S’il préfère mettre en avant les progrès constants d’un groupe arrivé aujourd’hui au sommet de ses possibilités et dont il sera sans doute impossible de conserver tous les éléments, Marc Grosjean peut être aussi très fier sur un plan personnel de ce qu’il a réalisé depuis son arrivée au sein d’un matricule 10, qui a trop longtemps vécu sur son prestigieux passé et où il n’était pas, initialement, le premier choix des dirigeants. Jugé à 58 ans trop vieux par les uns, trop gentil par les autres ou, enfin, trop conservateur par certains de ses détracteurs, le Sprimontois eut d’abord pour mission de hisser l’Union,
promue sur tapis vert en D2 au printemps 2015, dans le Top 8, de façon à lui permettre d’aborder la présente saison placée sous le signe de la réforme du football national, au sein de la D1B.
Un premier but atteint, parfois dans la douleur, comme quand le club pataugea au classement après la vente de son buteur Cédric Fauré à l’Antwerp durant le mercato hivernal.
Et cette saison , l’unique objectif était d’éviter la relégation. Un pari gagné en dépit d’un petit budget, dès avant des playdowns que le club a donc su éviter. Mais des victoires plantureuses conquises aux dépens de deux clubs de Jupiler Pro League – un des deux ayant d’ailleurs un moment songé à s’attacher ses services en vue de la prochaine campagne, avant de trop tergiverser – viennent aussi de remettre en lumière la qualité du travail de ce grand professionnel qui n’a pas été épargné par certains de ses employeurs par le passé. On
se souvient notamment de son licenciement rocambolesque après quelques jours à peine à Eupen, afin de laisser la place à un coach allemand emmené par d’obscurs investisseurs étrangers.
Mais cela avait déjà commencé bien des années plus tôt à La Louvière, qu’il avait contribué à ramener en D1, et où il avait ensuite été trahi par d’anciens coéquipiers.
À Mons, Roberto Leone l’avait mis sur un piédestal parce qu’il était parvenu à faire remonter le club parmi l’élite avant de l’y maintenir ensuite brillamment. Mais sous l’influence de certains proches, l’homme d’affaires hennuyer le limogea sans ménagement quelques mois plus tard.
Au Brussels, Johan Vermeersch avait souligné ses qualités humaines, mais l’avait néanmoins viré pour manque de résultats. Il n’empêche, partout où il est passé, l’ancien joueur de Seraing et du RC Malines a laissé le souvenir d’un gentleman, doublé
d’un technicien passionné possédant sa propre vision, et qui a su révéler ou relancer des joueurs comme Guillaume Gillet, Brüls, Roussel, Joly, Oussalah ou plus récemment à l’Union, Rajsel, Morren et Mpati. Sans lui, ils ne seraient tous les trois pas autant sous le feu des projecteurs et ils en sont d’ailleurs bien conscients !