Xavier Robben avait créé le buzz en début de
saison. Dix mois plus tard, le sympathique
unioniste veut croire au titre mais prévient :
“Une deuxième place, ça se fête aussi.”
T out le monde avait
parlé de lui. Et depuis
le 30 juillet, Xavier
Robben ne peut se déplacer
un jour sans recevoir une
référence à son fameux “Au
bar, au bar, au bar”. Attablé
à une terrasse du centre de
Charleroi autour d’une
bière qu’il produit lui-
même, la “Bisous m’chou”,
le fan unioniste raconte
comment il a vécu ce buzz
incroyable et dévoile les
festivités qu’il a prévues
pour l’éventuel titre.
Xavier, avec le recul,
comment avez-vous digéré
cette soudaine notoriété ?
“Ça m’a permis de rencon-
trer pas mal de gens, notam-
ment Marc Delire. C’est assez
sympathique. Je tiens à
préciser toutefois que ça
aurait pu arriver à n’importe
qui au Parc Duden car tout
le monde est pareil. Je repré-
sente un supporter typique
de l’Union.”
Vous vous êtes vite rendu
compte que votre intervention
à la télé aurait de telles
retombées ?
“Je n’avais plus de batterie
quand j’ai fait cela. Le lende-
main, j’étais invité à Spa.
Tout le monde me reconnais-
sait. Je ne comprenais plus
rien. Puis je me suis souvenu
vaguement de ce qui s’était
passé la veille. Depuis, il n’y
a pas encore un seul jour où
on ne m’a pas fait référence
à ça. Dans le métier de ma
femme (elle est ensei-
gnante), on lui parle même
de ça. C’est sympa.”
De quand date votre première
au Parc Duden ?
“C’était le 20 juillet 2016.
On vient de Charleroi et un
pote déménageait à Bruxel-
les. On a exigé qu’il se trouve
un club pour aller voir son
match le dimanche après-
midi. Paradoxalement, la
rencontre du jour était face
au Sporting. Directement,
nous avons eu le coup de
foudre. Le lendemain, on
s’est réveillé et on s’est dit
que l’ambiance était terri-
ble.”
Il y a eu beaucoup
de changements en six ans ?
“De par la réussite spor-
tive du club. Avant, on pre-
nait nos billets un quart
d’heure avant le match. On
pouvait rentrer avec notre
rhum coca dans les tribunes
(rires). Les travées étaient
remplies à 20 % mais il y
avait déjà une sacrée am-
biance. Aujourd’hui, il faut
se battre pour obtenir un
abonnement.”
Le fait d’avoir été présent
en D3 vous permet d’obtenir
plus facilement des billets
maintenant ?
“Pas toujours. Ça a été
compliqué d’en avoir pour
l’Europe. Nous avons man-
qué le déplacement à Leve-
rkusen. Il y a eu un peu
d’amateurisme de la part du
club dans la gestion des
billets mais ce n’est pas une
critique. L’Union a grandi si
vite ! L’an dernier, on visait le
maintien et tout s’est em-
ballé.”
Vous avez quand même
pu réaliser les autres
déplacements européens ?
“Notre groupe est allé à
Berlin. On a fait ça comme
des champions car c’est une
ville de dingues. C’était
terrible. Pourtant, cela a
demandé une grosse organi-
sation. Au moment du tirage,
on était tous sur le site de
Ryanair. L’aller/retour était à
90 euros. Puis quand les
boules sont sorties, le site a
buggé et le prix est passé à
380 euros. Du coup, on est
allé en voiture en s’arrêtant
à Cologne la veille. En arri-
vant dans la capitale alle-
mande, il y avait une marée
jaune et bleu. Berlin est
vraiment une ville de dé-
saxés où les plus belles
soirées commencent à
l’aube. On espère les rencon-
trer à nouveau à l’avenir.”
À l’extérieur, avez-vous déjà
reçu des mauvaises réactions
de la part des supporters
adverses ?
“Jamais. Je suis content car
j’ai toujours été bien reçu
dans les autres clubs. J’ai été
invité par Ladbrokes pour
assister à Anderlecht-Union
en loges. Je suis rentré au
stade à la 75e
minute car j’ai
préféré faire les petits cafés
aux alentours du stade avec
un ami anderlechtois. Je n’ai
reçu que des bonnes réac-
tions. Bien sûr, je ne fais pas
le guignol. J’ai du respect
pour les supporters adver-
ses.”
Dimanche, l’Union peut être
championne. Quel est votre
programme ?
“D’habitude, on se donne
rendez-vous sur le parvis du
stade cinq heures avant le
coup d’envoi du match. Là,
j’ai fait un rendez-vous
‘maison’ à 9h pour un déjeu-
ner champagne. Ensuite, on
ira faire un petit padel
histoire de transpirer. Puis
on mangera à la brasserie
de l’Union. On a le fil rouge
de notre programme mais en
fonction du monde et de
l’ambiance, on avisera.”
Pas question donc de ne pas
aller au bar pour suivre
la rencontre attentivement
au vu de l’enjeu ?
“Non. Je pense que je vais
encore manquer une partie
du match ce dimanche. Si je
devais compter le nombre de
buts que j’ai déjà loupés…
Heureusement, je rattrape
toujours mon retard le
lendemain en regardant le
résumé de la rencontre avec
mon café.”
Quelles seront les festivités
en cas de titre ?
“Titre ou pas, on sera ‘no
limit’. Une deuxième place se
fête aussi. À l’Union, qu’on
gagne ou qu’on perd, il y a
une chose qui reste : on boit
un verre.”