La masterclass de résilience de l’Union
sur le terrain de l’Antwerp lui permet de
prendre l’ascendant mental à 90 minutes
de la fin du championnat.
Q ui d’autre que
l’Union Saint-
Gilloise se serait re-
levée d’autant de coups du
sort ? Une première statis-
tique donne déjà une idée
de la réponse : aucune
équipe n’est parvenue à
prendre un point contre
l’Antwerp cette saison une
fois que l’équipe de Van
Bommel a mené. Alors
quand Vincent Janssen a
ouvert le score à la 14e
mi-
nute de jeu, dimanche, le
Bosuil commençait déjà à
fêter le titre. Mais il faut
croire que cette Union est
faite d’un autre bois que le
reste de la meute.
“On a montré un état d’es-
prit incroyable pour aller
chercher ce point”, résume
Cameron Puertas, auteur
du tir de l’égalisation à la
80e
minute, dévié par l’An-
versois Vermeeren (crédité
d’un but contre son camp).
“Si on va chercher le titre,
c’est grâce à un travail men-
tal effectué depuis deux ou
trois ans au club.”
À l’Union, on refuse la dé-
faite. C’est parfois un lieu
commun. Mais pas chez les
Bruxellois, qui cultivent
soigneusement cette détes-
tation jour après jour. “On
n’est pas capable de montrer
ce qu’on a montré en
deuxième mi-temps si ce
n’est pas entretenu au quoti-
dien, via l’entraînement”,
analyse Anthony Moris,
auteur à la 97e
minute de ce
qui pourrait être l’arrêt du
championnat. “On ne veut
jamais perdre, toujours tout
donner jusqu’au bout.”
“C’est notre ADN de ne rien
lâcher”, lâche Lapoussin.
“Ce que les joueurs ont fait
avec cette force de caractère
est magnifique, appuie Ka-
rel Geraerts, qui a explosé
comme jamais lors de
l’égalisation, au point de
voir des stewards anversois
excessivement pointilleux
lui demander de retourner
dans sa zone en bord de
terrain. Mais mon équipe a
montré de la volonté, a refusé
de baisser les bras, ce qui est
très important pour nous.
Toute la saison, on s’entraîne
avec cela en tête… parfois
même jusqu’à la limite. Et j’ai
revu cela ce dimanche dans
des circonstances pourtant
difficiles.”
. Une succession
de soucis : Teuma,
Boniface, Van Der
Heyden, Lynen,
Vertessen…
Et quelles circonstances !
Si l’on avait compris depuis
quelques jours que les
Jaune et Bleu devraient
probablement s’aligner
sans leur maître à jouer,
Teddy Teuma, un nouveau
contretemps s’abattait sur
la RUSG : pas de Boniface,
touché à une cheville à l’en-
traînement en fin de se-
maine et laissé sur le banc
par précaution par Karel
Geraerts. Les deux
meilleurs atouts offensifs
étaient donc hors du coup.
Et si l’Union avait très bien
joué à Genk une semaine
plus tôt sans son capitaine,
c’en était trop, cette fois,
pour parvenir à développer
son foot.
À la mi-temps, elle n’en
menait pas large. “Il faut
être honnête, ce n’était pas
un bon match, admet Ge-
raerts. Surtout en première
période, où on n’était pas
dans le rythme, peut-être à
cause du stress ou de la pe-
louse, qui est très belle mais
n’était pas arrosée. On aurait
pu jouer trois jours comme
ça sans marquer. L’Antwerp a
mis un but rapide et a at-
tendu qu’on fasse une erreur
pour faire le break.” Exit le 3-
5-2, place au 4-4-2 avec Ver-
tessen, pour un change-
ment tactique régulière-
ment opéré par le T1, et qui
a souvent porté ses fruits.
Mais voilà, la scoumoune
avait décidé d’insister : cinq
minutes après la reprise,
sur un duel avec Janssen,
Siebe Van Der Heyden re-
tombait mal et se blessait à
l’épaule droite. Il fallait le
remplacer alors que Kan-
douss venait déjà d’être sa-
crifié sur l’autel du change-
ment de système. Pas de dé-
fenseur central gauche de
rechange puisque Geraerts
avait opté pour Sykes plu-
tôt que Machida sur le
banc. Le jeune Anglais, ra-
rement à la fête et parfois
hésitant, a donc été lancé
dans le grand bain et, vu
les circonstances, s’en est
plutôt bien sorti.
. Résilience et
égalisation
Nouveau coup de ton-
nerre à la 57e
minute avec
un tacle mal contrôlé de
Senne Lynen sur Ekkelen-
kamp synonyme de carte
rouge directe. “Après l’exclu-
sion, on est passé en 4-3-2
pour essayer d’égaliser. Si j’ai
continué à y croire ? Je suis
l’entraîneur, si moi je n’y
crois pas…”
Pourtant, un dernier évé-
nement venait tester la ca-
pacité de résilience unio-
niste : moins d’une demi-
heure après sa montée au
jeu, le fragile Vertessen se
blessait à son tour. C’est
Boniface, sur une jambe,
qui terminait la rencon-
tre à sa place. Et puis
Puertas, monté peu après
l’exclusion de Lynen, as-
sommait le Bosuil, Butez
et tout le Great Old. In-
croyable scénario.
