Les Bruxellois sont de loin la meilleure défense du pays.
Analyse avec notre consultant Thomas Chatelle.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec 21 buts encaissés en 26 rencontres, l’Union a de
loin la meilleure défense du Royaume. Mieux encore, les hommes de Felice Mazzù affichent un total de
treize clean sheets depuis le début de. la saison, soit une tous les deux matchs dont trois réalisées sur le dernier triptyque Club Bruges – Anderlecht – Antwerp.
Un exploit qui est l’œuvre du collectif, selon notre consultant Thomas Chatelle : “Quand une équipe parvient à performer défensivement de la sorte, c’est souvent le fruit du travail des attaquants jusqu’au gardien. Undav et Vanzeir font un gros travail de contre pressing. L’Union a le collectif le plus perfor-
mant de Belgique, le plus cohérent et le plus généreux. Les joueurs coulissent bien, ils parviennent à boucher pratiquement tous les angles et à empêcher tous les dangers, que ce soit sur phases arrê-
tées grâce à la taille, ou sur phases construites, via des courses et du pressing.”
Un gardien au sommet
À la base de cette défense, Anthony Moris réalise la plus grosse saison de
sa carrière. Déjà en grande forme cesdeux dernières saisons en D1B (24
buts encaissés en 26 matchs avec l’Union la saison dernière et 19 buts
pris en 24 rencontres avec Virton la saison précédente), l’international
luxembourgeois a pris une nouvelle ampleur au plus haut niveau. “Antwerp – Union était le duel entre les deux meilleurs gardiens de la compétition et Moris a peut-être un petit quelque chose en plus par rapport à Butez, avance Thomas Chatelle. Il apporte davantage grâce à ses relances qui sont souvent longues mais très précises et qui permettent de ressortir proprement en cassant une
ligne. Les gardiens qui ont un bon jeu au pied ont souvent tendance à prendre
trop de risques, ce qui n’est pas le cas de Moris qui est chirurgical. Et devant sa. cage, il répond présent dans les moments chauds. Le plus compliqué pourun gardien est d’être performant quand
il a peu de travail. C’est ce que Moris ar-
rive à faire.”.
Un trio bien armé
Devant lui, le trio Van der Heyden-Burgess-Kandouss a été aligné avecsuccès lors des quatre dernières sorties de l’Union. Avec un seul but encaissé, sur penalty face à Genk, lors de ces quatre matchs face aux cadors duchampionnat. “Ce trio arrive à faire. face à tous les dangers, analyse Cha-
telle. Face à l’Antwerp, ils ont dû jouer contre des petits gabarits comme Miyoshi ou Balikwisha, ils ont dû jouer face au grand Frey dos au but et ont dû canaliser Samatta qui aime jouer dans la profondeur. Que ce soit face à de la mobilité, un point d’appui ou de la vitesse, les défenseurs centraux ont ré-
pondu présent avec les bonnes armes en étant costaud homme contre homme et
en gérant bien les espaces dans le dos face aux attaquants rapides. On pourrait
croire qu’avec leurs grands gabarits, des joueurs comme Burgess ou Kandouss vont avoir des difficultés dans la mobilité mais ils sont très rarement pris à défaut car ils gèrent très bien la distance
qui les relie à Moris.”
Une bonne gestion qui existe aussi dans les deux couloirs, arpentés samedi soir par Nieuwkoop et François.
“Les deux latéraux gèrent bien les cou-
vertures et sont souvent aidés par les mi-
lieux de terrain qui courent, qui bou-
chent les lignes de passes et qui suivent
parfois leurs hommes jusque dans le
grand rectangle. Tout cela mis ensemble
fait qu’on assiste à une prestation très
complète de joueurs qui dégoûtent dé-
fensivement leurs adversaires.”
. Un remplaçement à venir
Dimanche, face à Saint-Trond, Felice
Mazzù devra changer un membre de
sa défense. Averti pour la dixième fois
de la saison, Siebe Van der Heyden
sera suspendu pour les deux prochai-
nes rencontres. Pas de quoi se tracas-
ser pour le T1 unioniste qui compte
cinq titulaires en puissance pour le
poste de défenseur central. “Il est fort
possible que Mazzù raisonne en respec-
tant la hiérarchie et privilégie Bager plu-
tôt que Machida, conclut Thomas Cha-
telle. En tant qu’entraîneur, il doit gérer
ses défenseurs d’une autre manière qu’il
gère ses milieux ou ses attaquants.
Quand on a trouvé une charnière cen-
trale, on essaye de ne plus la bouger sauf
blessure ou suspension. Cette saison,
Mazzù l’a parfois touché mais en étant
forcé. L’exemple inverse est ce que fait
Schreuder à Bruges : il chamboule sa dé-
fense match après match. Il n’y a rien de
pire pour des défenseurs centraux qui
ont besoin de repères.”