MÉGANE DATH
Le Sonégien est impliqué dans plusieurs projets.D.R.
Après Anderlecht, le RWDM ou encore le Standard de Liège, Jean-François Lenvain mettra toutes ces années d’expérience au profit de l’Union Saint-Gilloise. next
Jean-François Lenvain possède un CV bien rempli. Que ce soit dans le cyclisme, l’athlétisme ou encore le football, le Sonégien a nourri son carnet d’adresses, mais s’est surtout créé une belle réputation. Et c’est sans doute ce qui a poussé l’un des clubs historiques de Belgique, l’Union Saint-Gilloise, à demander ses services. « J’ai beaucoup aimé l’approche de l’Union », confie Jean-François Lenvain. « Le football est un monde qui me dégoûte plus souvent qu’il m’étonne. Je le considère d’ailleurs plus comme un business sport, qu’un réel sport tellement la pratique sportive et le côté humain sont peu à peu passés au second plan. Mais l’Union m’a contacté avec beaucoup d’humilité. C’est un club qui rayonne par le magnifique parcours de son équipe première, mais qui est aussi conscient qu’il y a un gros chantier devant eux concernant leur académie. Il y a un gros décalage et ils sont venus vers moi pour, avec l’aide d’autres personnes évidemment, la faire devenir l’académie de référence à Bruxelles dans un premier temps, et puis de Belgique. »
« Devoir accompli »
Une demande tombée à point nommé puisque le Sonégien avait pris la décision de stopper sa mission au RWDM, où il était depuis cinq ans. « J’ai le sentiment du devoir accompli et j’aime aller jusqu’au bout des choses. Quand Thierry Dailly (NDLR : président du club bruxellois) m’avait proposé de les rejoindre, c’était pour aider à reconstruire en partie le club. Ça a été un magnifique défi, mené à terme avec le retour des quatre lettres magiques en D1, même si le titre n’a pas guidé mon choix. Je ne cherchais pas réellement un nouveau défi, mais le projet de l’Union Saint-Gilloise m’a convaincu. »
Il entrera officiellement en fonction dans le département développement humain de l’USG le 1er août. « Mon rôle sera différent de celui à Molenbeek », précise Jean-François Lenvain. « Au RWDM, j’étais un peu l’assistant du coach, Vincent Euvrard, dans le développement d’une série de joueurs et la construction de son noyau. On a également mené le club vers la bonne gestion en obtenant la licence D1B. À l’Union, mon rôle sera d’encadrer le développement des jeunes. De mes passages à Anderlecht (9 ans) et au Standard (4 ans), j’ai côtoyé tellement de jeunes joueurs qui sont maintenant à un très haut niveau. Je pense avoir une vision des profils peut-être plus humaine. J’ai vu des gamins passer par trois-quatre années difficiles avant d’exploser. Dans le football, on a tendance à vite mettre un joueur de côté sans réellement voir son potentiel. C’est bien aussi d’avoir quelqu’un dans l’équipe qui sait mettre des mots rassurants sur certains choix. »
Toujours à Bruxelles
Après Anderlecht et le RWDM donc, Jean-François Lenvain découvrira un troisième club bruxellois. « Même si ma région est le Centre, Bruxelles fait partie de ma vie depuis plusieurs années. J’y ai même été enseignant pendant neuf ans. C’est là où on me connaît le mieux en réalité. C’est aussi pour ça que j’ai accepté le défi de l’Union. C’est beau de prendre part à l’évolution des trois plus gros clubs de la capitale. »
M.DA.
S’il a un rôle plus discret dans le football, Jean-François Lenvain continue d’investir la plus grande part de son temps dans d’autres disciplines. «
Le football reste intéressant car c’est un milieu antipédagogique. Beaucoup de décisions ne sont pas prises dans le bon sens. Elles vont à contre-courant de la logique. C’est passionnant d’essayer d’apporter une vision plus humaine, mais tout autant usant. J’ai besoin de m’ouvrir à d’autres sportifs, finalement des athlètes avec lesquels j’ai le plus de points communs dans l’approche de la pratique. Dans l’athlétisme par exemple, les données sont plus objectives. Depuis cinq ans, je travaille de plus en plus dans d’autres projets
», explique le Sonégien.
Il encadre toujours des athlètes avec l’objectif des Jeux Olympiques de Paris en 2024, mais il a également intégré la récente académie bruxelloise de Remco Evenepoel. «
Remco (NDLR
: qu’il connaît du passage footballistique anderlechtois du cycliste) m’a demandé de coordonner son académie. C’est avec plaisir que j’ai accepté. J’adore ce que je fais et ces nouveaux challenges sont très intéressants.
»