VINCENT MILLER
Avant de devenir T1 à l’Union, Karel Geraerts était le T2 de Felice Mazzù.Belga
Laurent Deraedt connaît très bien Felice Mazzù et Karel Geraerts, qui s’affrontent ce samedi. Deux entraîneurs avec lesquels il a partagé le même staff ces dernières années. prevnext
Ce samedi, pour la deuxième fois de la saison, les routes de Felice Mazzù et Karel Geraerts se recroiseront. En août dernier lors du derby bruxellois, le nouveau T1 saint-gillois avait donné la leçon à son ancien mentor à l’Union (victoire 2-1 de l’USG). Depuis lors, ce dernier a quitté Anderlecht pour Charleroi. Et c’est au Mambourg que les retrouvailles auront cette fois lieu. Une rencontre que Laurent Deraedt suivra avec attention. Car l’entraîneur des gardiens originaire de Hastière connaît très bien les deux hommes. Il était dans le staff de l’Union ces deux dernières saisons avec Karel Geraerts comme collègue. Avant de suivre Felice Mazzù à Anderlecht, mais pas à Charleroi.
« Je ne suis pas du tout surpris par ce que Karel Geraerts réalise depuis le début de la saison », analyse-t-il. « C’est quelqu’un de très intelligent, qui poursuit dans la lignée de ce que Felice avait entamé à l’Union. Il a beaucoup appris au contact des nombreux entraîneurs qu’il a côtoyés dans sa carrière. Il a pris le positif chez chacun d’entre eux et a rajouté sa touche personnelle. »
Et de Mazzù, qu’a-t-il retenu ? « Le système de jeu en 3-5-2 », pointe Laurent Deraedt. « Cela fonctionnait bien avec Felice et il n’a pas bouleversé les habitudes mises en place avec les joueurs. Mais il y a mis ses propres ingrédients, insistant notamment sur la possession de balle. Et ce n’est pas tout. Il y a également des similitudes au niveau de l’aspect humain et de la gestion du groupe. On voit qu’il réunit lui aussi ses troupes sur la pelouse en fin de match pour leur parler. Et les joueurs aiment ça. Je trouve qu’il assume parfaitement son rôle de T1, qu’il n’est pas en retrait. Pour moi, sa plus grande qualité est son intelligence et sa connaissance du football de haut niveau. »
De là à dire que Geraerts est au-devant d’une grande carrière de coach ? « Honnêtement, je ne vois pas ce qu’il pourrait l’en empêcher. Il est à l’écoute de son club, de son staff et de ses joueurs. C’est quelqu’un de très intelligent et qui y voit très clair. »
Et Felice Mazzù, comment son ancien entraîneur des gardiens le perçoit-il ? « Pour moi, au niveau du management d’un groupe, c’est quelqu’un d’extraordinaire. Mais c’est aussi quelqu’un qui voit très vite les choses sur le terrain. C’est vraiment un entraîneur très complet. »
Un coach qui a aussi dû se remettre dans le bain après son licenciement d’Anderlecht. « Avec Felice, on reste encore beaucoup en contact », poursuit Laurent Deraedt. « On se téléphone au moins quatre fois par semaine. Je pense qu’il est heureux à Charleroi. C’est un club qu’il aime. Il y apprécie les dirigeants et les supporters. Il a ses principes de vie et de jeu. Il a ses convictions et elles resteront les mêmes quoi qu’il se soit passé. »
Reste à voir désormais de quel côté le cœur de Laurent Deraedt penchera ce samedi soir au Mambourg. « Je ne me risquerai pas au jeu des pronostics. Car d’un côté je connais tout le staff de Charleroi. Felice et Sandro (NDLR : Salamone, l’analyste vidéo) sont des amis. Et d’un autre côté, c’est l’Union qui m’a fait découvrir la D1 (NDLR : avant de débarquer à la Butte en 2020, il avait notamment travaillé à Virton et à Namur). J’ai des relations fortes avec certains joueurs, dont Anthony Moris évidemment. Et j’ai un profond respect pour Karel. Je dirais que mon cœur sera peut-être un peu plus unioniste que carolo mais je ne prendrai pas parti pour l’un ou pour l’autre. Je pense surtout qu’on verra un match ouvert. Et je souhaite que le meilleur gagne ! »