Mathias Fixelles retrouve les supporters
unionistes ce samedi avec Courtrai.
Le 28 avril 2021, un
communiqué de
l’Union saint-gilloise
fait l’effet d’une
bombe chez les fans unionis-
tes. Le club annonce la fin de
l’aventure avec six joueurs en
fin de contrat, dont Mathias
Fixelles. Les négociations en-
tre la direction et le Braban-
çon, véritable chouchou du
public, n’ont pas abouti.
Dans la foulée, Courtrai an-
nonce l’arrivée du milieu de
terrain.
Plus de trois mois plus
tard, Mathias Fixelles s’ap-
prête à faire son retour au
Parc Duden. Et avec une cer-
taine rancœur envers la di-
rection bruxelloise qui l’a
empêché de réaliser son rêve :
jouer avec le maillot de
l’Union en D1A.
. Le retour au Parc Duden
“Lors de la sortie du calen-
drier, je n’ai même pas regardé
quand Courtrai jouait contre
les grosses écuries comme Bru-
ges ou Anderlecht. J’ai directe-
ment pointé la rencontre à
l’Union qui arrive très vite dans
ce championnat. Je n’ai pas en-
core eu le temps d’oublier ce
club que j’y retourne déjà (sou-
rire). Cela va faire très bizarre
de revenir au Parc Duden vu
que j’y ai joué durant cinq sai-
sons. Les souvenirs sont encore
frais dans mon esprit. Rentrer
dans le vestiaire des visiteurs
va me procurer une sensation
étrange… Je suis resté en con-
tact avec plusieurs joueurs
comme Guillaume (François),
Anthony (Moris) ou encore
Teddy (Teuma). Je pense que je
recevrai un bon accueil des sup-
porters de l’Union. J’ai toujours
tout donné pour ce club et j’ai
toujours eu un lien très fort
avec eux. Quand je suis parti,
j’ai reçu pas mal de messages
de certains fans qui me disaient
qu’ils étaient déçus de me voir
quitter l’Union. Certains m’ont
dit ces derniers jours qu’ils
m’attendaient pour les retrou-
vailles ce samedi (sourire).”
. Les négociations
non abouties
“Le lendemain du titre
(NdlR : face au RWDM, le
13 mars 2021), la direction m’a
annoncé qu’elle voulait prolon-
ger mon contrat. Dans ma tête,
c’était un fait certain que j’al-
lais continuer l’aventure avec
l’Union, donc j’étais heureux
que la direction aille dans le
même sens que moi. Je pensais
que l’histoire allait se régler en
moins d’une semaine et qu’ils
allaient lever l’option de deux
ans présente dans mon contrat.
Après quelques semaines de
battement, le club est revenu
vers moi en me proposant une
seule année de contrat, sans
augmentation par rapport à la
D1B… J’ai directement compris
qu’ils ne comptaient pas spé-
cialement sur moi. Je sais ce
que je vaux et je ne suis pas un
joueur qui demande des mille
et des cents. Mais me proposer
une prolongation d’un an après
tout ce que j’ai fait pour ce club,
j’ai trouvé cela assez irrespec-
tueux. Malgré tout, je suis resté
ouvert à la discussion mais la
direction n’a pas voulu faire
une autre offre. Ils m’ont dit
qu’ils n’avaient pas de budget
pour me prolonger… puis ils
ont prolongé d’autres joueurs
dans la foulée. Ce n’était pas
une question de budget mais
bien d’envie. La raison n’est
toujours pas claire mais cela
vient en tout cas de la direction
qui avait cette idée en tête de-
puis un petit temps.”
. Ses adieux ratés
“J’en veux aux dirigeants du
club car ils ne m’ont pas permis
de faire un adieu comme il se
devait, après toutes ces années
à l’Union. Je suis arrivé en 2016
et je suis monté en puissance
en même temps que le club. J’ai
connu les débuts difficiles avec
des infrastructures bancales,
les PO2, la course pour le main-
tien en D1B, l’arrivée des inves-
tisseurs… J’ai dû connaître en-
tre 50 et 100 joueurs différents
ainsi que plusieurs staffs et plu-
sieurs directions. Vu que je suis
le seul à avoir connu ces diffé-
rentes phases, les supporters se
sont peut-être identifiés à moi.
La saison dernière, j’étais de-
venu un titulaire indiscutable,
ce qui a sûrement permis de so-
lidifier notre lien. Quand je re-
pense à cela, je me dis que tout
était clairement réuni pour que
je continue avec l’Union…”
. Sa relation
avec Felice Mazzù
“Dès décembre 2020, Felice
avait communiqué au club qu’il
fallait me prolonger. Il a été
vraiment exemplaire avec moi.
