doit encore rester une année à l’Union pour continuer à se perfectionner… »
VINCENT MILLERÀ l’extérieur, l’Union reste sur un succès à OHL (1-4).BelgaEn cas de victoire au Standard, l’Union comptabiliserait le plus grand nombre de points jamais obtenus hors de ses bases par une équipe de D1 belge. prevnext
Cette saison, l’Union s’exporte bien. Très bien même. Son bilan à l’extérieur est tout simplement exceptionnel : treize victoires, deux nuls et une défaite seulement (c’était le 22 août 2021 face à Malines, il y a plus de sept mois). Tellement que, ce dimanche, les Saint-Gillois pourraient faire tomber un record vieux de plus de deux décennies. En 2000-2001, le Club de Bruges de Trond Sollied avait glané 42 points sur les différentes pelouses du Royaume. Cette année, l’Union en est à 41. Une victoire à Sclessin permettrait donc à Felice Mazzù et ses hommes de laisser une nouvelle trace indélébile dans le grand livre d’Histoire du football belge. Car l’année dernière déjà, lorsqu’ils évoluaient en D1B, ils avaient fait pleuvoir les records : plus grand nombre de victoires d’affilée, plus grand nombre de buts marqués, plus grand nombre de points pris, etc.Si les Saint-Gillois venaient à l’emporter en bord de Meuse, leur record serait d’autant plus incontestable qu’ils détiendraient le plus haut ratio de points pris à l’extérieur par match depuis l’instauration de la victoire à trois points lors de la saison 1996-1997. Un ratio qui s’élèverait à 2,59. Ils ne pourraient dès lors être attaqués sur le fait que d’autres saisons se sont jouées avec seize équipes, et non pas dix-huit comme c’est le cas de l’actuelle.Mais ce n’est pas tout. L’Union est, pour le moment, la deuxième équipe la plus performante d’Europe loin de son antre, seulement devancée par le FC Porto ! L’actuel leader de la Primeira Liga est pour sa part tout simplement injouable en dehors de son Estádio do Dragão avec ses douze victoires et deux matches nuls. Mais il lui reste encore trois déplacements à effectuer d’ici à la fin de la saison, dont un à Braga et un autre à Benfica…Paradoxalement, si l’USG cartonne à l’extérieur, c’est moins le cas à domicile (30 points sur 48), dans son stade Marien pourtant réputé pour sa chaleur. Un constat d’autant plus frappant ces dernières semaines. Car depuis le début de l’année 2022, les Saint-Gillois ont à peine pris plus de la moitié des unités mises en jeu sur leur pelouse : 8 sur 15. Et ils restent sur trois matches sans victoire devant leurs fans. Il faut remonter au 30 janvier pour trouver trace d’un succès à domicile. C’était face à…Anderlecht.C’est que, avec son nouveau statut de favori, l’Union tombe désormais sur des équipes bien regroupées. Et nettement moins enclines à faire le jeu au Parc Duden qu’elles ne le feraient chez elles. C’était, en substance, l’explication avancée par Felice Mazzù après la défaite contre Saint-Trond et le nul contre Eupen. « Lors de ces matches, on n’avait pas trouvé la solution face à des blocs bas. On n’avait pas réussi à les contourner, ni à se procurer énormément d’occasions. »En cas de succès face au Standard, l’Union pourrait même faire coup double. Non contente de s’adjuger un nouveau record, elle serait également assurée de terminer la phase classique en tête. Et c’est probablement cela qui importera le plus le coach carolo et ses ouailles. Car cela signifierait qu’ils débuteraient les playoffs en première position. Mais également qu’ils seraient assurés de disputer la Coupe d’Europe la saison prochaine. Ce qui serait une première pour l’Union depuis… 1964 !
L’auditorat des licences avait rendu, le 17 mars dernier, dans son rapport transmis à la Commission des licences de la Fédération, un avis favorable concernant le dossier de la licence professionnelle du Standard. Un avis favorable mais soumis à trois conditions à remplir pour obtenir le précieux sésame. Et à remplir pour le mardi 5 avril, date où le club liégeois est convoqué devant la Commission des licences.« Il existe des attentes raisonnables quant au fait que la continuité du club pour la durée de la licence soit garantie », avait alors fait savoir l’auditorat des licences, « à condition que les conditions cumulatives suivantes soient remplies ». Lesquelles, concrètement ? Un : qu’un « Share purchase agreement » (à savoir le contrat de vente qui définit les termes du transfert de propriété des actions lors de la cession du club) soit signé par toutes les parties et ne contienne aucune condition suspensive afin que le transfert des actions soit entièrement réalisé. Deux : que les documents utiles concernant la transparence de la nouvelle structure soient fournis par le nouvel actionnaire. Trois : que ce nouvel actionnaire principal mette à disposition à court terme les fonds nécessaires afin de garantir la continuité du club et plus précisément, qu’il procède à une augmentation de capital « d’au moins 15 millions d’euros » afin que la continuité du club soit assurée jusqu’au 30 juin 2023 et qu’il dépose sur la table, dans l’immédiat, au minimum 5 millions d’euros.La balle est donc plus que jamais dans les pieds de 777 Partners, dont les dirigeants sont attendus, nous dit-on, dans les prochaines heures à Liège. La décision de la Commission des licences devrait quant à elle tomber le 13 avril, deux jours avant le closing, la conclusion de la vente du Standard par Bruno Venanzi au fonds d’investissement américain.