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La (double) prime à la régularité
La (double) prime à la régularité

Soucieuse de créer un collectif qui ne prend
aucun match à la légère, la direction
de l’Union Saint-Gilloise sait motiver
ses troupes avec des bonus bien réfléchis.

H
uit points d’avance

sur le premier con-
current malgré un

calendrier des plus char-
gés : l’Union Saint-Gilloise

fait à nouveau très fort
cette saison. Son dix-huit
sur dix-huit signé dans les

lendemains européens il-
lustre la faim d’une équipe

passée d’un rien à côté du

titre ces deux dernières sai-
sons, mais qui compte bien

y parvenir dans un futur
proche. “On n’oublie pas que
le championnat, c’est notre
premier devoir”, répètent les

Bruxellois, dont la régula-
rité en compétition domes-
tique est impressionnante.

Déjà sous Felice Mazzù,
les promus avaient réussi
de belles séries. Idem sous
Geraerts avec deux 12/12 et
un 15/15. C’est encore le cas
cette saison avec un 24 sur
24 qui s’était arrêté sur un

partage à Gand, avant de re-
prendre ensuite avec un

neuf sur neuf, série en

cours. Les prochaines se-
maines promettent un ca-
lendrier plus relevé, mais

en attendant, une chose est

sûre : les matchs moins gla-
mours du week-end sont

pris très au sérieux par une

équipe qui ne sort peut-
être pas toujours de gran-
des performances mais s’ar-
rache pour s’imposer mal-
gré tout, à l’image du

dernier succès face à Mali-
nes. Si elle parvient à sortir

de telles séries, c’est parce

que les joueurs sont en par-
tie recrutés pour leur profil

de gagneurs, mais aussi
parce que la direction a mis

sur pied un système de pri-
mes qui privilégie d’une

part les performances col-
lectives sur les individuel-
les et, d’autre part, la régu-
larité. Explications.

1
Pas de primes de
performance individuelles
L’Union ne promet pas de
prime individuelle à ses

joueurs. Si Cameron Puer-
tas est le meilleur passeur

décisif d’Europe, cela ne lui

assure pas de rentrée sup-
plémentaire. Ceux qui

avaient regardé le docu-
mentaire “Allez l’Union”

avaient pu voir le président

Alex Muzio repousser la de-
mande de l’agent de Dante

Vanzeir de recevoir un bo-
nus lié au nombre de buts

marqués et expliquer qu’il
n’y a pas ce type d’avantage
individuel, à l’Union.
Beaucoup de clubs ont

recours à ces bonus, espé-
rant surmotiver leurs bu-
teurs ou passeurs, mais

l’Union y voit surtout un
obstacle à la construction

d’un esprit collectif, la
vertu cardinale du projet
bruxellois depuis l’arrivée

des nouveaux propriétai-
res, en 2018.

Si terminer sans encais-
ser peut rapporter un bo-
nus (voir plus loin), An-
thony Moris non plus ne

touche pas de prime indivi-
duelle de “clean-sheet”.

“Non, c’est comme les primes
buts ou assists : il n’y a pas de

ça chez nous”, salue le capi-
taine, qui fait partie du con-
seil des joueurs qui négo-
cient les primes. “On fait un

sport où le collectif doit pri-
mer. Ce n’est pas Anthony Mo-
ris qui fait la clean sheet,

d’ailleurs, c’est toute l’équipe.
C’est ce qui m’embête quand

je vois juste le nom du gar-
dien dans ce classement.

Amoura y participe aussi. Je
trouve même que ce type de
bonus peut créer des tensions
dans un groupe.”

2 Double victoire en cham-
pionnat = double prime

L’Union a beau faire par-
tie de la crème belge au ni-
veau sportif, ses finances

restent celles d’un club du

subtop et les salaires men-
suels ne sont pas mirobo-
lants au regard de la con-
currence, même si la masse

salariale augmente logi-
quement d’année en année.

La direction saint-gilloise

compense ce manque à ga-
gner avec un système de

primes de victoires unique
en Belgique et qui permet
d’injecter un surplus de
motivation et récompense
la constance.
Les titulaires touchent

700 € du point en cham-
pionnat, soit 2100€ par vic-
toire. Mais, surtout, cette

prime est doublée lorsque

l’équipe parvient à enchaî-
ner deux succès en Pro Lea-
gue. Elle reste alors de

4200 € tant que la série de
succès se poursuit en
championnat ; la Coupe

d’Europe, qui offre des pri-
mes plus élevées, n’inter-
vient pas dans ce calcul. Un

joueur titularisé lors des
dix-huit journées aura
donc touché cette saison
53900 € de bonus grâce aux
quatorze victoires et deux
partages.
3 Le jour de congé bonus
en cas de 2-0
Cerise sur le gâteau, les
joueurs reçoivent un jour
de congé bonus en cas de
succès par au moins deux
buts d’écart sans encaisser.
Les Unionistes ont toujours
congé le lundi lorsqu’ils
sont en action le dimanche
et, donc, obtiennent le

mardi en plus s’ils ont ga-
gné 2-0, 3-0 ou 4-0. Et s’ils

rejouent le jeudi en Coupe
d’Europe ? Alors ils doivent
bel et bien s’entraîner le
mardi… mais le jour de
congé supplémentaire

n’est pas perdu et leur re-
vient la semaine suivante

ou celle d’après, selon
l’agenda. On comprend
mieux pourquoi Anthony
Moris enrageait lorsqu’il a
encaissé le but du 3-1 à la
90e minute à Charleroi, il y
a deux semaines. Et, plus
globalement, pourquoi
l’Union est si régulière en
championnat.

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