Ce dimanche, le RWDM se déplace à Seraing avec un nouveau coach à sa tête : Vincent Euvrard. Un entraîneur attiré du côté du stade Machtens par Julien Gorius. Le nouveau directeur sportif du club molenbeekois revient sur cette arrivée et évoque également ses débuts dans sa nouvelle fonction, lui qui est de retour là où sa carrière de joueur professionnel a commencé il y a quinze ans. next
L’arrivée de Vincent Euvrard, c’est un beau coup pour le RWDM, non ?À partir du moment où la collaboration avec Laurent Demol a été terminée, il a fallu agir très rapidement car ce n’était pas prévu. Vincent était l’option idéale. D’ailleurs, on n’a parlé avec aucun autre entraîneur que lui. Il a toutes les caractéristiques pour faire évoluer notre club.Vous le connaissez bien vu que vous avez évolué sous ses ordres à OHL. Que peut-il apporter au RWDM ?Il est le présent et le futur du club. Il est jeune mais il a déjà beaucoup d’expérience. Il a des idées très prononcées sur ce qu’il veut faire. Il a une vision très moderne. Lorsqu’il est arrivé en février 2019 à OHL, on était très mal en point. On avait une très grosse équipe mais on était dans le fond du classement. Il y avait beaucoup de problèmes à l’intérieur du groupe et on n’arrivait pas à avoir de la régularité dans nos performances. Sous ses ordres, mis à part son tout premier match qu’on a perdu, on n’a plus jamais connu la défaite jusqu’à la fin de la saison. On s’est maintenu avec la manière. Il a instauré une discipline et une vision qui m’ont totalement convaincu. Et en plus, il est Belge. Pourquoi se tourner vers des entraîneurs étrangers alors qu’il y a de la compétence dans notre pays ?Outre l’arrivée de Vincent Euvrard, quelles sont vos autres réalisations depuis que vous avez débarqué au RWDM en septembre dernier ?Je suis arrivé le 10 septembre alors qu’il ne restait plus que trois semaines de mercato. 16 joueurs étaient déjà arrivés et 26 au total composaient déjà le noyau. J’ai très vite fait le tour de l’effectif pour voir ce qu’il manquait, ce qu’il fallait ajouter. J’ai ajouté Bryan Van Den Bogaert, qui s’est malheureusement rapidement blessé, et Leonardo Rocha. Dès le jour où je suis arrivé, Rocha était ma priorité parce qu’il avait un profil qui correspondait à notre équipe. Mais c’était un dossier très compliqué car c’est un joueur de qualité. Et les joueurs de qualité suscitent toujours de l’intérêt, même s’il sortait d’une grave blessure. C’est d’ailleurs peut-être pour cela qu’il est ici. Car certains ont eu des doutes. Or, nous n’en avons eu aucun. On lui a montré notre projet, comment on allait le faire évoluer et le remettre en selle. Dans notre discours, on a été performant.Justement, comment convainc-t-on un joueur de qualité de venir au RWDM lorsqu’on a le plus petit budget des clubs de Pro League ?Je suis persuadé que trois critères sont très importants aux yeux d’un joueur. Premièrement, l’aspect financier. À projet égal, c’est le financier qui va faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre. Deuxièmement, le projet du club. Et troisièmement, le discours du club envers le joueur. En ce qui concerne le premier point, on est au plus bas. On ne peut pas combattre face à d’autres écuries. Par contre, on a des armes au niveau du projet et du discours. Si je peux être performant à ce niveau-là, alors l’écart peut être réduit par rapport à l’aspect financier. Je prends mon expérience personnelle en exemple. Quand j’étais encore joueur, j’ai passé six mois sans club après mon retour de Chine (NDLR : lors du premier semestre 2017). Non pas que je n’avais pas d’offres mais parce que, à chaque fois que je rencontrais les directeurs sportifs, cela ne me donnait pas envie de rejouer au football. Certes, j’étais dans une position où je pouvais me le permettre car j’avais plutôt bien gagné ma vie avant cela. Mais, en entendant les discours, je me suis dit qu’il y avait clairement quelque chose à faire dans un rôle de dirigeant. Les directeurs sportifs étaient plutôt en train de parler de mes défauts pour faire diminuer le montant de mon salaire plutôt que de parler de mes qualités ou de la manière dont le club voulait m’utiliser. C’était vraiment une catastrophe. Pour cela, j’accorde beaucoup d’importance à la manière de communiquer avec les joueurs.En 2005, vous avez signé votre premier contrat professionnel avec le Brussels. Vous revoilà aujourd’hui du côté de Molenbeek pour d’autres débuts professionnels…Effectivement, le Brussels avait été le premier club à m’accorder sa confiance comme joueur. Et le RWDM est désormais le premier club qui me donne également sa confiance pour mon après-carrière. C’est quelque chose d’incroyable. Quand j’ai arrêté ma carrière (NDLR : au terme de la saison 2018-2019), j’avais besoin de prendre du temps pour moi et de souffler. Mais également de prendre un maximum de recul pour faire les bons choix, pour voir vers quoi m’orienter. Et j’ai finalement décidé de m’orienter vers l’option de dirigeant. Pourtant, je suis en train de passer mes diplômes d’entraîneur. J’espère d’ailleurs pouvoir valider mon UEFA A prochainement. Mais je me suis toujours dit que je passais ces diplômes pour savoir si j’avais la fibre ou pas. Et je me rends compte que je me sens mieux dans l’organisationnel, dans la gestion, plutôt que dans le coaching à proprement parler.Avec près de 18 mois de recul, quel regard portez-vous sur votre carrière de joueur ?J’ai presque tout connu. J’ai su évoluer d’un club qui luttait pour le maintien -le Brussels- à un club ambitieux – Malines- à un club du top – Genk. Et puis j’ai eu une aventure à l’étranger, en Chine, qui a été très enrichissante d’un point de vue culturel et financier. Et enfin, j’ai terminé dans un club qui va devenir grand : OHL. Je suis très heureux de la manière dont j’ai construit ma carrière. Je pense avoir réussi à maximiser mon potentiel.Pour conclure sur le RWDM ; un match difficile vous attend ce dimanche à Seraing…Effectivement, c’est l’équipe qui pratique le plus beau foot. Mais il n’y a vraiment aucune pression par rapport à ce match car le coach vient d’arriver et il a besoin de temps pour mettre les choses en place. En tout cas, personnellement, je suis à 100 % convaincu qu’il est l’homme de la situation.