Il y a un an et demi, une défaite face à Westerlo avait laissé le Standard à la dernière place du championnat après onze journées de compétition. La crise était profonde mais le club était parvenu à s’en sortir grâce à la Coupe de Belgique. Ce matin, les Liégeois ont encore décroché la lanterne rouge mais, cette fois, plus rien ne peut leur permettre de s’en sortir. La crise est profonde. Après quatre rencontres seulement, le Standard pointe déjà à huit unités de la première place et est devancé par deux formations de l’antichambre. “Cela fait mal, très mal”, disait Corentin Fiore.
Les chiffres, plus graves de semaine en semaine, sont affligeants, avec une seule victoire lors des quinze derniers matchs, soit quatre mois et treize jours, ce qui n’était plus arrivé depuis la saison 1984-1985. “Nous traversons une période difficile, mais nous nous sommes créé quelques opportunités. Nous touchons le poteau à la dernière minute mais le ballon ressort tout le temps. Nous aurions bien besoin d’un poteau entrant, une fois”, pestait Jean-François Gillet.
C’est vrai que la veine n’est pas du côté liégeois, avec, notamment, la sortie sur blessure de Merveille Bokadi qui amène directement le but de Jordi Vanlerberghe. Mais cela ne peut suffire à expliquer le comportement de certains joueurs, comme Ishak Belfodil, occupé à marcher alors que son repositionnement sur le flanc droit nécessitait de travailler un minimum défensivement. “Nos résultats sont indignes du Standard et de nos supporters qui avaient encore fait le déplacement en nombre pour nous soutenir”
, confirmait Dieumerci Ndongala.
Les fans, justement, en ont assez. Mardi soir, ils vont encore réserver un accueil glacial à leurs joueurs, alors que la T4 ne sera pas occupée par le PHK, le traditionnel groupe d’animation. À Malines, les joueurs se sont arrêtés un petit moment devant la tribune réservée à leurs supporters, pour parler, tenter de trouver une explication à ce qui se déroule depuis de trop longs mois. “Ils ont essayé de nous encourager, de nous remonter le moral. Nous avons besoin d’eux dans les moments difficiles également”, pointait Corentin Fiore. “Il faut revenir à la base : engagement, travail. C’est ce que le nouveau coach nous a dit durant la semaine.”
Peut-être ce noyau a-t-il besoin d’un signal. Par exemple, en laissant quelques joueurs sur le côté : Ishak Belfodil (même s’il est injuste de tout remettre sur ses épaules après ses six excellents premiers mois), Milos Kosanovic, Ibrahima Cissé. Les solutions ne sont pas nombreuses
mais ces cadres supposés ne tiennent plus leur rang. Avec une forte tête comme Sergio Conceição comme entraîneur, bien que José Jeunechamps ne soit pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, ils auraient plus de mal à se reposer sur leurs acquis…
José Jeunechamps a commencé son interim à la tête du Standard par une défaite (1-0) à Malines. Si le résultat est similaire à ceux d’Aleksandar Jankovic, il y a eu du changement.
Son Onze de base
José Jeunechamps a relancé Goreux mais il a surtout opté pour un système avec trois médians axiaux. “Aleksandar Jankovic a essayé beaucoup de duos. Mais, comme cela n’a pas fonctionné à deux, on a essayé à trois. Beaucoup de gens penseront sans doute qu’on
a joué en 4-3-3, mais l’idée était de faire un 4-3-2-1. Les deux soutiens d’attaque devaient rentrer dans l’axe, pour densifier la zone et attirer les backs afin de profiter des espaces sur les flancs. Mais on ne l’a pas assez fait. C’était un nouveau système, qu’on n’a pu travailler que quatre, cinq jours.”
Son coaching
Les supporters reprochaient à Aleksandar Jankovic d’être trop mou sur son banc. Ils devraient être contents de l’attitude adoptée par José Jeunechamps : il a vécu le match à fond et n’a pas arrêté de conseiller et de motiver ses joueurs à force de grands gestes et de consignes. Il a passé beaucoup de temps à repositionner Ibrahima Cissé, trop central à son goût, et a même été réprimandé par le quatrième arbitre car il quittait souvent sa zone. Ses changements ? Ils ont en grande partie été dictés par les circonstances : Legear est sorti à la mi-temps parce qu’il avait pris un coup, Bokadi
a aussi dû quitter le jeu sur blessure. “Les joueurs qui sont rentrés ont apporté plus de technique et plus de conservation de balle, mais globalement le Standard doit être capable d’avoir une meilleure maîtrise du ballon.”
Son Analyse
José Jeunechamps n’a pas cherché de fausses excuses. “On encaisse quand on est à 10 (NdlR : Bokadi se faisait soigner) mais on a quand même l’occasion de dégager le ballon. On a manqué de réussite, notamment sur l’essai de Belfodil repoussé par le poteau, mais la réussite se provoque. En première mi-temps, on n’était pas trop mal en place dans ce nouveau système mais on a mal géré les reconversions offensives. À 1-0, il y a eu de la bonne volonté, mais on doit faire plus que cela si on veut faire de meilleurs résultats. Les playoffs 2 sont-ils finis pour nous ? Notre préoccupation première, c’est de renouer avec la victoire. C’est
partie remise et j’espère que ce sera pour mardi (NdlR : contre Waasland-Beveren).”
