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Fin du match dans la violence pour Antwerp – Eupen

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Fin du match dans la violence pour Antwerp – Eupen
Fin du match dans la violence pour Antwerp – Eupen

Les supporters d’Eupen ont craint pour leur vie

Christian Noel et sa fille ont vécu les graves incidents provoqués par les supporters de l’Antwerp

ALAIN SIEMES
De terribles incidents ont émaillé le duel pour une place en D1 entre l’Antwerp et Eupen, avec des supporters germanophones chargés par les Anversois après le match, samedi. Des véhicules de police ont été endommagés, un combi a même été incendié et 12 policiers ont été blessés. Christian Noel, supporter d’Eupen, nous relate ce moment de terreur. Il se félicite d’être encore en vie !
Présents dans la tribune réservée aux quelques supporters d’Eupen, Christian Noel et sa fille de 15 ans ont vécu une soirée mouvementée samedi soir à l’occasion du match décisif pour la D1 entre l’Antwerp et Eupen. Il a vécu de près les échauffourées d’après match comme il ironise sur Facebook : « Petite soirée à Antwerpen avec deux vitres du bus cassées, mais nous sommes en vie ! »
Christian Noel nous raconte comment les choses ont dégénéré alors que les équipes se quittaient sur un match nul. «A lors que nous félicitions nos joueurs pour leur belle prestation, et que ces derniers allaient vers les sympathisants de l’Antwerp pour les applaudir, une horde de supporters adverses est venue vers nous à toute vitesse car ils voulaient en découdre à 2.000 contre 200 !, s’indigne Christian Noel qui nous raconte que quelques coups ont été échangés avant leur évacuation du stade. « Mais ce n’était que le début des ennuis, poursuit-il.Les stewards bloquaient la grille pour sortir de notre tribune où nous n’avons jamais été en sécurité mais je l’ai forcée afin de pouvoir rentrer dans notre car, puis notre bus a été pris pour cible par des jets de projectiles et trois vitres ont littéralement explosé. Il y avait des supporters de l’Antwerp en folie de tous les côtés et malgré la présence en masse de policiers en civil ou en tenue de combat avec boucliers, ainsi que de 8-9 maîtres-chiens, il a pratiquement fallu attendre 40 minutes avant de pouvoir bouger du parking avec l’aide des autopompes pour écarter ces fous furieux en folie. »
Hier matin, ce fidèle sympathisant d’Eupen n’en revenait toujours pas. «Quand je pense qu’il m’a fallu presque 7h pour avoir une réponse favorable de la police pour ma fille de 15 ans et 10 mois, afin qu’elle puisse venir avec moi dans le stade. Puis, que nous avons été chargés de tous les côtés après le match par les supporters anversois sans être mis en sécurité, c’est lamentable . » Les supporters des Pandas étaient venus pour faire la fête avec leurs joueurs et déplorent que le club de l’Antwerp n’ait pas garanti une sécurité optimale.
MANQUE DE SÉCURITÉ
« Je tiens à ajouter que si de nombreux policiers escortaient nos cars, ils ont perdu le contrôle quand nous sommes arrivés au 1 er tournant et nous avons vraiment eu peur car il y avait des hooligans de tous les côtés et les forces de l’ordre présentes sur place étaient complètement débordées. Je tiens à souligner que c’est la faute du club car les autres saisons, nous sommes toujours placés à un autre endroit dans le stade et après une heure d’attente au calme sur le parking, nous sortons toujours sans le moindre souci. Ici, ils nous ont placés dans un petit coin sans la moindre sécurité pour laisser place à un maximum de locaux et c’est déplorable. D’ailleurs, j’espère bien que l’Union belge prendra ses responsabilités . » Christian Noel qui est supporter d’Eupen depuis 30 ans tout en ayant fait de nombreux déplacements, était toujours sous le choc dimanche matin. « Même dans les stades de D1 à Anderlecht, au Standard ou à Bruges, je n’ai jamais vécu une telle folie et c’est bien triste pour le football. Maintenant, j’espère que le White Star n’aura pas sa licence ce soir, et que nous pourrons faire une vraie fête au Kehrweg avec nos joueurs en sécurité . » Des policiers à moto ont pour finir escorté les bus d’Eupen pendant plus de 20 kilomètres.
REPORTAGE AU CENTRE-VILLE D’EUPEN DEVANT L’ÉCRAN GÉANT QUI RETRANSMET LE MATCH

