Début septembre, Ismaël Kandouss a fêté sa 100
e
apparition pour le compte de l’Union Saint-Gilloise. À 24 ans, le défenseur marocain est un pilier du club depuis janvier 2019 mais même s’il a largement contribué à ses nombreux succès en D2 puis en D1 et en Europe, il n’est pas toujours considéré à sa juste valeur, celle du travailleur acharné et modeste qui doit se battre comme un lion pour sa place.
Récemment, on l’a pourtant vu tenter des gestes incroyables mais aussi se projeter vers l’avant quand son équipe était obligée de courir après le score, faisant se lever les foules grâce à ce double registre technique et offensif relativement méconnu mais intéressant à plus d’un titre. «
Mon but, quand je joue, ce n’est pas forcément de régaler le public
», affirme-t-il calmement. «
Bien sûr, si mes gestes sont efficaces et qu’en plus ils plaisent aux supporters, je signe des deux mains. C’est comme cela que je jouais dans le passé mais en tant que défenseur, il faut éviter les fioritures, les sorties de défense inutiles. Parfois, j’ai accepté de prendre ce risque parce que la situation l’imposait. Mais ce que je recherche avant tout, c’est l’efficacité du geste. Pour nous, les défenseurs, il est toujours plus agréable de s’imposer sans encaisser comme on l’a fait contre Gand par exemple Après s’il y a du spectacle, beaucoup de buts et les trois points à l’arrivée, ça me va aussi
!
»
Force de caractère
Ayant débuté la saison dans la peau d’un titulaire, Ismaël Kandouss avait rapidement dû ronger son frein à l’infirmerie à la suite d’une blessure au genou encourue lors du premier match à Saint-Trond. Le nouveau venu anglais Ross Sykes ayant montré de belles aptitudes physiques durant son absence, son retour dans le onze de base ne coulait pas de source mais il a rapidement su convaincre Karel Geraerts de son importance pour l’équipe.
Laissé à seulement trois reprises sur le banc depuis lors par l’entraîneur saint-gillois, à l’Antwerp et contre Eupen en championnat ainsi qu’en Coupe à Cappellen, mercredi, Kandouss enchaîne les matches sans soucis, semblant même monter en puissance au même titre que l’équipe, qui a su assurer sa première place en phase de poules de l’Europa League tout en occupant une fort belle 3e place temporaire au classement. «
L’enchaînement des matches ne me pose pas de problèmes, au contraire
», affirme-t-il. «
Au plus je joue de matches, au moins je me sens fatigué parce que je me soigne sans doute mieux, que je suis habité de plus de confiance que quand je ne joue pas ou que les matches sont plus espacés. Collectivement, on ne peut pas se cacher non plus. L’équipe a démontré à plusieurs reprises sa force de caractère incroyable, ces derniers mois. Personnellement, je ne suis pas surpris mais je comprends que les gens de l’extérieur, les supporters ou les journalistes, aient pu douter de nous parce qu’il n’est jamais aisé de confirmer une excellente saison. Le groupe a une telle force de caractère qu’il parvient à remonter régulièrement des situations délicates ou à préserver un avantage. C’est évidemment positif mais le championnat est encore long…
»
De là à penser que l’Union est plus forte que la saison dernière, il n’y a qu’un pas qu’Ismaël Kandouss ne franchit pas totalement avant ce dernier match délicat, dimanche à Sclessin. «
Par rapport à la saison passée, les solutions de rechange sur le banc sont plus nombreuses et variées
», nuance-t-il. «
Je ne sais pas si nous sommes plus forts qu’alors, mais nous ne sommes certainement pas moins forts. On est différents, en quelque sorte.
»