VINCENT MILLER
Il assure connaître déjà 80% de ses joueurs.Photo News / Peter De Voecht
Après sept mois sans coacher, Alexander Blessin a pris ses fonctions ce mercredi, dispensant son premier entraînement. Dans la foulée, il a été présenté à la presse, entouré par Alex Muzio, le président, et Chris O’Loughlin, le directeur sportif. next
Alexander Blessin, on vous a entendu donner de la voix à l’entraînement. Connaissez-vous déjà les prénoms de chacun de vos joueurs ?
Je n’ai pas dormi de la nuit à cause du vent donc j’ai eu le temps de mémoriser les prénoms de chacun (sourire). Plus sérieusement, je connais 80 % du groupe donc cela a été facile.
Qu’avez-vous pensé de la démonstration face à Nijlen (0-9) ?
Jouer un amical après trois semaines de break et une semaine d’entraînement est toujours particulier. J’ai été impressionné par l’envie d’aller de l’avant et de marquer des buts, surtout en seconde période. Il y a bien sûr des améliorations à apporter mais c’était positif comme début.
Est-il difficile d’arriver dans un club qui reste sur deux magnifiques saisons ?
Qui veut que cela soit facile ? Le plaisir est toujours là. Je n’ai pas de problème avec tout cela.
Serait-ce mal vu de terminer la saison hors du top 3 ?
Je n’ai aucun problème avec la pression. Mais je ne dirai jamais que nous voulons atteindre telle ou telle position. En tant que coach, je veux gagner tous les matches. À nous de tout faire pour être meilleurs que la saison dernière. Nous avons beaucoup de qualités.
Allez-vous essayer de convaincre certains joueurs de rester ?
« Convaincre » n’est pas le bon mot. Ceci est un projet et tout le monde doit être prêt à se lancer à fond dans celui-ci. Ce serait bien que tout le monde reste. Mais nous verrons ce qu’il se passera. On sait que certains joueurs attirent l’attention d’autres clubs. Mais ce n’est pas mon travail de m’occuper de cela.
Avez-vous regardé le dernier match de l’Union de la saison dernière face à Bruges ?
J’ai encore la chaîne de télévision qui retransmet le championnat de Belgique (sourire). Et j’ai certainement regardé plus de rencontres de Pro League la saison dernière que de Bundesliga. La fin de saison a été incroyable, avec une compétition si ouverte jusqu’à la fin. Pendant combien de minutes vous avez été champions ? (il se tourne vers Alex Muzio) Nous ne parlerons pas de ce sujet (sourire). Je ne pense pas que cette fin de saison aura un impact négatif chez les joueurs. Car j’ai vu une énorme envie de gagner dans le groupe.
Vous étiez sans emploi depuis votre licenciement du Genoa en décembre 2022. Le terrain vous avait-il manqué ?
Vous pouvez l’entendre à ma voix, je ne suis plus habitué à crier lors des entraînements (sourire). Après une demi-heure, j’ai senti que j’allais devoir la réentraîner… Mais j’ai pris beaucoup de plaisir à retourner sur la pelouse. Cela m’avait beaucoup manqué. Quand vous travaillez douze ans d’affilée, c’est toujours bien de prendre un peu de recul pour faire le point. Mais ma femme et mes enfants m’ont dit qu’il était temps d’y retourner (sourire).
Qu’avez-vous appris de votre période en Italie ?
« Parlare italiano un poco » (sourire). Cela a été une grande expérience d’arriver dans un club historique en Serie A. Travailler dans ce championnat est chouette. Le projet était très difficile mais il n’y avait rien à perdre. J’ai pu travailler avec des types de joueurs différents. Pour un coach, cela donne une belle ouverture d’esprit.
Revenez-vous aujourd’hui en Belgique avec la même philosophie que celle que vous aviez à Ostende ?
En tant que coach, vous êtes toujours dans un certain développement, en train d’essayer d’apprendre. Parfois, on fait des erreurs et on apprend de cela. Mais je ne perdrai jamais mes bases, la façon dont je veux jouer. Et cette façon de voir le jeu est la même que celle de l’Union. Nous avons tellement de choses en commun. J’ai été très heureux de voir la mentalité de l’équipe au premier entraînement.
Avez-vous le sentiment que vous devez à nouveau prouver quelque chose en Pro League ?
C’est difficile de comparer les deux situations. J’étais arrivé à Ostende en pleine période du Covid. C’était quelque chose de totalement nouveau pour moi. Et puis, sans manquer de respect à Ostende, la qualité est bien plus élevée ici. Nous aurons plus souvent la balle. Ce sera à nous de créer plus avec le ballon. Et le contre-pressing sera présent.