Devant l’écran géant à Eupen, 300 supporters calmes

FRANÇOISE PEIFFER
Ambiance bien plus calme sur la Werthplatz, au centre d’Eupen, où un écran géant avait tout spécialement été aménagé pour l’occasion. Environ 300 supporters de l’AS Eupen ont bravé le froid et la pluie ce samedi soir, pour assister à ce match capital.
Dès 20h, les supporters surexcités par l’enjeu ont les yeux rivés sur les écrans qui diffusent la rencontre qui oppose les Pandas, pour une fois vêtus de blanc et bleu, au club de l’Antwerp.
Si avant ce match capital, la plupart des fans de l’AS se disaient confiants et espéraient une montée en D1, à quelques minutes du début de la rencontre, le stress se lit sur certains visages.
Force est de constater que les germanophones jouent avec les nerfs de leurs supporters.
Si la première mi-temps n’a offert que très peu d’occasions, la seconde est beaucoup plus mouvementée.
L’AS Eupen, qui avait pris l’ascendant sur son adversaire, a eu plusieurs occasions d’ouvrir le score mais les germanophones ne parviennent pas à concrétiser ces opportunités. Au cours des dix dernières minutes, complètement folles, tous les espoirs sont permis pour les supporters.
Tous voient déjà Onyekuru envoyer le ballon au fond du filet, durant les arrêts de jeu, alors qu’il était face à Kudimbana…
Il rate l’immanquable.
Ce n’est pas possible ! Ce ballon-là, il devait le mettre dans le goal » , s’énerve Lorenzo Offermann, un Calaminois.
Pour les supporters présents sur la place, c’est la catastrophe. « C’est dommage mais ils ont toujours un petit coup de mou en milieu de championnat. Il faut gagner aussi contre les petites équipes », insiste Adrien Vroomen, un Dolhaintois.
Malgré une très belle fin saison, l’AS n’accédera pas à l’élite du football belge.
C’est une véritable douche froide pour tous ces supporters alors que leur équipe favorite atteignait pour la quatrième fois le tour la finale qui aurait peu leur permettre d’accéder à la D1A. « C’est vraiment dommage ce qu’il vient de se passer. On sera toujours derrière l’équipe mais on aurait tant voulu qu’ils montent », regrette Natacha, une supportrice eupenoise.
L’ANTWERP S’EXCUSE

« Pardon… »

BELGA

Une honte…

Belga

La fédération des supporters de l’Antwerp a présenté ses excuses. « Pardon aux vrais supporters qui ont poussé durant toute l’année leur onze préféré […] Pardon aux supporters de l’Eupen pour l’angoisse qu’ils ont vécue et les coups lâches qu’ils ont encaissés. Pardon aux voisins […]. Pardon aux services de sécurité pour la violence physique de ces non-supporters et les dégâts matériels», peut-on lire dans un communiqué.
« Nous comptons sur les instances compétentes pour sévir contre les coupables de ce chapitre noir de l’histoire de l’Antwerp. Que l’addition leur soit présentée pour cette violence et qu’ils ne restent pas impunis. Ils ne doivent plus mettre un pied sur notre terrain sacré. Nous ne voulons plus jamais revivre ça dans et aux alentours du Bosuil. C’est pourquoi il est important d’écouter les victimes d’hier, les fans d’Eupen, les voisins et les services de sécurité. Nous devons nous mettre autour de la table pour éradiquer à la racine ce gigantesque problème.»

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