Le médian unioniste Damien Marcq s’est
prêté au jeu d’une interview très cash.
Souriant, posé et
ouvert au format dé-
calé de l’interview
d’avant match avant
de recevoir Zulte Waregem,
son ancien club. Damien
Marcq a accepté de se
mouiller sur vingt affirma-
tions (très) cash. Rendez-vous
au Club House de l’Union
sans langue de bois.
Damien Marcq a craint
pour sa carrière avant de
signer à l’USG
“Pas du tout ! Ma carrière est
plus proche de la fin que du dé-
but. C’était un choix réfléchi
même s’il n’y avait pas beau-
coup de choix en Belgique. J’ai
eu plus de propositions en Eu-
rope de l’Est : Roumanie, Bulga-
rie… J’ai opté pour l’Union car
j’ai une femme et trois en-
fants. J’ai été soulagé en rejoi-
gnant l’Union.”
La meilleure période de
Damien Marcq est derrière
lui
“Je ne l’espère pas. Je vais
avoir 33 ans et je le sens donc
dans le corps mais pas dans la
tête. J’ai progressé d’année en
année. J’espère encore avoir
quelques chouettes années de-
vant moi. Si je peux jouer jus-
qu’à 40 ans comme Olivier Des-
chacht, ce serait avec plaisir.”
À bientôt 33 ans, Damien
Marcq pense à sa recon-
version
“Malheureusement pas en-
core, au grand dam de ma
femme (rires). Tous les mois,
elle me répète : tu vas faire quoi
quand tu vas arrêter le foot ? !
Je me suis pris un savon par ma
femme durant l’été et je com-
mence donc à y penser. J’ai ap-
pelé Ibrahima Seck (Zulte) il y a
quelques jours concernant les
cours d’entraîneur. Au début, je
ne me voyais pas rester dans le
monde du foot. Après avoir dis-
cuté avec plusieurs amis, j’ai
changé d’avis. Le foot reste le
domaine que je connais le plus.
Je me lève foot, je mange foot, je
vis du foot et je m’endors en
pensant au foot. C’est la seule
chose que je connais sur le bout
des doigts.”
Votre transfert à Gand
était un échec
“Total. Je n’ai pas d’autre mot.
Un gros transfert, je ne reste que
six mois là-bas… Quand Van-
haezebrouck s’est fait virer, je
savais que c’était cuit pour moi.
Je n’en veux pas à Yves Vande-
rhaeghe qui a été très clair avec
moi.”
Damien Marcq va devenir
un leader du vestiaire et
un incontournable
“J’aime bien me sentir légi-
time sur le terrain et guider les
plus jeunes. Je peux être le ton-
ton, le grand frère, le papy… Il
n’y a aucun problème. J’ai cette
envie de devenir incontourna-
ble.”
Damien Marcq porte mal
son nom de famille (5
buts en 373 matchs champion-
nat en carrière)
“(Il rit) Attendez, ça dépend
de la façon dont on voit la
chose. Au marquage sur un
joueur, je suis assez doué depuis
que je suis petit. Je ‘Marcq’donc
bien les gens. Je vous ai bien
eus, vous ne vous y attendiez
pas à celle-là hein ?”
Damien Marcq se fera un
nouveau tatouage si
l’Union finit dans le top 4
“C’est envisageable mais je ne
préfère pas me prononcer là-
dessus. À Gand, à ma présenta-
tion officielle, on m’a demandé
si j’étais capable de me tatouer
un Indien si le club était cham-
pion. J’ai accepté. Résultat des
courses, je quittais le club
six mois après. Je ne préfère pas
revivre ce genre de situation et
je verrai plus tard.”
Vous êtes déçu de votre
temps de jeu en ce début
de saison
“Pas du tout. Je suis arrivé
dans une équipe qui tournait
bien et je suis arrivé un peu hors
forme. J’ai pris mon mal en pa-
tience et j’espère que ces matchs
face au Standard et à Genk ont
convaincu et que ma saison est
enfin lancée.”
Vous avez un style de jeu
que peu de personnes
aiment
“Je ne sais pas mais je joue
avec mes qualités et mes dé-
fauts. Je sais ce que je sais faire
ou non. Cela fait 17 ans que je
suis pro et si je n’avais pas con-
vaincu, ma carrière serait déjà
entre parenthèses. Je sais ce que
je vaux et si ça ne plaît pas, tant
pis pour eux.”
Le meilleur entraîneur
que vous avez côtoyé est
Felice Mazzù
“Il fait partie des meilleurs,
oui. Mais le timing est impor-
tant. Quand j’ai commencé à
Boulogne, Laurent Guyot m’a
donné l’opportunité de me lan-
cer et ça m’a forcément marqué.
Cela a été la plus belle chose
dans ma carrière. Mazzù a le ni-
veau et les compétences pour
entraîner dans le top 5 euro-
péen. Son expérience à Genk lui
a permis de relativiser certaines
choses qui l’ont aidé à avancer
dans sa carrière. Il pourrait
juste se faire avoir sur son affec-
tion qu’il a pour ses
joueurs. J’espère qu’il aura une
opportunité de prouver à
l’étranger.”
