Dennis Eckert Ayensa a déjà connu plusieurs
épreuves avant de signer à l’Union cet été.
Les sentiments étaient
partagés dans la tête
de Dennis Eckert
Ayensa mercredi soir.
Si l’Union a pris l’eau face à
l’Antwerp, l’attaquant alle-
mand de 25 ans a ouvert son
compteur-but et a lancé un si-
gnal à ses concurrents : de re-
tour de blessure, il faudra
compter sur lui dans les pro-
chaines semaines.
Celui qui a rapidement été
comparé à Deniz Undav dès
son arrivée s’est posé à notre
table pour refaire le fil de sa
carrière. Entre l’Allemagne,
l’Espagne, les Pays-Bas et la
Belgique.
LES DÉBUTS
PROMETTEURS
EN ALLEMAGNE
“Ma carrière est devenue
réellement sérieuse quand j’ai
rejoint le Borussia Mönchengla-
dbach en 2013. Je remercie
encore mon tout premier coach
là-bas de m’avoir aidé à être
l’attaquant que je suis devenu.
J’ai marqué pas mal de buts et
réalisé beaucoup d’assists, ce
qui m’a même permis de jouer
une rencontre avec l’équipe
nationale allemande U19. Mes
bonnes performances m’ont
donné accès à la seconde
équipe du Borussia mais c’était
difficile d’y percer car certains
joueurs de l’équipe première en
manque de temps de jeu ve-
naient prendre notre place. Je
me suis senti un peu mis de
côté alors que j’espérais plus
d’aide du club. Ils voulaient me
faire signer un contrat de cinq
ans mais ce n’était pas mon
intention. Je sentais qu’il fallait
que j’aille autre part pour
passer une étape dans ma
carrière.”
LA D1 ESPAGNOLE
AVEC LE CELTA VIGO
“En 2017, j’ai rejoint le Celta
Vigo en commençant d’abord
au sein de la deuxième équipe.
Ma maman est espagnole, j’ai
de la famille là-bas et je con-
naissais la ville car nous y
allions chaque année en vacan-
ces. J’ai donc su trouver mes
marques rapidement. Le coach
de l’équipe première me laissait
m’entraîner chaque jour avec
son groupe. La seconde année,
j’ai joué plusieurs matchs avec
l’équipe A face à Valence, l’Ath-
letic Bilbao, Séville. Mais le club
m’a expliqué au milieu de la
saison que cela allait être
compliqué d’avoir du temps de
jeu car Maxi Gomez était de
retour et Iago Aspas jouait à un
haut niveau. J’ai eu un appel de
l’Excelsior Rotterdam en jan-
vier 2019 trois jours avant la fin
du mercato et je suis parti
là-bas en prêt.”
“C’était difficile car le coach
m’a fait jouer à une place qui
n’était pas la mienne et j’ai été
blessé. En plus, les résultats
n’étaient vraiment pas bons…
Avec le recul, cette période m’a
rendu plus professionnel. À la
fin de mon prêt, je suis retourné
à Vigo durant l’été 2019 et je
devais prendre une décision
pour mon futur. J’ai reçu quel-
ques offres en D2 espagnole
mais mon agent m’a forcé à
casser mon contrat avec le Celta
et à retourner en Allemagne car
il ne voulait pas qu’un deal soit
fait avec un autre agent que lui.
Je l’ai écouté alors que j’aurais
dû rester en Espagne, je le
regrette…”
LE RETOUR
À LA RÉALITÉ
EN D3 ALLEMANDE
“Il me disait que certains
clubs de D2 allemande étaient
intéressés mais il fallait que je
passe des tests et je n’étais pas
chaud. Je me suis finalement
retrouvé dans un club de D3
(NdlR : FC Ingolstadt) en
septembre 2019. Le football peut
être bizarre parfois… Là-bas,
j’ai fait mon travail en me
montrant souvent décisif mais
ce n’était pas facile de passer de
la D1 espagnole à la D3 alle-
mande. Tu travailles tellement
dur chaque jour pour atteindre
l’élite et le top niveau. Et puis (il
claque des doigts), tout cela
est fini car certaines personnes
ne prennent pas les bonnes
décisions pour toi.”
