VINCENT JOSÉPHY
La joie des Saint-Gillois après le succès au Stayen.Photo News
Auteur de deux buts et d’un assist, Gustaf Nilsson a été le héros de cette rencontre. Impressionnant de maîtrise trois jours après son déplacement à Liverpool, le club bruxellois conserve et renforce même sa place de leader provisoire. next
l
es Unionistes ont beau répéter avec conviction que le contexte d’un match ne change pas grand-chose à l’approche mentale et physique qu’ils sont prêts à y consacrer, ce déplacement à Saint-Trond sentait le traquenard à plein nez. Battus jeudi soir avec les honneurs dans le stade mythique d’Anfield, antre d’une formation de Liverpool qui n’évolue pas dans la même galaxie, les Bruxellois étaient confrontés à un autre test d’importance, dimanche, sur cette pelouse synthétique du Stayen qui fait toujours débat. Là, dans une atmosphère assez chaude mais pas infernale pour autant, où la minute d’applaudissements réservée à Odilon Polleunis fut émouvante à souhait, ils étaient opposés à une équipe de Saint-Trond qui a déjà démontré à de nombreuses reprises qu’elle a du foot dans les pieds mais aussi qu’elle manque encore trop souvent du plus élémentaire réalisme.
De son côté, l’Union n’a pas tremblé, démontrant au contraire une finition de bon aloi. Et peut-être accessoirement qu’elle évolue actuellement dans une autre galaxie par rapport à son hôte du soir. « On s’est incliné face à une équipe qui était trop forte et était en configuration européenne », constatait, amer mais lucide, l’entraîneur local, Thorsten Fink. « Cette équipe a eu besoin d’un peu de temps mais elle continue à m’épater de semaine en semaine », poursuivait son compatriote, Alexander Blessin. « Tout le monde nous prédisait une année difficile avec tous nos départs mais je trouve qu’il y a de la joie et de la qualité dans ce groupe. En tant qu’entraîneur, c’est un bonheur de les diriger, de les voir progresser. On est arrivé au tiers du championnat, et on sent que la greffe prend bien… même si on n’est encore nulle part. Il y a tellement de bonnes équipes dans ce championnat qu’on va se garder de voir trop loin. »
Ce succès, net, sans bavure et marqué du sceau de Gustaf Nilsson (deux buts, un assist), permet en outre à l’Union de conserver ou plutôt de récupérer sa place de leader temporaire que lui avait temporairement chipée Anderlecht samedi soir. Et même, alors que l’on vient de franchir le premier tiers de la phase classique, de s’octroyer deux unités d’avance sur Gand, accroché à domicile par Genk…
Nilsson engrange,
Amoura (se) régale
Ayant abordé cette rencontre avec le couteau entre les dents, la formation bruxelloise mit malgré tout un peu de temps à s’adapter au terrain. À retrouver le rythme et des sensations collectives, aussi, face à une équipe locale bien en place. Après une première occasion magnifique venue d’une frappe puissante de Nilsson qui s’écrasa violemment sur la transversale, l’Union fut tout heureuse de voir Moris sortir le grand jeu sur une tentative à bout portant de Hashioka. Ce coup de frisson passé, elle reprit tranquillement sa marche en avant et en fut récompensée à deux reprises dès avant le repos. Isolé par un Nilsson très intéressant dos au but et énergique en diable dans les duels, Castro-Montes en profita pour inscrire son tout premier but pour le compte de l’Union, lui qui avait disputé… une rencontre avec le maillot trudonnaire sur les épaules, en 2016. Juste avant le repos, alors que les Saint-Gillois géraient la rencontre avec beaucoup de maîtrise, Smets chatouilla la cheville de Puertas dans le rectangle. S’il n’avait rien vu à vitesse réelle, M. Van Damme fut appelé par le VAR et changea sa décision initiale de croire à une simulation du médian espagnol. Chargé de la transformation du penalty qui s’ensuivit, Nilsson ne trembla pas, mettant son équipe sur le velours.
La seconde période, parfaitement maîtrisée par la formation visiteuse, permit encore à Nilsson d’y aller d’un nouveau but personnel sur un centre de Puertas, puis à Amoura de (se) régaler durant quelques poignées de minutes grâce à sa vitesse, son petit gabarit et sa technique hors du commun. En fin de match, parfaitement lancé par Teklab, le feu follet algérien alourdit encore la marque, l’Union repartant à Bruxelles avec ce beau succès agrémenté d’une 4 e « clean-sheet ». La trêve internationale fera du bien aux organismes mais tombe-t-elle réellement à point ?
DANIEL RENARD
Belgaprev
Présent dans trois des quatre buts de l’Union, Gustaf Nilsson est l’homme marquant de la rencontre. L’occasion pour lui d’effectuer une analyse rapide de la situation. Avec un premier constat
: «
Ce succès est plus significatif qu’il n’y paraît. Il démontre notre professionnalisme. Car il en faut pour s’imposer de telle manière sur des terrains différents.
» Référence faite au synthétique. Vient une autre remarque pertinente
: «
Oui, nous sommes en tête. Tant mieux. Nous nous accrocherons à cette place. Tout en sachant qu’il reste trente rencontres à disputer. Que dès lors, on est loin de l’arrivée. Il est trop tôt pour s’emballer.
»
Reste une évaluation personnelle. Le «
géant de glace
» est tout sourire. Pourquoi bouderait-il son bonheur
? Il se laisse même aller à une considération qui demandera confirmation
: «
J’espère désormais m’être installé dans un rôle de leader d’attaque de cette Union qui représente une équipe de grande qualité, capable d’aller au bout de ses objectifs. Comme chez n’importe quel attaquant, la confiance constitue un vecteur essentiel. Elle m’habite
désormais.
»
Cela étant, on a pu constater que lors de sa montée au jeu, Mohammed Amoura représentera, soit un complément intéressant pour le Suédois, soit un rival de poids. Ici, on ne parle même pas de Rodriguez, que l’on sent bouillonnant d’impatience.