Arrivé il y a trois ans et joueur le plus ancien
au club, Ismaël Kandouss analyse l’évolution
du projet bruxellois.
Le 14 janvier 2019,
l’Union officialisait
l’arrivée d’un défen-
seur central en prove-
nance de Dunkerque : Ismaël
Kandouss.
Trois ans plus tard, le Fran-
co-Marocain est toujours là et
est le plus ancien joueur du
groupe, lui qui a signé quel-
ques jours avant Teddy Teuma.
“C’est un petit plaisir d’être le
plus ancien”, lance le joueur de
24 ans. “C’est chouette de voir
que le club a évolué et que je fais
encore partie du projet. J’ai énor-
mément évolué depuis mon arri-
vée ; je n’avais jamais été dans
un club professionnel avant
l’Union. J’ai beaucoup appris et
je suis devenu un joueur avec un
statut plus important.”
En trois ans, les choses ont
bien changé. Jeu des différen-
ces, avec le taulier du ves-
tiaire, entre janvier 2019 et
janvier 2022.
. Les joueurs
Lors de la saison 2018-2019,
le groupe est emmené par
Luka Elsner, l’actuel entraî-
neur du Standard. Le club
peut alors compter sur des
joueurs offensifs de grande
qualité. “Nous avions une atta-
que de folie avec Niakaté, Tau ou
encore Selemani, se rappelle
Kandouss. Le niveau du groupe
m’avait impressionné dès mon
arrivée. Nous avions une grosse
force offensive tout en assurant
défensivement.”
Un moment charnière a lieu
à l’aube de la saison 2020-2021
avec les recrutements de
joueurs comme Moris, Undav
ou encore Burgess. “Beaucoup
de choses ont changé avec l’arri-
vée de nouveaux joueurs et du
coach, estime le défenseur. Une
nouvelle philosophie s’est mise
en place, avec un passage en 3-
5-2 qui a bien fonctionné. Cha-
que joueur a trouvé son poste,
une force collective s’est créée et
cela nous a permis de monter en
D1A.”
À l’heure de comparer les
deux groupes de joueurs, la
balance penche pour l’actuel.
“Collectivement, le groupe est
meilleur. Il y a trois ans, nous
avions de très bonnes individua-
lités, mais elles étaient moins
dans le collectif qu’actuellement.
Si les deux équipes s’affron-
taient, on battrait celle de l’épo-
que. La concurrence est aussi
plus rude actuellement, ce qui
nous rend plus forts.”
. L’ambiance
Il y a trois ans, la majorité
du noyau était francophone
avec des joueurs comme Kis,
Fixelles, Saussez ou Selemani.
Une caractéristique qui a per-
mis au groupe de se rappro-
cher et aux nouveaux de s’in-
tégrer rapidement.
Trois ans plus tard, même si
l’anglais est majoritaire, la co-
hésion semble encore plus
grande. “Nous avions un aussi
chouette groupe qu’actuelle-
ment, souligne Kandouss. C’est
vrai que le noyau actuel est plus
anglophone, mais le plus impor-
tant est que tout se passe bien
sur le terrain. Il n’y a pas de clan
et jamais d’embrouilles. La cohé-
sion est grande car tout le
monde se respecte et s’apprécie.
Il n’y a pas de stars, tout le
monde fait son travail en restant
à sa place et sans se prendre
pour quelqu’un d’autre.”
. Les ambitions
À l’arrivée d’Ismaël Kan-
douss, l’Union se bat pour une
place en finale de Coupe de
Belgique et pour une promo-
tion en D1A. Deux objectifs qui
ne seront finalement pas at-
teints par les hommes d’El-
sner. “Le club voulait monter
dans les trois ans. Cela n’a pas
fonctionné les deux premières
années, mais bien la troisième.
Cette saison-là, il nous a man-
qué un peu de temps. Si on
s’était connus un peu plus tôt,
cela aurait pu le faire car les
qualités étaient présentes.
C’était serré, cela s’est joué sur
des détails et il faut avouer que
Malines avait aussi une très
bonne équipe.”
La déception avalée, les
Bruxellois ont enfin atteint
leur objectif au bout d’une sai-
son 2020-2021 exceptionnelle.
“Felice Mazzù a été recruté pour
qu’on monte ; on n’avait pas le
droit à l’erreur. Il a mené à bien
l’équipe pour qu’on puisse at-
teindre notre but. Tout a roulé
quasiment à la perfection la sai-
son dernière.”
. La médiatisation
Depuis leur début de saison
exceptionnel, les joueurs sont
sous les feux des projecteurs
comme jamais auparavant. Il
y a trois ans, les médias s’inté-
ressaient beaucoup moins
aux performances du club. “Je
n’avais jamais entendu parler
de l’Union avant d’arriver,
avoue le défenseur cen-
tral. C’était le commen-
cement d’un nou-
veau projet
avec les An-
glais et le
club ne fai-
sait pas néces-
sairement peur. Désormais, tout
le monde parle de l’Union. Les
gens se demandent ce qu’est
cette équipe montée en D2 qui
trône en tête de la D1…”
La médiatisation a pris une
autre envergure à la suite du
titre de champion d’automne
décroché au bout d’une dé-
monstration sur le terrain
d’Ostende (1-7). “On sait que
certains veulent nous mettre la
pression, mais on essaye de res-
ter focus, conclut-il. On reste
concentrés sur notre philosophie
et on verra où cela nous mène. Je
ne pense pas que la médiatisa-
tion a un impact négatif sur le
groupe, tout le monde a les
pieds sur terre. Mais on sait que,
vu notre position au classement,
les gens vont nous tomber des-
sus dès le moindre faux pas…”