“J’ai beaucoup appris de ces
moments et je sais que je ne
ferai plus les mêmes erreurs
dans le futur. Si je reçois une
offre un jour, j’en parlerai avec
mon nouvel agent mais je
prendrai la décision finale tout
seul. Le football d’Ingolstadt ne
convenait pas à mon style de
jeu. L’équipe jouait beaucoup
de longs ballons et nous de-
vions nous battre pour les
secondes balles. Il fallait jouer
simple alors que j’aime quand
une équipe prend des risques en
construisant de l’arrière pour
trouver les solutions via le sol et
non par les airs. Après trois
saisons là-bas, c’était le meilleur
moment de réaliser une nou-
velle étape dans ma carrière.”
SON ARRIVÉE
À L’UNION
“L’Union avait déjà contacté
mon agent quand le club était
en D2 mais le premier réel
intérêt date de novembre 2021.
J’avais d’autres offres, particu-
lièrement en Allemagne et en
Espagne, mais j’ai rapidement
choisi l’Union. Une fois que la
direction m’a expliqué vers quoi
le club allait et ce qu’elle atten-
dait de moi, ma décision a été
facile à prendre. Ils ont fait en
sorte que ce soit une décision
facile à prendre. Vu ce que j’ai
réalisé ces trois dernières sai-
sons, je méritais un bon club.
C’est vrai que le passage de la
D2 allemande à l’Europa Lea-
gue est grand mais je connais
mes qualités. Cela m’a peut-être
pris trois ans mais je suis enfin
de retour en première division
(sourire).”
“La comparaison avec Deniz
Undav ? C’est drôle car quand
j’ai rejoint Celta Vigo B, un
attaquant avait marqué 32 buts
la saison d’avant et les gens
m’ont tout de suite comparé à
lui (NdlR : Borja Iglesias, ac-
tuel joueur du Real Betis). Si
les gens veulent me comparer à
Undav, cela ne me dérange pas.
Je dois dire que j’ai un énorme
respect pour ce qu’il a fait à
l’Union et je suis fier de pouvoir
essayer de marcher dans ses
pas. Je ne ressens pas la pres-
sion de lui succéder car je suis
Dennis Eckert Ayensa et pas
Deniz Undav. Même si nous
avons certains éléments en
commun, comme notre prénom
ou le fait qu’on ait joué dans les
divisions inférieures alleman-
des, nous ne sommes pas des
joueurs similaires. Mais j’essaie-
rai de faire aussi bien que lui
(sourire).”
SON DÉBUT
DE SAISON
EN PRO LEAGUE
“Après une grosse prépara-
tion, j’étais content de débuter
la saison comme titulaire à
Saint-Trond. J’ai ensuite eu une
blessure aux ischios-jambiers
qui n’était pas grave mais qui a
mis du temps à se résorber. C’est
sûr que c’était compliqué de ne
pas être quotidiennement sur le
terrain avec le groupe mais j’ai
eu le temps de m’intégrer à
l’équipe et au nouveau système
de jeu avant ma blessure. Je
suis content d’avoir inscrit mon
premier but pour l’Union mer-
credi à l’Antwerp car c’est
toujours le plus compliqué à
mettre.”
“Comme je disais à certains
coéquipiers, je pensais que mon
premier goal allait me donner
un sentiment incroyable : mais
ce n’est pas la même sensation
quand tu réduis le score d’une
rencontre difficile… Mon statut
de remplaçant ? Je l’accepte de
manière très professionnelle. Je
sais que ma blessure m’a freiné
dans ma progression et que
j’aurai besoin de temps. Je me
battrai chaque jour pour me
faire une place le plus rapide-
ment possible dans le onze de
base. Nous avons plusieurs
compétitions à jouer et tout le
monde aura sa chance. Il fau-
dra la saisir quand elle arri-
vera.”
SON RETOUR EN
ALLEMAGNE POUR
L’EUROPA LEAGUE
“On travaille dur chaque jour
pour jouer ce genre de compéti-
tion. C’est un rêve qui devient
réalité et il faudra en profiter.
L’Union Berlin est un beau club
qui joue dans un stade tradi-
tionnel avec des supporters
assez fous. Nous aurons la
possibilité de battre chacune
des équipes dans notre groupe
(NdlR : Union Berlin, Malmö
et Braga). Je ne pense pas
qu’une d’elles est meilleure que
les Rangers et nous avons
montré que nous pouvions les
battre. Les Allemands ont un
grand respect pour la D1 belge.
Dans mon ancien club, nous
parlions de l’Union Saint-
Gilloise la saison dernière et la
façon avec laquelle Undav se
débrouillait en Belgique. On se
demandait comment une
équipe venue de D2 réussissait
un si beau parcours en D1… En
Allemagne, les gens ne partent
pas du principe que l’Union
Berlin va écraser l’Union Saint-
Gilloise, loin de là…”