Ce lundi soir, le Lion Belge, le trophée récompensant le meilleur joueur d’origine arabe de notre championnat, sera remis à Bruxelles. Pour le Standard, c’est la toute dernière occasion d’obtenir un titre, certes individuel, cette saison. Malgré sa très mauvaise prestation à Malines samedi, Ishak Belfodil est le favori en compagnie de l’Anderlechtois Sofiane Hanni, tenant du titre. Le meilleur espoir d’origine arabe (El Messaoudi ou Jaadi), le meilleur entraîneur d’origine arabe et meilleur Belge d’origine arabe (Fellaini ou Chadli) évoluant à l’étranger seront aussi connus lors du gala
“J’ai un contrat avec Nantes; pour le moment, rien ne dit que je vais partir.” Tels étaient les mots de Sergio Conceição après la victoire de Nantes à Caen samedi soir (0-2), assurant ainsi le maintien du club qui était son objectif initial.
Mais depuis plusieurs semaines, après ses excellents résultats, les prétendants se bousculent pour le coach nantais et parmi eux, le Standard, bien entendu.
Samedi dernier, nous précisions que la direction du Standard avait déjà pris des contacts informels avec Sergio Conceição. Nous écrivions aussi que le président de Nantes, Waldemar Kita, souhaitait prolonger son contrat
mais que Conceição préférait se concentrer sur l’objectif sportif. C’est aussi la raison pour laquelle il a, selon la presse française, reporté un rendez-vous programmé à Nantes, jeudi dernier en soirée, avec Olivier Renard et Bruno Venanzi. Après avoir assuré le maintien de Nantes samedi dernier, Sergio Conceição est donc officiellement ouvert à la discussion.
Homme de parole, le Lusitanien veut d’abord écouter le président Kita et savoir quelles seront ses ambitions pour la saison prochaine.
Car c’est bien là le nerf de la guerre pour le Portugais qui se veut ambitieux. Conceição sera à l’écoute et optera pour le projet sportif le plus intéressant. Une fois la proposition de Nantes entre ses mains, Conceição sera évidemment plus enclin à écouter les dirigeants liégeois, et ce, par respect pour eux mais aussi pour les supporters d’un club qu’il porte toujours dans son coeur. “Entre le Standard et Sergio, c’est
une histoire d’amour. Aujourd’hui encore, il aime le Standard et le porte dans son cœur”, nous assurait, la semaine dernière, son ami et ancien Standardman, Jorge Costa.
Outre Nantes et le Standard, la Lazio et la Fiorentina sont également sur les rangs, mais à une condition : si leur coach ne prolonge pas. Les deux clubs souhaitent prolonger Simone Inzaghi et Paulo Sousa dont le contrat expire en juin, mais en cas d’échec, ils opteront pour Conceição.
Quatre mois après sa dernière apparition sur un terrain de Pro League, Dieumerci Ndongala a enfin rejoué. Le médian se confie.
Dieumerci, parlez-nous de ce retour.
“Je ne m’attendais pas à monter aussi vite. Deux minutes avant la reprise, on m’a prévenu que ça n’allait pas pour Jona (Legear) . Je ne me suis presque pas échauffé, c’était compliqué mais j’ai essayé d’être présent dans l’engagement et la détermination. Je n’avais pas peur dans les duels.”
Vous êtes prêt à débuter ?
“Parfaitement. Cela fait six semaines que je m’entraîne. J’ai déjà fait une préparation physique en début de saison. On a un peu retardé mon retour mais cela fait un moment que je suis prêt et que j’ai envie.”
Aleksandar Jankovic voulait que vous passiez par la case U21.
“J’avais envie de jouer et j’étais prêt. L’ancien coach le voyait, mais avec les mauvais résultats, il ne voulait pas trop chambouler l’équipe et préférait m’intégrer progressivement.”
Parlez-nous de vos retrouvailles avec José Jeunechamps, comment l’avez-vous senti cette semaine ?
“Il a une énorme volonté de bien faire. Il ne vit que pour le foot. Il a voulu libérer les têtes de tout le monde en réinstaurant le fighting spirit qui caractérise le Standard. Il veut transmettre sa rage et sa détermination, ce qui nous manquait auparavant.”
Sur quoi a-t-il insisté dans son discours ?
“La rage. Il fallait se relever et être déterminés. Les supporters réclament la mentalité Standard. Il voulait voir des joueurs conquérants et déterminés.”
Il vit ses matchs à fond.
“En première période, il n’a pas cessé de crier pour nous repositionner et nous encourager. On avait bien commencé, même si ce n’était pas parfait. Il faut se relever le plus vite possible car ce n’est pas normal de ne compter qu’une victoire en seize matchs.”
Comment voyez-vous cette fin de saison ?
“On doit d’abord gagner au plus vite. Il faut tout faire pour remonter le plus haut possible au classement.”