VINCENT MILLER
Grâce à un doublé de Rodriguez, l’USG enchaîne une 8
e
victoire de rang en championnat. Le leader saint-gillois compte désormais six points d’avance sur son dauphin anderlechtois, à un match de la moitié de la phase classique. next
Souvenez-vous
: le 21 novembre 2021, l’Union à l’époque entraînée par Felice Mazzù pulvérisait Ostende 1-7, décrochant à la surprise générale le titre de championne d’automne. Et ce, quelques mois seulement après sa remontée en Division 1A. Deux ans plus tard – presque jour pour jour -, les Saint-Gillois ont réitéré l’exploit après un nouveau carton, cette fois face à la lanterne rouge courtraisienne (3-0). Et à nouveau, la surprise est de taille car peu d’observateurs auraient misé sur l’USG en début de saison. Au contraire, après le départ de nombreux cadres durant l’intersaison, certains prédisaient le pire au matricule 10…
«
Rodriguez était tellement triste le week-end dernier…
»
Mais la direction unioniste, elle, a su garder son sang-froid, ne cédant pas à la panique et reformant brique par brique une équipe qui allait savoir tenir la dragée haute aux meilleures formations du pays. Surtout, elle a offert à son nouveau coach Alexander Blessin de la profondeur de banc. Un noyau, à l’instar de la saison dernière, capable de performer sur plusieurs fronts.
La preuve
: quelques jours après la déroute en Europa League face au LASK (défaite 3-0 en Autriche), le coach allemand se payait le luxe de réaliser pas moins de quatre changements dans son onze de base. La défense se voyait ainsi totalement chamboulée. Christian Burgess (suspendu) et Kevin Mac Allister cédaient leur place à Ross Sykes et Fedde Leysen.
À charge de Koki Machida d’occuper le cœur du trio défensif, une position totalement inédite pour le Japonais. Casper Terho recevait quant à lui une nouvelle chance de se montrer sur le côté droit, suppléant Alessio Castro-Montes. Enfin, Kevin Rodriguez était titularisé à la pointe de l’attaque à la place de Dennis Eckert-Ayensa. «
Je l’ai déjà dit
: je n’ai pas de onze spécifique. Je fais confiance à tous mes joueurs
», expliquait le coach saint-gillois à l’issue de la rencontre.
L’international équatorien allait saisir cette opportunité pour – enfin — débloquer son compteur buts avec l’Union, lui qui était le seul des cinq attaquants saint-gillois à ne pas encore avoir fait trembler les filets. Il allait attendre la fin de la première période pour inscrire un doublé libérateur. Alors qu’il avait dû être consolé par ses coéquipiers après son penalty manqué face à Bruges le week-end dernier, il recevait cette fois une standing ovation de la part du public du stade Marien à sa sortie du terrain, à 25 minutes du terme. «
Il était tellement triste la semaine dernière… Jusqu’à présent, tous les attaquants avaient marqué sauf lui. Je suis vraiment content pour lui car c’est quelqu’un qui travaille beaucoup pour l’équipe et court énormément
», réagissait encore son coach.
À la pause, l’Union était donc sur du velours. Et elle allait définitivement se mettre à l’abri quelques instants après la reprise, Loïc Lapoussin inscrivant son troisième but personnel de la saison. À noter au passage la belle performance de Cameron Puertas, auteur de deux nouveaux assists. Le milieu de terrain suisse, totalement transfiguré cette saison, en est déjà à quatorze passes décisives cette année, toutes compétitions confondues. Personne ne fait mieux que lui au sein des dix grands championnats européens
!
«
Une bonne sensation mais on n’a encore rien gagné
»
Avec cette nouvelle victoire, la huitième d’affilée en championnat (!), l’Union conforte son avance en tête de la compétition, comptant six points d’avance sur son plus proche poursuivant, Anderlecht. Et ce, alors qu’il reste encore une rencontre avant d’atteindre officiellement la moitié de la phase classique. «
C’est une sensation fantastique, évidemment
! Si quelqu’un m’avait dit cela en début de saison, je ne l’aurais pas cru. Je lui aurais rétorqué
: «
Va-t’en
!
» (sourire). Mais on n’a encore rien gagné. C’est juste un bon sentiment, rien de plus. C’est désormais le break international. Il s’agit de bien recharger les batteries et de revenir en forme pour le prochain match contre Gand (NDLR
: le dimanche 26 novembre).
»
S’ils ne l’ont jamais annoncé officiellement, les Saint-Gillois font donc assurément figure de candidats au titre. Attention toutefois à cette statistique
: les deux derniers champions d’automne n’ont pas été sacrés en fin de saison. Il y a deux ans, l’Union s’était fait coiffer au poteau par le Club de Bruges. L’année dernière, Genk, meilleure équipe à mi-championnat, s’était fait griller la politesse par l’Antwerp. Cette fois, c’est sûr
: l’USG voudra écrire une tout autre fin…
VINCENT JOSÉPHY
Sadiki félicite Lapoussin.
L’Union s’assure un avantage de six points sur Anderlecht. «
Même s’il ne vaut concrètement rien du tout, le titre de champion d’automne n’est sans doute pas si anecdotique que cela, précisait l’ancien Anderlechtois Noah Sadiki. Je suis heureux que le Sporting retrouve son rang mais je suis surtout focalisé sur notre saison ici, avec l’Union. On vient de réussir 7 ou 8 succès d’affilée (NDLR
: 8, en championnat) et on ne voit pas trop loin même si on essaiera de ne pas reproduire les erreurs du passé si l’on se trouve dans la même situation dans quelques mois. En attendant, alors que certains vont rejoindre leur équipe nationale ou prendre un peu de repos, on essaie de profiter au maximum de ces moments, de les faire durer le plus longtemps possible. Vous avez vu la manière avec laquelle on a célébré nos buts
? Il n’y a pas ici 11 joueurs compétitifs mais bien 16 ou 17 qui ont tous faim.
»
Rasmussen
: «
Rodriguez
le méritait amplement
»
L’un des artisans majeurs de ce succès n’était autre que Mathias Rasmussen, impressionnant d’aisance pour rendre le jeu simple. «
C’est comme ça que je jouais déjà dans mon ancien club (NDLR
: SK Brann), précisait-il avec un grand sourire. Au plus haut niveau, on n’a pas souvent le temps de contrôler le ballon, de souffler. J’essaie donc de jouer en un temps, d’ouvrir le jeu au maximum. Ici, on peut remercier Kevin Rodriguez, qui n’a cessé de se battre pour arracher les ballons et qui en a été récompensé par deux buts, dont un absolument superbe. Avant cela, nous étions trop lents. On envoyait trop de longs ballons vers l’avant. Toute l’équipe était contente pour lui parce qu’il le mérite amplement. Il y a beaucoup de concurrence devant
: il a su se montrer patient et prendre sa chance.
»