Joël Crahay, nouveau boss de la RUSG
Academy, a découvert son chantier
en juin dernier. Il est colossal.
La carte de visite de Joël
Crahay dans le milieu
du ballon rond a de
quoi faire saliver. Il a
pratiquement tout connu.
D’entraîneur à scout en passant par la case directeur sportif et chef de la cellule recrutement. Le tout dans des clubs
comme Anderlecht, le Standard ou bien Arsenal.
Cet homme surexpérimenté
a décidé, il y a quelques mois,
de redresser la barre de l’école
des jeunes de l’Union. On fait
le point avec le chef de chantier.
Monsieur Crahay, quelle est
votre véritable casquette à
l’Union ?
“Je suis directeur sportif de la
RUSG Academy, des U6 aux U21.
Je chapeaute les projets de
. Joël Crahay est conscient de l’importance de sa mission à l’Union Saint-Gilloise. © D.R.
l’école des jeunes et suis sur
tous les fronts. Je travaille main
dans la main avec Chris O’Loughlin, directeur sportif de
l’équipe première.”
Retrouver l’Union après y avoir
été entraîneur est plutôt sympa !
“Effectivement, j’ai retrouvé
un club que je connaissais très
bien. Sa culture, sa façon de
fonctionner, ses valeurs… On
m’a demandé de professionnaliser le centre et je donnerai tout
pour le faire avec les différents
coordinateurs et formateurs.
C’est un travail d’équipe !”
Un challenge important et de
grande envergure…
“On ne manquera pas de
boulot, c’est certain (rires).
Disons que nous travaillons sur
plusieurs aspects. La qualité des
joueurs, nos infrastructures, le
recrutement…”
Quels sont les chantiers à venir ?
“Ils sont très nombreux. On a
d’abord dû retravailler les
noyaux. On élabore déjà ceux de
l’année prochaine ! Le plus gros
chantier concerne les infrastructures. Nous travaillons d’arrache-pied avec Philippe Bormans
(CEO) et la commune pour
renouveler, remoderniser nos
sites. On veut amener nos jeunes vers le top et pourquoi pas
vers la première. Mais cela doit
se faire dans de bonnes conditions. Le gros du travail se
retrouve là.”
Êtes-vous conscient que l’académie n’a pas toujours été bien
vue de l’extérieur ?
“J’en suis conscient. Et ce
genre de chose me poussera
encore plus à travailler. Tout le
monde sait qu’il y avait beaucoup de copinage, de social
dans le club et que les décisions
prises n’étaient pas toujours
dans l’intérêt de l’Union. Je
peux l’assurer, il n’y a plus de
passe-droit chez les jeunes à
l’Union.”
Comment jugez-vous le niveau
des jeunes actuellement ?
“Il y a de très bons jeunes. Des
talents bruts qui doivent être
polis. Le vivier bruxellois est
incroyable. C’est au niveau de la
mentalité et de la tactique qu’il
faudra le plus travailler. Les
qualités sont souvent là mais
c’est le mental qui ne suit pas
toujours. Je peux affirmer, pour
le foot à 11, qu’il y a 3/4 joueurs
par équipe Élite qui sont vraiment au-dessus du lot et qui
intéressent les grands de Belgique. On aimerait devenir une
référence à Bruxelles et n’utiliser
que les jeunes du coin. Être une
sorte d’Athletic Bilbao de la
capitale.”
Certains U21 se retrouvent avec
la première, c’est gratifiant !
“Nous avons beaucoup
échangé avec Chris O’Loughlin
pour choisir ces jeunes (Atheba,
Laroussi, Lawrensens, Soussi).
Nous avons décidé d’intégrer
partiellement les plus méritants
au noyau A. C’est un très grand
plus pour eux. Ils sont très bien
encadrés et progressent dans
une équipe qui tourne. Le tout
dans la bonne ambiance. Les
retours sont bons et nous espérons qu’il y en aura le plus
possible à l’avenir.”
“On a poussé
pour attirer Doku
à Arsenal”
Malgré toutes ses expériences du plus haut niveau en Belgique, Joël
Crahay est ressorti grandi
de son aventure de scout
avec Arsenal.
Le club londonien lui avait
confié, entre autres, une
partie de sa cellule scouting dans notre Royaume
mais également chez nos
voisins français. “Un chapitre de ma carrière qui
m’a énormément appris
et qui me sert encore à
l’heure actuelle. Tout était
poussé dans les moindres détails. On parle
quand même du top mondial”, se remémore Joël
Crahay, fier de cet épisode.
L’Unioniste se rappelle
aussi avoir tenté le dossier
Jérémy Doku. “On était
une petite délégation d’Arsenal et nous sommes entrés en contact avec les
parents. On a poussé
pour attirer Doku au club.
Mais ils ont fait confiance
au projet d’Anderlecht.
C’était tout à leur honneur.”