Vincent Kompany est parti. Felice Mazzù prendra-t-il sa place?
Trois ans après son retour, l’ancien Diable rouge n’est plus le T1 des Mauves. Felice Mazzù aurait déjà un accord personnel avec le RSCA pour lui succéder. Kompany pourrait rebondir à Burnley ou à Mönchengladbach qui font le forcing. prevnext
On le sentait venir (voir nos éditions de vendredi dernier), mais on peut quand même parler de coup de tonnerre ! Vincent Kompany ne sera pas le coach du Sporting d’Anderlecht la saison prochaine en dépit de son très beau contrat qui courait encore jusqu’en juin 2024. Mardi, l’annulation de la réunion entre le désormais ex-T1 des Mauves et tous les formateurs de Neerpede annonçait déjà la couleur.Après une évaluation en compagnie du président Wouter Vandenhaute et du CEO Peter Verbeke, il en est ressorti qu’il était préférable que les chemins du RSCA et de l’ancien Diable rouge se séparent. Au terme du partage arraché à Bruges, Vincent Kompany avait indiqué que son avenir était entre les mains de ses dirigeants et qu’il y aurait une discussion. Présentée par toutes les parties comme un divorce à l’amiable, la décision avait déjà été prise avant le Topper, alors même que, selon nos informations, un entretien s’était préalablement tenu, sous la forme d’un coup de sonde informel, avec Felice Mazzù. À Anderlecht, où l’on refuse de s’exprimer sur le futur entraîneur, on préfère insister sur « le respect mutuel entre Kompany et le club. Ce n’est pas un licenciement. »« Aujourd’hui, un seul sentiment prévaut : je suis fier d’avoir pu commencer ce nouveau chapitre dans le club de mon cœur », déclarait Vincent Kompany dans le communiqué officiel. « J’ai été joueur et entraîneur du RSC Anderlecht, dont je reste, avant tout, un fidèle supporter. »« Vincent a été un élément essentiel de la reconstruction d’un Sporting rénové », soulignait le CEO Peter Verbeke. « Il a apporté son professionnalisme et son expertise et il a aussi joué un rôle important dans le développement des jeunes. Le club continuera à se développer sur ces bases. »« Le club et l’entraîneur peuvent être fiers de leur collaboration », concluait pour sa part le président Wouter Vandenhaute, dans une autre déclaration de circonstance. « J’ai toute confiance en notre avenir à tous les deux. Vincent réussira sans le RSCA, et inversement. »Bilan mitigé, ego pas facile à gérerIl n’empêche que Vandenhaute, en concertation avec Verbeke et Kompany, a donc estimé qu’il y avait davantage de raisons de s’arrêter que de continuer. Et si sur le papier, le Sporting a fait mieux que la saison dernière avec une troisième place, certains cailloux dans la chaussure présidentielle ont eu raison de « coach Kompany » : l’élimination prématurée en Europe face à Vitesse, la défaite en finale de Coupe où Anderlecht est passé à côté de son sujet et les quatre revers face à l’Union où « Vince the Prince » n’a jamais été en mesure de trouver la parade sur le plan tactique en s’obstinant à battre le voisin à sa manière.D’autres éléments ont pesé dans la balance : l’ego de Kompany était tout sauf évident à gérer. Les discussions étaient souvent nombreuses et animées depuis deux ans entre les dirigeants et l’entraîneur, qui ne daignait changer d’approche ou de tactique que lorsqu’il était dos au mur. Qualifiés de « constructifs » par les intervenants, ces éternels débats et ces divergences de vue, ont inévitablement fini par laisser des traces. Et par lasser. Le point de non-retour étant atteint une fois acquis le fait que le Sporting devrait se contenter au mieux de la 3 e place, juste avant les deux affrontements directs face à l’Antwerp.Certaines déclarations prématurées de Vincent Kompany sur la réussite de la saison anderlechtoise et sur les problèmes financiers comme explication des performances en dents de scie n’ont pas plu dans les couloirs de Neerpede. Et encore moins la certitude chez l’intéressé, malgré les échecs récents en Coupe et en playoffs, que son travail était toujours bien fait. Voire qu’il avait réussi un petit miracle en finissant sur le podium compte tenu des circonstances et des moyens mis à sa disposition. Un point de vue trop éloigné de celui de ses dirigeants.Cette séparation met en tout cas la pression sur les patrons bruxellois, qui rêvaient de stabilité à tous les étages du club pour un long