Vous êtes le chouchou du
vestiaire de Felice Mazzù
“Je ne vais pas le cacher, à
Charleroi oui ! Mais ici, à
l’Union, il a beaucoup de fils
comme on dit (rires). Je suis un
peu jaloux. Il est dans le rela-
tionnel et l’affectif, c’est dans sa
manière d’être.”
Vous avez rigolé quand
Vanzeir a été présélec-
tionné chez les Diables
“Un peu (rires). On a rigolé
mais c’est intéressant de savoir
qu’un joueur du groupe a été
présélectionné. Cela prouve que
le sélectionneur regarde nos
matchs, que la D1A est at-
trayante et que l’Union est une
équipe performante. On l’a un
peu charrié car il doit encore
progresser dans ses contrôles
pour s’entraîner avec Kevin De
Bruyne (sourire).”
Il y a moins d’attentes à
l’Union qu’à Charleroi, Zulte ou
Gand
“Pas du tout. Après 48 ans, on
a envie de prouver que l’Union
est à sa place et mérite ce ni-
veau-là. Il y a juste Gand où les
attentes étaient européennes.”
Il est plus facile d’être
footballeur en Belgique
quand son agent s’appelle Mogi
Bayat
“Je pense, c’est un fait, oui. Il
m’a fait venir en Belgique
quand c’était compliqué pour
moi en France. Mogi m’a tou-
jours trouvé des portes de sortie
lorsque ça n’allait pas trop bien
pour moi. Je n’ai plus trop de
nouvelles de lui je dois avouer,
mais ça reste quelqu’un qui a
été très important dans ma car-
rière. Cela me ferait plaisir qu’il
m’appelle de temps en temps
car il n’a pas répondu à mes
derniers messages… C’est le
foot et c’est comme ça.”
Charleroi, Zulte, Union…
Vous auriez pu faire une
plus grande carrière
“On a pratiquement la car-
rière qu’on mérite. J’aurais pu
viser plus haut étant jeune mais
j’ai privilégié la France pour
d’abord franchir un step. Cela
ne s’est pas fait. Avec le recul, je
me dis que j’aurais dû partir à
l’étranger. Je prends souvent
l’exemple de mon ami Morgan
Schneiderlin. On était ensemble
chez les Bleuets. Il est parti tôt
en Angleterre, a galéré pendant
des années en jouant avec la ré-
serve de Southampton. mais il
a, au final, connu une grande
carrière. Les Saints, Man U, Ever-
ton et l’Équipe de France. Ça fait
rêver…”
Le public de l’Union est le
plus chaud que vous ayez
connu
“L’un des plus chauds. Ce sont
des fanatiques, des vrais. Sans
manquer de respect à Gand, ce
sont plus des spectateurs là-bas.
À l’Union, c’est très chaud et
j’adore ça, surtout qu’il y a une
bienveillance. Il y a aussi le pu-
blic carolo qui, quand il s’y met,
pousse énormément.”
L’Union est en surrégime
depuis le début de saison
“Pas du tout ! Ce qui m’a
impressionné depuis le premier
jour où je suis arrivé est l’inten-
sité du quotidien. Je pense que
nous sommes sur notre rythme
de croisière. J’ai été très impres-
sionné par la qualité des
joueurs. On peut dire qu’on est
la plus belle équipe de D1A ac-
tuellement. Moi, qui ai com-
mencé sur le banc le champion-
nat, je peux dire que j’ai pris
plaisir à voir jouer mes camara-
des (rires).”
L’USG peut finir dans le
top 4 en fin de saison
“J’ai envie de dire oui, je
pense bien. Ce qu’on montre de-
puis le début de saison, c’est
plus qu’intéressant. Si on ne se
prend pas pour une autre
équipe, on est capables de créer
la surprise jusqu’à la fin de sai-
son. Je vais me corriger, nous ne
sommes plus une surprise car
les adversaires prennent l’Union
au sérieux. On répond claire-
ment aux attentes et je pense
qu’on peut poursuivre cette dy-
namique pendant un petit bon
temps. On verra en décembre où
l’on en sera avant de redéfinir
ou pas nos objectifs.”
Le fait de n’avoir joué
qu’en France et en Belgi-
que est une frustration
“Pas forcément, non. J’aurais
cependant voulu connaître
d’autres expériences. J’ai eu
plus de possibilités lorsque
j’étais plus jeune, quand je suis
sorti de Boulogne-sur-Mer. J’ai
eu des opportunités en Allema-
gne (NdlR : Hambourg et Stut-
tgart) et en Angleterre (Totten-
ham et Fulham) mais j’ai pré-
féré rester en France. Je ne
regrette rien car j’ai mené ma
barque. Quand on est pro, on
espère aller le plus loin possi-
ble. J’aime le duel, j’aurais bien
aimé évoluer en Premier Lea-
gue ou en Championship (ri-
res).”
La Belgique battra la
France et ira en finale de
Nations League
“Dommage que mon acolyte
Guillaume François ne soit pas
là (rires). Je suis très chauvin
sur la rivalité France-Belgique.
Je dirais que ‘non’du coup. La
France battra la Belgique et les
Bleus prendront la première
place au ranking FIFA. Car
Guillaume n’a que ça comme
argument… Depuis 2018, quand
on a ramené la coupe à la mai-
son, je sens les Belges très ten-
dus dans le vestiaire. Cela reste
deux équipes incroyables et on
regardera ça avec impatience.”