L’ailier de 24 ans
est prêté à Bruxelles
par Brighton,
qui l’a acheté
à Kawasaki Frontale.
L’ annonce du prêt de
Kaoru Mitoma à
l’Union saint-gilloise
a fait réagir ce
mardi. En seulement une
heure, pas moins de 2 700 per-
sonnes ont liké le tweet, un
chiffre qui n’a fait qu’aug-
menter au fil de la journée.
Dans le même temps,
1 500 nouveaux followers ont
commencé à suivre le compte
Twitter de l’Union en moins
de cinq heures.
Une “Mitoma-mania” due
au fait que l’ailier japonais,
transféré de Kawasaki Fron-
tale par Brighton Albion (D1
anglaise) et prêté sans option
d’achat à Bruxelles, est un
crack dans son pays. Le genre
de joueurs pour lesquels les
supporters se déplacent au
stade. “C’est un meneur de jeu
qui marque facilement et fait
des assists grâce à un superbe
passing”, analyse Dan Or-
lowitz, journaliste sportif au
Japan Times. “C’est aussi un in-
croyable dribbleur à qui la balle
colle au pied. Si vous demandez
aux suiveurs de la J-League
(NdlR : le championnat japo-
nais) ce qu’ils pensent de Mi-
toma, ils diront tous qu’il s’agit
de l’un des joueurs les plus exci-
tants qu’ils ont vus jouer ces
dernières saisons.”
. Des stats explosives
Arrivé durant l’hiver 2020 à
Kawasaki Frontale, le
meilleur club actuel du Japon
avec quatre trophées sur les
trois dernières saisons, Kaoru
Mitoma n’a pas mis beaucoup
de temps avant d’exploser
avec 30 buts et 19 assists en
seulement 60 rencontres. “Le
système universitaire japonais
permet aux joueurs de signer
au sein d’une équipe profession-
nelle tout en continuant leurs
études”, explique Lionel Pi-
guet, journaliste pour le Jsoc-
cer Magazine. “Mitoma a suivi
cette voie, ce qui a fait qu’il est
arrivé en J-League assez tard, à
l’âge de 22 ans. Mais, vu qu’il a
eu une bonne formation foot-
ballistique au sein de son uni-
versité, il était prêt à jouer di-
rectement au plus haut niveau.
C’est un joueur intelligent qui a
une aisance technique et qui ne
lâche jamais rien sur un terrain.
La saison dernière, il a tout
cassé ; c’était le meilleur joueur
de la saison. Même les suppor-
ters des équipes adversaires
l’aiment, c’est dire…”
Ses récentes bonnes presta-
tions lui ont permis de parti-
ciper aux Jeux olympiques,
que le Japon a terminés à la
quatrième position après une
défaite (3-1) face au Mexique
lors de la petite finale.
Seule déception : les 67
petites minutes jouées lors des
six rencontres internationa-
les. “Nous avons tous été éton-
nés du faible temps de jeu qu’il
a reçu alors que l’équipe man-
quait d’un attaquant et qu’il
était l’un de ceux qui savaient
marquer le plus facilement”,
continue Lionel Piguet.
“Quand Mitoma a joué, comme
en fin de match face au Mexi-
que, il a marqué grâce à un su-
perbe crochet suivi d’une belle
frappe…”
C’est seulement quatre
jours après cette désillusion
face aux Mexicains que l’offi-
cialisation de son départ du
Japon a été actée. Un départ
qui semblait devenu inélucta-
ble.
“Tout le monde savait qu’il al-
lait quitter le championnat, la
seule question était de savoir où
il allait aller”, avance Dan Or-
lowitz. “Son transfert est mérité
vu qu’il s’agit d’un des deux ou
trois top joueurs japonais évo-
luant au Japon. Il avait atteint
ses limites dans le championnat
et avait besoin de se tester autre
part. Pour passer un palier, il
devra travailler physiquement
et être plus attentif aux tâches
défensives. S’il parvient en Belgi-
que à garder son niveau de jeu
qui était le sien à Kawasaki, les
supporters de l’Union vont rapi-
dement l’apprécier et il devien-
dra une star internationale.”
Pour Lionel Piguet, rien ne
peut empêcher Kaoru Mi-
toma d’exploser au grand
jour en Europe… sauf peut-
être son adaptation, qui devra
se dérouler au mieux. “Les Ja-
ponais sont des gens très réser-
vés qui ne parlent pas beau-
coup. Le seul souci pourrait être
les difficultés d’adaptation ren-
contrées. Récemment, Hotaru
Yamaguchi (NdlR : internati-
noal japonais) avait quitté le
Japon pour Hanovre avant de
supplier son club de le faire re-
venir car il n’arrivait pas à
s’adapter en Allemagne. Si Mi-
toma parvient à surmonter cela,
l’Union aura fait une très belle
affaire.”