Vous aviez été cité dans d’autres clubs belges. Était-ce votre objectif de revenir en Belgique ?
J’ai dû démentir plusieurs fois des informations me faisant venir en Belgique… J’ai apprécié entraîner et vivre en Belgique. Il y a de grandes équipes avec beaucoup de jeunes et grands talents dans le championnat. Et ma famille me soutient énormément, avec ma femme en tête. C’est le plus important. Je reviendrai vivre en Belgique avec mes chiens… mais sans mon hamster car il est décédé (sourire).
Alex Muzio, le président.
Chris O’Loughlin, le directeur sportif de l’Union, est ravi de sa nouvelle pioche. «
Nous avons toujours eu une image très claire du genre de personnes que nous voulions dans notre organisation. Ce n’est plus un secret
: à l’Union, il y a le côté sportif qui importe mais également l’humain. Il faut une synergie entre ces deux aspects. Vu ce qu’Alexander avait réalisé lors de sa première saison en Belgique (NDLR
: au terme de laquelle il a été nommé entraîneur de l’année lors des Pro League Awards, en 2021), nous étions très contents du sportif. Tandis que l’humain «
matchait
» également.
»
Et le limogeage du coach allemand du Genoa en décembre 2022, quelques mois après une relégation en Serie B, n’a visiblement pas refroidi le board unioniste. «
Alexander a été un peu sous-estimé
», explique le président Alex Muzio. «
Quelqu’un qui ne connaît pas le championnat italien vous dira qu’il n’a pas réussi. Mais il n’a pas été verni. D’abord en Serie A où il partait de très loin quand il a repris l’équipe en main en janvier 2022. Et ensuite en Serie B où il a malheureusement été incroyablement malchanceux en perdant des matches qui lui ont coûté son job. De notre côté, nous avons estimé qu’il avait fait un bon job. Combien de matches a-t-on regardés de lui
? Tous
!
»
«
Beaucoup d’intérêt
pour Boniface
»
La direction saint-gilloise en a aussi profité pour faire le point sur le mercato, six nouveaux joueurs étant déjà arrivés. «
On a fait une analyse de ce qu’il fallait faire pour renforcer l’équipe
», détaille O’Loughlin. «
Toutes les équipes ont des cycles et il est parfois temps de rafraîchir.
»
Et de donner quelques indications dans les dossiers de Teddy Teuma (qui est annoncé du côté de Reims) et de Victor Boniface. «
Teuma est un incroyable joueur. Tout le monde en Belgique l’admet sur les deux dernières saisons. Naturellement, un joueur pareil attire beaucoup d’intérêt. Mais on verra ce qu’il se passera dans les prochains jours et semaines. Quant à Boniface, il y a beaucoup d’intérêt pour ce genre de joueur. Mais on est encore tôt sur le marché des transferts. On n’est que début juillet. S’il pourrait tout de même rester à l’Union
? Tout est possible. Mais c’est trop dur de prédire ce qu’il va se passer. On doit juste être préparé à toutes les situations.
»
La nouvelle avait fait l’effet d’une bombe mi-juin
: les chemins de l’Union et de Karel Geraerts se séparaient, faute d’accord trouvé sur un nouveau contrat. «
Ce n’était pas facile de se mettre à table le lendemain de la défaite contre Bruges
», explique Philippe Bormans, le directeur général de l’USG. «
Mais on lui a dit qu’on voulait absolument le garder. On lui a remis une proposition et on lui a dit qu’on en reparlait après ses vacances. Mais à partir de ce moment-là, on a senti que nos chemins commençaient à prendre des directions opposées. Pour nous, il était clair qu’on ne pouvait pas commencer une nouvelle saison sans signer un nouveau contrat.
» L’Union voulait en effet faire passer son coach d’un contrat à durée indéterminée (plus facilement cassable) vers un contrat à durée déterminée. «
Continuer avec le CDD actuel n’était pas une option. Car on a besoin que tout le monde soit dans le projet, surtout le coach. Sans nouvel accord, c’était compliqué.
» Mais aucun terrain d’entente ne sera finalement trouvé. «
Il n’était pas d’accord avec les conditions. Sur papier, on avait toujours un accord (NDLR
: l’ancien CDI donc). Mais en réalité, il n’y en avait plus.
» Le divorce était acté. Nombre de fans saint-gillois se sont toutefois demandé si la direction n’aurait pas pu faire un effort supplémentaire pour conserver son coach à succès. «
A-t-on proposé assez
? À nos yeux oui. Mais on ne peut pas prendre de risques financiers car, si on augmente le coach, il faut aussi améliorer les contrats de tout le staff. Personne ne pensait qu’on en arriverait là avec Karel… Ce n’était pas une décision facile à prendre, mais on doit protéger le projet.
»