Dans l’aspect relationnel, c’est
le meilleur coach que j’ai eu du-
rant ma carrière. Deux semai-
nes après son arrivée au club,
j’ai tout de suite remarqué qu’il
savait gérer de manière remar-
quable tout un groupe, pas seu-
lement son onze de base. Felice
est le genre d’entraîneur tou-
jours présent pour discuter
avec tout le monde. Nous
échangeons quelques mots en-
core parfois. C’est un coach que
j’espère recroiser dans le futur
car en dehors de ses qualités
d’entraîneur, c’est une personne
au top humainement.”
“Cela faisait plusieurs années
que j’étais en contact avec
Courtrai. Les Courtraisiens se
sont manifestés une semaine
après le début des négociations
avec l’Union. Quand je vois que
certains joueurs se retrouvent
sans club, je ne pouvais pas me
permettre de snober une offre
d’un club de D1A qui me propo-
sait un contrat de trois ans.
C’était donc un choix logique
car cela me permettait de jouer
la carte de la sécurité. Je ne vais
pas le cacher, le début de sai-
son n’est pas facile pour moi
mentalement. La saison der-
nière, j’ai quasiment tout joué
et j’étais un pion important de
l’équipe. Là, je connais un dé-
part plus difficile (NdlR :
50 minutes en trois rencon-
tres). Le coach fait ses choix et
je dois les accepter. Les résul-
tats de l’équipe ne sont pas
mauvais, donc je n’ai rien à
dire. Je me dois d’être patient.”
“Je devais signer
à Dender…”
C’est Marc Grosjean qui a changé
le destin footballistique du Brabançon.
M athias Fixelles se sou-
viendra longtemps de
l’été 2016. À cette époque, le
Brabançon évolue sous les
couleurs de Zaventem.
“J’avais joué une saison en D3,
se rappelle-t-il. Frédéric De
Meyer, l’adjoint de Marc Gros-
jean à l’Union, était venu me
voir à plusieurs reprises. À ce
moment, j’ai une opportunité
pour signer à Dender (NdlR :
D1 amateurs). Le jour où j’al-
lais signer mon contrat, Gros-
jean m’appelle pour me dire de
ne pas rejoindre Dender et de
prendre ma chance à l’Union,
en D1B. J’avais 19 ans et je
n’avais rien à perdre.”
Ses débuts avec sa nou-
velle équipe ont de quoi
faire rêver plus d’un footbal-
leur : le Tubizien d’origine
monte au jeu à la 75e
et éga-
lise deux minutes plus tard
sur le terrain de… Tubize.
“Cela a été un moment très fort
d’autant plus que toute ma fa-
mille était présente en tribune.
Marquer pour son premier
match professionnel dans un
stade situé à un kilomètre de
ma maison d’enfance…”
La saison suivante, les
Bruxellois éprouvent des dif-
ficultés à s’imposer dans
l’antichambre de l’élite et se
battent jusqu’au bout pour
assurer le maintien qu’ils ac-
crocheront finalement sur le
terrain de… Tubize. “La sai-
son a été très difficile mais elle
s’est bien terminée. Je me rap-
pelle encore de la superbe
communion qu’il y a eue avec
le public. C’est ça, l’Union :
aussi bien dans les moments
forts que dans les moments
plus compliqués, les joueurs vi-
vent de beaux moments de
communion avec leurs suppor-
ters.”
La suite se déroule sous les
ordres de Luka Elsner, son ac-
tuel entraîneur à Courtrai,
qui n’a pas toujours compté
sur lui. “Au début, il n’avait
pas confiance en moi, se sou-
vient Mathias Fixelles. Au fil
de la saison, j’ai su renverser la
situation et me faire une place
dans l’équipe. En janvier, j’ai
eu la possibilité de rejoindre
un autre club mais Elsner m’a
convaincu de rester et de pro-
longer mon contrat.”
Après une saison avec Tho-
mas Christiansen, Fixelles
voit Mazzù arriver. Avec le sa-
cre au bout d’une saison do-
minée de la tête et des épau-
les par l’Union. “Une saison
comme celle-là, je ne vais plus
beaucoup en vivre. Nous en-
chaînions les victoires, l’am-
biance était magique au sein
du groupe, j’ai fait le plein de
temps de jeu… Le lien entre le
staff et les joueurs était très
fort. J’ai vraiment vécu une sai-
son incroyable.”