Ce dimanche, Michaël Marcou, qui fut le team manager de l’Union lors de la saison 2018-2019 et qui occupe actuellement la même fonction au RWDM, va retourner pour la première fois au stade Marien à l’occasion du derby entre les deux clubs bruxellois. Une rencontre spéciale qui fait ressurgir de nombreux souvenirs.
Évocation. Michael, c’est spécial pour vous de retourner au Parc Duden ? “Ce sera très particulier, d’autant que depuis la fin de la collaboration avec l’Union, c’est la première fois que je retourne là-bas. J’ai eu la chance d’arriver la bonne année à l’Union, marquée par l’arrivée du propriétaire de Brighton, celle de Luka Elsner aussi. J’ai des souvenirs très variés de cette époque.”
Justement, quels souvenirs gardez-vous de ce passage à l’Union ? “La personne qui m’a le plus marquée, c’est Luka Elsner, malgré son jeune âge. J’ai eu la chance de travailler avec un coach super compétent, passionné, investi à 150 % pour son job et son club. Sportivement, la victoire en Coupe de Belgique contre Genk fut tout simplement géniale, différente encore de celle à Anderlecht. Ce stade plein à craquer et cette panenka folle de Selemani pour nous qualifier, ça reste gravé dans ma mémoire.”
Comment vous êtes-vous retrouvé à l’Union ? “À l’époque, je collaborais avec la fédération belge et Brighton cherchait un centre d’entraînement pour l’Union, ils avaient pris contact avec Tubize mais ne sont pas tombés d’accord sur la location. Dans les discussions, la fédération a appris que l’Union cherchait un team manager qui devait absolument être belge et ils ont parlé de moi. J’ai rencontré Luka Elsner et Alex Hayes et en deux heures de temps, nous avions trouvé en accord.”
Quelles étaient vos relations avec les représentants de Brighton ? “Le nom n’est peut-être pas aussi retentissant que Manchester City ou un autre grand club anglais mais toutes les personnes venant de Brighton que j’ai pu rencontrer étaient des gens très compétents, passionnés, très investis dans le projet de collaboration entre les deux clubs. C’était intéressant tout le temps, tout comme nos échanges avec Tony Bloom et Alex Muzio, des fans de football, de vrais British qui vivent ça de manière très intense. Ils sont très regardants à ce qui se passe à l’Union au quotidien.”
Qu’est-ce que Brighton a apporté à l’Union ? “Durant les premiers mois, on sentait que des clubs comme OHL ou Malines se permettaient certaines choses avec l’Union, qu’ils considéraient comme un petit club. Très vite, Brighton et Luka Elsner ont fait passer le message qu’il fallait arrêter de nous considérer comme un Petit Poucet, qu’il fallait arrêter de se coucher devant les grands. Ils ont réussi à faire en sorte que le club devienne respectueux et respecté. Deux ans plus tard, ils sont sur le point de recueillir les fruits de leur travail.”
Peut-on dire qu’ils ont métamorphosé l’Union ? “Au-delà du fait que ce sont des amoureux de football, ils ont de l’argent. Et avec l’argent, on peut faire beaucoup de choses. Quand je vois comment ils ont transformé le centre d’entraînement à Lier, comment ils répondaient à nos demandes, on peut dire qu’il n’y avait pas de limites financières. Si les coachs avaient besoin d’un PC, ils le recevaient, si les joueurs voulaient un billard, on le commandait. Brighton ne m’a jamais dit non à une proposition qui apportait un plus dans la vie quotidienne du club.” D’ici quelques mois, l’Union sera en D1A ? “Je leur souhaite. Westerlo ou Deinze devaient leur faire un peu peur mais ça n’arrivera pas. S’ils ne montent pas cette année, ils ne monteront plus jamais.”
“Je n’ai pas l’American Express que j’avais à l’Union” P arti de l’Union en raison d’un manque de feeling dans les relations quotidiennes avec le nouveau coach Thomas Christiansen, Michaël Marcou a quitté le navire unioniste, pour se retrouver quelques mois plus tard embarqué dans celui du RWDM, autre club historique de la capitale.
“Comme pour l’Union, mon arrivée à Molenbeek s’est faite très rapidement”, raconte notre interlocuteur. “Alors que je me rendais à Seraing pour éventuellement travailler là-bas, j’ai reçu un coup de fil de Thierry Dailly. Le lendemain, on se voyait et sans même avoir attendu de recevoir l’offre de Seraing, je signais mon contrat au RWDM.” Toujours avec cette même fonction de team manager mais avec des moyens qui se révèlent bien moins importants qu’à l’Union. “Le RWDM reste le plus petit budget des 24 clubs professionnels et le Covid-19 a compliqué la donne pour un club qui vit surtout de ses supporters. Il y a moins de moyens, donc moins de personnel et chacun est plus multitâches mais le job en est d’autant plus passionnant. Les dirigeants ont réalisé un travail extraordinaire pour amener le club là où il est aujourd’hui, il doit franchir un cap pour se professionnaliser, tout en conservant ses valeurs et en restant en accord avec ses moyens. Disons qu’au RWDM, je n’ai pas l’American Express que j’avais à l’Union, que chaque euro est compté mais cette volonté d’avancer est le moteur du club.”
Michaël Marcou, l’autre frère Hazard. résent dans le monde du football depuis de nombreuses années, Michaël Marcou a gravi les échelons. On l’avait notamment découvert il y a quelques années, lorsqu’il organisait le Hazard Tournament. “Certains diront que ma proximité avec la famille Hazard m’a permis d’ouvrir plus facilement des portes mais ce n’est pas le cas. Je me suis fait tout seul, en vivant à fond ma passion et c’est ma plus grande fierté.”
Sa relation avec la famille Hazard, elle, par contre, est très solide. À tel point que Michaël Marcou est considéré comme un membre de la famille par Eden, Thorgan, Kylian et ses parents. “Cela fait presque 20 ans que notre relation dure. À l’époque, j’habitais Braine-le-Comte, pas loin de chez eux. J’ai commencé à m’entraîner au Stade Brainois l’année où Thorgan a commencé à jouer. De fil en aiguille, comme je n’avais pas encore de voiture, Thierry me déposait au stade en même temps que Thorgan et puis je suis devenu babysitter des enfants Hazard. J’ai ensuite reçu les clés de la maison et au fil du temps, Thierry est devenu mon père adoptif, celui que je n’avais pas. Aujourd’hui, s’il me dit ‘tu baisses la tête et tu te tais’, c’est la seule personne avec laquelle je ne discuterai pas.”
Cette relation, elle lui a permis de vivre de près l’évolution fantastique des frères Hazard. “Je n’oublierai jamais ces dizaines de matchs dans leur jardin. J’ai essayé d’apporter ce que je pouvais aux garçons dans leur vie au quotidien, à tel point qu’ils me considèrent comme un membre de la famille. Dans leurs interviews, quand ils évoquent le nombre de frères qu’ils ont, ils donnent toujours un de plus : le grand Micka.”