moment. À quatre semaines du début de la préparation pour la saison 2022-23, la priorité est évidemment de dénicher un entraîneur capable de porter un vrai projet et de construire un staff dans les plus brefs délais. La pression qui pèsera sur les épaules de l’heureux élu s’annonce terrible. Sous contrat à durée indéterminée à l’Union, Felice Mazzù avait dû, jusqu’à la veille du dernier week-end de championnat, se contenter d’un entretien avec Alex Muzio, le président du club saint-gillois dont le vrai patron est Tony Bloom, l’actionnaire principal de Brighton. Le peu de célérité à réévaluer ses émoluments a-il contribué à précipiter l’entraîneur de l’année dans les bras du voisin mauve ? Mazzù, qui jouit aussi d’un intérêt prononcé de l’étranger, est la priorité d’Anderlecht. Certains assurent même qu’il a trouvé un accord personnel avec les dirigeants du Sporting qui ont également pris la température auprès de coaches étrangers libres (Frank De Boer ?).Quid des joueurs et de la réaction des fans très déçus ?En fermant le chapitre « Kompany », Anderlecht fait certes des économies – il était question d’un salaire de 2 millions net par an- mais il s’expose à une nouvelle période de turbulences. Quels joueurs seront désormais présents dans le noyau « A », quelle influence sur les jeunes du centre de formation, sur les cibles du mercato et sur le style de jeu, sans parler de la réaction des supporters dont une large frange voulait poursuivre avec leur idole et qui risquent ne pas pardonner grand-chose à son successeur ?Et quel avenir pour le jeune T1 déchu qui subit incontestablement un coup d’arrêt ? De retour dans son club formateur, il a apporté des choses dans toutes les strates du club en dépit de circonstances difficiles. Son investissement ainsi que son amour pour le club avaient le don de calmer les sympathisants. Kompany a aussi ramené du beau jeu par moments ainsi que des joueurs improbables à Bruxelles tout en transformant des paris (Gomez) et des prêts (Nmecha, Zirkzee, Kouamé) en franches réussites.Mais, apprenant son métier en même temps que ses jeunes joueurs et que ses dirigeants, il n’aura finalement pas réussi à décrocher un trophée en trois saisons au RSCA. Aujourd’hui, il devra se relancer. Et un futur belge semble hautement improbable. Alors qu’un départ à l’étranger permettrait à tout le monde de s’y retrouver – on certifie, côté anderlechtois, que l’accord trouvé est très raisonnable et n’a rien à voir avec les deux saisons que prévoyait encore le contrat – les rumeurs persistent : si Wolfsbourg a nommé Niko Kovac, Burnley rêve plus que jamais de « VK » malgré sa relégation en Championship. Et Mönchengladbach fait aussi le forcing. L’ex-capitaine de City a répété qu’il était souvent sollicité. On verra si cela se confirme.
J.B.prev
la valse des entraîneursHoefkens à Bruges, Van Bommel à l’Antwerp et Storck à EupenTrois jours seulement après les festivités, le Club de Bruges a désigné mercredi le successeur d’Alfred Schreuder. Un peu surprenant, le choix de Carl Hoefkens, présent au sein de la maison blauw en zwart depuis 2018, est un pari aussi risqué que mesuré : si Philippe Clement n’avait pas reçu directement cette chance en 2017, c’est parce que la direction brugeoise ne voulait pas lui offrir ce cadeau empoisonné, juste après une saison manquée. Ici, celui qui fut entraîneur des jeunes durant une saison puis l’adjoint de Clement et Schreuder, va découvrir le métier d’entraîneur principal dans une équipe du top qui n’a presque rien à prouver la saison prochaine. À 43 ans, Carl Hoefkens (ex-Lierse, Bruges, Stoke, West Brom.) va avoir le temps de mettre en place son projet, même si la pression du résultat est inhérente à un club comme Bruges.Vingt-quatre heures plus tard, l’Antwerp a renchéri en annonçant la nomination de Mark van Bommel au poste de Brian Priske, remercié lundi. L’ancien international hollandais, finaliste du Mondial 2010, a signé un contrat jusqu’en 2024. Doté d’un parcours glorieux comme joueur, van Bommel n’a entraîné que deux saisons : l’une au PSV (2018-2019), l’autre à Wolfsbourg, où il a été limogé en octobre dernier, cinq mois après son arrivée. Enfin, pour terminer ce carrousel des entraîneurs, notons la nomination de Bernd Storck à Eupen. L’Allemand (ex-Mouscron, Cercle et Genk), a signé un contrat d’un an.