GUILLAUME RAEDTS
Cuypers (La Gantoise), Dolberg (Anderlecht) et Amoura (Union SG)P. De Voecht et G. Van Gansen / News
Si l’Union Saint-Gilloise, Anderlecht et Gand occupent actuellement les trois premières places du championnat, c’est notamment grâce à un secteur offensif performant. Décryptage avec Nordin Jbari et Eddy Snelders. next
Dimanche (18h30), le choc entre Gand et Anderlecht promet du spectacle offensif quand on voit les forces en présence : Cuypers, Tissoudali et Orban d’un côté, Dolberg, Dreyer et Hazard de l’autre. Difficile d’imaginer cette rencontre se terminer sur un 0-0 avec deux équipes dont la courbe de forme va dans la bonne direction. Il en va de même pour l’Union Saint-Gilloise.
Guère surprenant que ces trois formations occupent les trois premières places du classement après 13 journées. Ils ont même creusé un écart intéressant avec les autres clubs dans l’optique d’une place dans le Top 6. Et le trio le doit notamment à un secteur offensif performant.
Les deux clubs bruxellois ont les deux meilleures attaques de la compétition belge – 31 buts pour l’Union, 26 pour Anderlecht à égalité avec Bruges – alors que Gand a déjà dépassé la barre symbolique des 50 buts marqués toutes compétitions confondues depuis le début de la saison (53) en s’imposant dimanche à Charleroi.
Des lignes offensives qui semblent avoir pris le pas sur les autres cadors du championnat où Bruges joue souvent au « tout ou rien » – 16 de ses 26 buts marqués en D1 l’ont été en trois matchs contre Eupen, le RWDM et Charleroi –, l’Antwerp dépend fortement du rendement de Vincent Janssen et le Racing Genk affiche Daniel Munoz, défenseur de son état, comme meilleur buteur (4 buts). Reste à savoir ce qui fait la force des offensifs de l’Union Saint-Gilloise, du Sporting d’Anderlecht et de Gand.
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« Amoura apporte
de la folie à l’Union »
Au Parc Duden, et même s’il ne faut oublier les six réalisations d’Eckert Ayensa et de Nilsson, la force offensive est symbolisée par un homme : Mohamed Amoura, auteur de huit buts en l’espace de 397 minutes de D1A. « Il apporte de la folie au collectif bien huilé de l’Union », explique Nordin Jbari, consultant pour Eleven/DAZN et la RTBF. « Avec lui, vous pouvez jouer plus bas et profiter des espaces et des infiltrations de certains éléments comme Puertas et Lazare », relève Eddy Snelders, consultant à la VRT.
Forcément, s’il est la grande force du leader actuel de la D1A, l’Algérien représente aussi son talon d’Achille. « À l’Union, ce serait un problème si Amoura était blessé », estime Snelders conforté par Jbari. « Le problème, c’est qu’ils n’ont pas un profil similaire au sein dans le noyau. L’Union a toujours montré que c’était avant tout un collectif mais Amoura a tout de même pris une place importante parce qu’avec son jeu, il amène de la vie et du danger. »
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« Hazard facilite
le jeu d’Anderlecht »
À quelques kilomètres de l’antre de l’Union, c’est également la satisfaction sur le plan offensif à Anderlecht avec un trio Dolberg-Dreyer-Hazard qui fait de plus en plus merveille. Les deux Danois ont inscrit quinze buts en championnat – aucun autre duo ne fait mieux en D1A – alors que l’ancien joueur de Dortmund est en train de devenir le patron offensif des Mauves. « Hazard facilite le jeu d’Anderlecht », résume Snelders. « Comparé aux attaquants des deux autres équipes, Dolberg est plus invisible mais il n’a pas besoin d’être présent dans le jeu car Hazard et Dreyer se chargent de l’effet de surprise. » Et Jbari de mettre en exergue les qualités de Dolberg, auteur d’un but lors des six derniers matches. « Il pèse sur les défenses grâce à son placement », affirme-t-il. « Il est toujours au bon endroit. Et cela offre plus de libertés aux deux autres. »
À l’instar du cas « Amoura », Anderlecht doit également prier pour que son avant-centre ne connaisse pas de pépin. « C’est le seul neuf parce que Vazquez n’est pas encore prêt », confirme l’ancien attaquant du RSCA. Et Snelders d’avoir une autre interrogation à l’esprit concernant le Sporting. « Que se passera-t-il si le niveau d’Hazard diminue ? Anderlecht devra trouver une autre solution pour faire la liaison entre le milieu et l’attaque. Ce serait alors à Stroeykens ou Leoni de le faire. »
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« La force de
Gand peut
devenir
sa faiblesse »
Cette saison, Gand a été la première formation belge à atteindre les 50 buts marqués toutes compétitions confondues. Les Buffalos en sont actuellement à 53 après leur probant succès à Charleroi dimanche dernier. « Gand a le luxe de pouvoir choisir ses deux attaquants lors de chaque match », pointe Snelders. « Hein Vanhaezebrouck dispose de Tissoudali, Cuypers et Orban. Trois attaquants différents qui fonctionnent chacun dans leur registre que ce soit la technique, la profondeur ou la vitesse. »
De quoi voir venir en cas de problème physique pour l’un ou l’autre – Tissoudali revient d’une grave blessure au genou – même si la pléthore de choix peut se retourner contre Gand. « Est-ce que Vanhaezebrouck va réussir à faire patienter tout le monde ? », se demande Jbari. « À Gand, il y a beaucoup de concurrence mais cette force peut devenir une faiblesse. Le coach doit veiller à ne pas laisser que des miettes au troisième attaquant. »
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Jbari vote « Gand »,
Snelders
« Anderlecht »
En ayant toutes les forces et les faiblesses des différents secteurs offensifs, reste la question à trancher : qui est le mieux armé offensivement selon nos interlocuteurs ? « Si je devais faire un top 3, je dirais dans l’ordre Anderlecht, Gand et l’Union », indique Snelders. « Je mets Anderlecht devant parce qu’ils ont montré au Standard, contre Louvain et au Cercle qu’ils n’avaient pas besoin de beaucoup d’occasions pour marquer. » Nordin Jbari, lui, choisit plutôt les ouailles de Hein Vanhaezebrouck. « Gand possède la plus grosse force de frappe », analyse-t-il. « Avec leurs trois attaquants, ils ont toute la panoplie : les décrochages avec Tissoudali, le jeu en profondeur avec Cuypers et la vitesse avec Orban. C’est une division offensive complète et complémentaire. »