Passé par l’Ecole des Jeunes de l’Union, le Bruxellois a signé un contrat pro à Trakai
Une carrière sportive
réserve parfois de
belles surprises. Et ce
n’est pas Etienne Mukanya
qui dira le contraire.
L’ancien jeune joueur de
l’Union, parti en stage avec
l’équipe première en juillet
2015, a signé son premier
contrat pro en Lituanie. Il défendra
désormais les couleurs de
Trakai, une formation de D1
régulièrement amenée à jouer
les tours préliminaires en Europa
League.
Depuis son départ de l’Union il y
a un an, Etienne Mukanya a déjà
fait du chemin. L’an dernier,
c’était à Grays Athletic, en Angleterre
en division régionale,
qu’il avait posé ses valises.
Semi-professionnel là-bas, une
blessure en fin de saison l’a
contrarié, le poussant à chercher
un nouveau défi.
« Je n’ai pas pu recevoir d’offres de
plus haut et c’était difficile de rester
là. Londres est l’une des villes
les plus chères et j’ai préféré partir
plutôt que de forcer ma chance là-
bas », explique-t-il.
C’est donc tout naturellement
qu’il a repris le chemin de la Belgique.
De courte durée puisqu’il
a été invité à passer un test de
deux semaines en… Lituanie.
« Les dirigeants du club de Trakai
ont aimé ma vidéo et ont souhaité
me rencontrer. J’ai donc été testé
deux semaines là-bas. C’était dé-
but septembre et tout s’est bien
passé. Malheureusement, le mercato
là-bas était déjà refermé et en
tant que joueur libre, je ne pouvais
signer un contrat que si
j’avais déjà été professionnel par
le passé mais ce n’était pas encore
le cas. »
« UNE BELLE OPPORTUNITÉ »
Résultat, Etienne Mukanya est
revenu en Belgique, entretenant
sa condition et dénichant un
boulot.
En janvier, lors de la réouverture
du mercato, il est retourné là-bas
et les choses ont pu s’officialiser.
« Je ne m’attendais pas à une si
belle opportunité », souligne-t-il,
tout sourire au moment de commenter
ce nouveau défi. «Avoir
une D1 sur mon CV est magnifique.
Je viens de nulle part en
ayant commencé le foot à mes 14
ans seulement, c’était à la RUSAS.
C’est un drôle de parcours et je
suis ravi d’avoir signé mon premier
contrat pro à 23 ans. J’en suis
très fier. »
En Lituanie, Etienne Mukanya
aura l’occasion de se tester à un
niveau supérieur de ce qu’il a pu
connaître jusqu’à présent dans
sa jeune carrière.
« La raison pour laquelle j’ai signé,
c’est aussi parce que le projet sportif
est intéressant. Le club est qualifié
pour l’Europa League et c’est
le cas pratiquement chaque année.
C’est une superbe vitrine. »
Avec un temps très froid en hiver,
le championnat lituanien
est décalé par rapport à la compétition
belge.
« Il commence en mars pour se
terminer en novembre », explique-t-il.
De quoi lui permettre d’entamer
la préparation avec ses nouveaux
coéquipiers.
« Nous partons en Biélorussie ce
vendredi pour un stage. J’ai une
bonne impression et je suis dans
un noyau où les joueurs et le staff
reconnaissent mes qualités. Je suis
en confiance et désormais, c’est à
moi de démontrer ce que je sais
faire. »
C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Etienne Mukanya est reconnaissant de ce qu’il a appris au sein du club saint-gillois
« Mon expérience à l’Union a forgé mon caractère »
Arrivé sur le tard dans le football,
Etienne Mukanya a fait ses
classes à la RUSAS, à Schaerbeek.
Ce n’est qu’ensuite qu’il a
troqué sa vareuse pour celle de
l’Union où il a gravi quelques
échelons au sein de l’École des
Jeunes.
« J’y suis allé à mes 19 ans », explique-t-il.
Son ascension a été rapide puisqu’en
2015, il intégrait le noyau
A de l’Union.
« Cette saison-là, j’ai participé au
stage d’avant-saison en Allemagne.
J’ai ensuite fait toute l’année
dans le noyau A mais j’évoluais
en réserve. Je n’ai pas vraiment
compris pourquoi je n’avais
pas reçu davantage ma chance.
C’est après ça que je suis parti en
Angleterre (ndlr. à Grays Athletic).
»
Bien sûr, Etienne garde un excellent
souvenir de son passage
à l’Union. Un club qui lui a permis
de franchir quelques échelons.
« Je remercie d’ailleurs mes formateurs,
Roger Hénuset, José Menacho,
Gustavo Lopez et tous les
autres qui m’ont permis de
m’améliorer. Je suis vraiment très
reconnaissant pour leur soutien.
Ces personnes m’ont été d’une
grande aide et elles m’ont toujours
mis en confiance. »
S’il n’a pas reçu sa chance à
l’Union, Etienne Mukanya n’a
aucun regret.
« Oui, les choses auraient pu se
passer différemment. Mais rien
n’arrive par hasard. Je pars de ce
principe-là dans la vie. Même si la
situation, sur le moment, a été difficile
à vivre, au final, elle a forgé
mon caractère. J’ai appris énormé-
ment et c’est une expérience de
vie. À l’Union, c’était une période
où je voulais prouver que je
n’étais pas celui qu’on croyait. Et
ça m’a poussé à donner encore davantage
et à faire de moi un bosseur.
Aujourd’hui, j’en récolte les
fruits. Je pense faire un bond important
dans ma vie. »
Et Etienne Mukanya espère bien
que ce n’est que le début d’une
belle aventure.