“C’est tout ce qui nous
caractérise depuis deux
ans qui nous a permis d’al-
ler chercher ce point : l’ab-
négation, la ténacité, l’es-
prit d’équipe, le caractère,
résume parfaitement
Moris, capitaine en l’ab-
sence de Teuma. Revenir
dans un tel contexte, c’est
le meilleur des team buli-
dings. On a vécu le titre de
Bruges la saison passée ou
encore l’élimination en de-
mi-finale de Coupe de Bel-
gique (NdlR : aux tirs au
but sur la pelouse de
l’Antwerp). On ne voulait
plus voir ces scènes de
liesse adverse ce diman-
che. Si Genk bat Bruges, le
titre se disputera entre
trois équipes.”
Antwerp-Union était
bien une finale, mais ses
prolongations se dispu-
teront dimanche pro-
chain. Avec une avance
mathématique d’un de-
mi-point à l’équipe d’Al-
derweireld, mais un
avantage psychologique
pour celle de Moris. “C’est
vrai qu’on a réalisé une
bonne opération sur le
plan mental, mais l’An-
twerp garde tout en mains,
répond Geraerts. Il n’y a
pas de champion mental, il
y a juste un champion.”
Celui qui termine au
sommet du classement.
Et après un match pareil,
l’Union est plus que ja-
mais candidate.
Cinq absents de marque
contre Bruges ?
Le 1-1 arraché dans la douleur à l’Antwerp
a laissé des traces chez les Unionistes.
Malgré le lundi de Pentecôte,
Lynen devrait être suspendu.
Q uelques instants
après le beau 1-1 arra-
ché sur la pelouse de
l’Antwerp, Karel Geraerts a
vite dû se projeter sur la
rencontre de dimanche
contre Bruges ; la dernière
d’une saison déjà longue :
“Je vais devoir demander à
mon équipe de donner tout
une dernière fois, il s’agira
d’un match pour le titre.”
Si le T1 parle de la sorte,
c’est parce qu’ils sont nom-
breux à être dans le doute.
Teddy Teuma, qui avait pris
part à une partie de l’en-
traînement de vendredi,
ne s’est même pas échauffé
dimanche. C’est dur pour
le capitaine, qui doit suivre
la fin des playoffs des tri-
bunes : “Je vais tout faire
pour être prêt physiquement
la semaine prochaine”, a-t-il
déclaré au micro d’Eleven.
Mais l’optimisme n’est pas
de mise, en coulisses.
À l’inverse, on espère
bien à l’Union que Boni-
face (cheville) sera retapé.
Il n’a joué que vingt minu-
tes, une fois Vertessen
sorti. “On a tous vu qu’il
n’était pas dans sa meilleure
forme, mais il a tout donné
pour l’équipe, souligne Ge-
raerts. Pour Teddy, on va at-
tendre. Pareil pour Siebe,
touché à l’épaule.”
Van Der Heyden est mal
retombé à la 50e
et a dû
sortir. Il passera un scan-
ner ce mardi ou mercredi,
pour évaluer l’étendue de
l’éventuelle blessure. Il
pourrait être remplacé par
Machida, autre gaucher de
qualité.
Yorbe Vertessen, décidé-
ment fragile, a lui aussi dû
sortir touché aux abdomi-
naux, dès la 74e
minute,
alors qu’il était monté à la
pause. L’espoir qu’il soit re-
mis pour le dernier match
est toutefois bien réel.
. Lynen suspendu,
malgré le lundi de
Pentecôte ?
Enfin se pose la question
de Senne Lynen, exclu di-
manche. La procédure est
prévue pour que tout se rè-
gle en cinq jours, appel
compris. Le lundi férié de
la Pentecôte aurait pu
chambouler ce calendrier
et permettre à l’Union de
repousser à la semaine pro-
chaine un éventuel appel,
ce qui l’aurait arrangé.
Mais le Parquet compte
faire au plus vite, vu qu’il
s’agit de la dernière se-
maine du championnat. La
proposition de transaction
est d’ailleurs tombée ce
lundi après-midi (deux
matchs ferme). Au regard
du règlement, si l’Union
l’exige, elle peut refuser de
passer ce mardi devant le
Comité disciplinaire, mais
mercredi… mais l’appel se-
rait alors exceptionnelle-
ment traité par le Comité
d’appel samedi et non pas
vendredi, ce qui n’empê-
cherait donc pas Lynen
d’être suspendu dimanche.
L’Antwerp champion s’il
gagne ou s’il partage et
que l’Union ne gagne
pas.
L’Union championne si
elle bat Bruges et que
l’Antwerp ne gagne pas.
Genk champion s’il bat
l’Antwerp et que l’Union
ne bat pas Bruges.
Le champion est quali-
fié pour les barrages de
Ligue des champions
Le 2e
pour le 2e
tour pré-
liminaire de Ligue des
champions
Le 3e
pour les barrages
d’Europa League
Le 4e
pour le 2e
tour pré-
liminaire de Confer-
ence League