Lazare a été décisif à Charleroi,
un club qui le prête actuellement à Bruxelles.
Pas mal Lazare, on de-
vrait essayer de le
transférer… Ah mais il
nous appartient déjà !”
Cette remarque ironique
d’un supporter zébré sur les
réseaux sociaux samedi soir
reflète bien la qualité de la
prestation du joueur de 23
ans qui n’est pas près
d’oublier cette soirée du 19 fé-
vrier 2022.
Prêté par Charleroi, où il
était arrivé en janvier 2020 en
provenance d’Eupen, l’Unio-
niste est revenu au Mam-
bourg en tant que titulaire au
sein du club leader de Pro Lea-
gue. Auteur d’un gros travail
dans le milieu de terrain, La-
zare a fêté son retour au Pays
Noir par un but qui a crucifié
les Zèbres peu de temps avant
la pause. “C’est un goal qui est
tombé au bon moment”, expli-
quait le timide Ivoirien. “Je
suis content d’avoir pu aider
l’équipe à se relever après la dé-
faite contre Saint-Trond et à re-
lancer la dynamique.”
Buteur lors du match
d’ouverture face à Anderlecht,
le joueur formé à l’Aspire Aca-
demy au Qatar avait entouré
la date de cette rencontre.
“C’est un match que j’attendais
depuis longtemps, souriait La-
zare. Durant toute la semaine,
j’en ai parlé à mes amis et à ma
femme en leur disant que j’al-
lais marquer ce match. Je me
suis passé l’action en boucle…
Mentalement, j’étais préparé à
avoir une action décisive et je
l’ai eue. Je voulais montrer ce
dont j’étais capable, d’autant
plus que je n’étais monté qu’en
fin de rencontre au match aller
(NdlR : victoire de l’Union
4-0).”
. Sentiment de revanche
En Belgique, Lazare a déjà
participé à 113 rencontres en
Pro League : 91 avec Eupen, 22
avec l’Union et… 0 avec Char-
leroi. Après une demi-saison
passée sur le banc sous les or-
dres de Karim Belhocine, le
milieu de terrain avait été mis
de côté lors du début de sai-
son 2020-2021 avant de trou-
ver refuge, en prêt, à Estoril
Praia (D2 portugaise).
De retour au Pays Noir l’été
dernier, il ne faisait pas partie
des plans d’Edward Still et a
rapidement trouvé refuge à
l’Union. “Oui, il y avait un petit
sentiment de revanche. Le club
avait décidé de me prêter à
l’Union car les dirigeants
avaient transféré d’autres
joueurs. Je voulais donc voir ce
que ces joueurs étaient capa-
bles de faire sur le terrain. À
mes yeux, il y avait une sorte de
compétition entre eux et moi. Je
n’ai pas voulu célébrer mon but
par respect pour les supporters
et les dirigeants. Mon ovation à
ma sortie du terrain ? Cela m’a
fait très plaisir, je ne m’y atten-
dais pas, vu que je n’ai jamais
joué un seul match avec Charle-
roi.”
Depuis le début de la sai-
son, celui qui est qualifié par
Anthony Moris comme “la
bonté incarnée qui est tous les
jours souriant” a plus souvent
vu le banc que le terrain. Sur
les 21 matchs joués de juillet à
décembre, Lazare n’a connu
qu’une titularisation pour un
temps de jeu total de seule-
ment 235 minutes. Depuis la
nouvelle année, il a déjà dou-
blé ce total grâce à sept titula-
risations en sept matchs pour
un temps de jeu de 525 minu-
tes.
“Je me suis beaucoup remis
en question à Noël, avance-t-il.
Je n’avais pas trop eu l’occasion
de me montrer en début de sai-
son, et quand je l’ai eue, j’ai pris
un stupide carton rouge (NdlR :
contre Seraing). Il fallait que je
revienne avec une bonne men-
talité tout en travaillant mes re-
plis défensifs. Le coach ne te
laisse jamais sur le côté même
quand tu ne joues pas. Il conti-
nue à parler et à encourager
tout le monde, ce qui te permet
de rester concerné. C’est ce qui
m’a donné envie de tout donner
pour lui et pour l’équipe.”
Un coach qui croit beau-
coup en ce joueur qui avait
été l’une des grandes satisfac-
tions du stage hivernal à La
Manga, en Espagne, début
janvier. “Il est en train de fran-
chir des paliers et prend con-
fiance grâce au temps de jeu
qu’il accumule, commentait
Mazzù. Ce qui lui arrive est nor-
mal car il a des qualités et a tou-
jours eu une attitude très posi-
tive, même quand il ne jouait
pas. Il y a une grosse concur-
rence mais, malgré cela, il ar-
rive à s’accrocher.”
Ce qui lui permettra sans
aucun doute d’être à nouveau
sur le terrain samedi face à
Eupen, une autre équipe qu’il
connaît plutôt bien…