Ça bloque toujours pour l’implantation
du stade l’Union sur le site du Bempt.
Si tu veux acheter quelque chose qui n’est pas
à vendre, tu fais une offre.” Un proche de la
majorité forestoise nous détaille la position de la commune face au projet du stade
de l’Union saint-gilloise.
80 millions pour un stade
de 16 000 places, c’est l’ambition de l’Union saint-gilloise
sur le site du Bempt à Forest.
Le Club ne peut pas accueillir de matchs européens
au Marien, qui n’est pas aux
normes pour ces compétitions.
L’USG ne peut pas non plus
agrandir son stade actuel à
cause de la façade classée et
du parc Duden qui l’entoure.
“Le club annonce vouloir s’implanter au Bempt en nous disant que tout est déjà ficelé et
que le stade pourrait être construit pour 2024. Rien que l’obtention du permis d’urbanisme
pour un tel projet prendrait déjà
un temps fou, nous explique ce
politique forestois. On a des
milliers de jeunes qui jouent au
foot sur les terrains du Bempt.
Le stade entraînerait aussi des
nuisances en termes de mobilité, il faut penser à tout cela. On
ne propose pas un stade comme
ça, sur un site que l’on a trouvé
sympa sans voir un peu plus
loin.”
. L’Union met la pression
De son côté, le club s’impatiente : “Si nous n’avançons pas
d’ici au 31 décembre 2022, nous
chercherons des alternatives”,
déclarait son CEO Philippe
Bormans.
Une deadline qui inquiète
notre élu, par ailleurs “fan de
l’Union” : “Bien sûr je ne veux
pas que l’Union parte, mais
nous sommes en pleine négociation budgétaire à Forest.” Pour
rappel, la commune ne transpire pas la santé financière,
son budget 2022 ayant été retoqué par la tutelle en juin
dernier. “Il n’y a eu aucune offre d’achat formelle. On ne va
pas faire une annonce de prix
pour un terrain que l’on n’a pas
envie de vendre. Dans tous les
cas, lorsque l’on vend un terrain,
le Comité d’acquisitions d’immeubles régional (CAIR, qui encadre les ventes de terrains
publics) doit émettre un prix
minimum de vente”, poursuit
l’élu avant d’ajouter que “les
études sur les impacts de l’implantation sont trop vagues.”
D’autant plus qu’à littéralement 700 mètres de là, Uccle
avance doucement son stade
national de hockey. Un projet
de “seulement” 6 000 places
soutenu par la majorité et
l’opposition communale uccloise. Ces dernières savent
qu’elles ne verront pas l’édifice achevé avant la fin de la
législature. Difficile donc de
croire à un stade unioniste
plus de deux fois plus grand
avant 2024.
Alors l’Union doit-elle présenter à Forest un projet plus
étoffé ? “Je ne sais pas répondre,
on a des riverains qui sont contre, beaucoup d’aspects sont à
prendre en compte.”
. “La balle est dans le
camp de la commune”
Côté Union, Philippe Bormans nous explique que le
terrain envisagé n’est pas utilisé et que le club demande à
Forest de lancer la demande
pour l’estimation du prix depuis des mois.
“Nous sommes même ouverts
à d’autres formes d’implantation, la location par exemple.
Nous avons beaucoup investi
dans les études d’impact, nous
avons apporté toutes les réponses à la commune sans aucun
retour. La balle est dans leur
camp. Tout cela ressemble à un
jeu politique et nous ne voulons
pas être piégés dedans. Le site
du Bempt est la meilleure alternative. Nous voulons y construire le stade le plus écologique
d’Europe. Nous finançons tout,
mais nous avons besoin d’avancer maintenant. Il nous faut un
‘oui’ ou un ‘non’.”
En attendant, le site du
Bempt continue son chemin
comme si de rien n’était. Beliris prévoit de rénover l’un des
terrains de foot sur lequel
l’Union souhaite s’implanter.