Maarten Straetemans/Isosport
2022 devait être l’année de tous les rêves pour Dante Vanzeir après un cru 2021 tout bonnement exceptionnel. Mais l’attaquant de 24 ans a surtout enchaîné les déconvenues. Il lui reste toutefois six semaines pour retrouver son « vrai » visage, et toute son efficacité. next
Les années se suivent mais ne se ressemblent pas dans la carrière de Dante Vanzeir. Sous le feu des projecteurs très tôt, dès 2015, après avoir emmené l’équipe nationale U19 sur la troisième marche du podium du Mondial au Chili, il avait ensuite eu du mal à confirmer à Genk les immenses espoirs placés en lui. À sa décharge aussi s’était-il, en 2016, gravement blessé aux ligaments croisés du genou droit. La poisse le touchant là une nouvelle fois puisqu’il avait déjà été victime de pareille blessure deux ans plus tôt. C’est en 2018-2019 qu’il allait réaliser sa première saison pleine chez les seniors, empilant dix-sept buts, toutes compétitions confondues, pour le compte du Beerschot (en prêt). Il n’allait toutefois pas connaître une telle réussite la saison suivante, n’inscrivant que trois goals sous les couleurs du FC Malines, toujours en prêt.
Sur une voie de garage en 2020, Dante Vanzeir semblait ne devoir rester qu’un éternel espoir. Mais c’était sans compter sur le flair de Felice Mazzù qui se souvenait parfaitement de ce jeune joueur qu’il avait eu sous ses ordres quelques mois plus tôt à Genk et qui décidait de l’emmener dans ses bagages à l’Union.
La suite, ce furent dix-huit mois de folie. Dante Vanzeir terminant meilleur buteur de D1B avec 19 réalisations à son compteur, jouant un rôle prépondérant dans la remontée de l’USG vers les sommets du football belge et réalisant un excellent début de saison en D1A. Des prestations qui n’allaient d’ailleurs pas laisser insensible le sélectionneur national Roberto Martinez qui le convoquait chez les Diables rouges, le 6 novembre 2021, en vue des rencontres qualificatives pour le Qatar, contre l’Estonie et le pays de Galles. 2022 devait être l’année de la confirmation, celle qui devait définitivement le propulser dans une nouvelle dimension. Mais rien n’allait se passer comme prévu, Dante Vanzeir enchaînant les désillusions. Toutefois, d’ici à la trêve internationale (soit dans six semaines et treize matches), l’avant-centre a encore le temps de retrouver le sourire.
Il voudra mettre
ses déboires derrière lui
Mais pour ce faire, il devra dès lors évacuer une bonne fois pour toutes les déceptions accumulées depuis le Nouvel An. Cela avait débuté le 19 février par un coup de sang face à Charleroi. Auteur d’un violent coup de poing au visage de Valentine Ozornwafor, il avait écopé de cinq matches de suspension ferme. « Et cinq semaines sans compétition, cela équivaut quasiment à une période entre la fin d’une saison et le début de la préparation d’une nouvelle », avait-il fait remarquer. « Quand tu ne t’entraînes pas à fond et que tu ne joues pas de match pendant autant de temps, tu commences à le sentir. »
Cela avait continué le 8 mai lorsqu’il manqua ce fameux penalty contre Bruges en playoffs au stade Marien alors que le score était encore de 0-0. « Mais en tant qu’attaquant, il faut avoir de la confiance en soi. Et j’en avais justement à ce moment-là », avait-il réagi.
Et cela se poursuit désormais depuis l’entame de la nouvelle saison, Dante Vanzeir peinant à retrouver son niveau d’antan et à se montrer décisif. Tel un symbole, il n’a d’ailleurs pas joué les deux dernières rencontres avant la trêve, étant touché à la cuisse gauche. Titulaire lors des onze matches précédant cette blessure, il n’avait inscrit que deux goals, dont un sur penalty. Ce qui lui fait un total de cinq réalisations pour l’ensemble de l’année 2022. Loin de ses vingt roses de 2021…
Mais comment expliquer ces prestations moindres ? Était-il précédemment en surrégime, comme certains l’ont laissé penser ? « Vous savez, depuis que je suis petit, je n’ai jamais été le meilleur de l’équipe. Donc, c’est normal que les gens disent cela de moi. Mais c’est à moi de ne pas les écouter. Je connais mes qualités et je sais ce que je peux faire. »
Il devra faire face
à une concurrence accrue
Des qualités qu’il devra dès lors (re)mettre en avant dans les prochaines semaines. Car la concurrence s’annonce de plus en plus féroce sur le front de l’attaque. Ils sont en effet désormais cinq à pouvoir prétendre aux deux places de devant. À commencer par Victor Boniface qui semble, petit à petit, faire l’unanimité et se réserver un des deux sièges. Le Nigerian ayant déjà inscrit trois buts. Trois goals qui ont valu de l’or, offrant à chaque fois la victoire à l’Union : contre Anderlecht, Malmö et Eupen. Face aux Pandas il y a dix jours, il était associé à Simon Adingra qui, à cette occasion, a inscrit un magnifique goal. Une association concluante, donc, que Karel Geraerts pourrait logiquement être tenté de reconduire. En sachant toutefois que l’Ivoirien peut tout aussi bien jouer sur un des deux flancs.
Un peu moins en vue depuis le début de la saison, Dennis Eckert Ayensa et Gustaf Olsson auront, de leur côté, eux aussi envie de démontrer tout leur potentiel. Les tickets pour les avant-postes s’annoncent dès lors chers. Très chers. « Mais c’est de la bonne concurrence », réagit le capitaine Teddy Teuma. « Au plus ils sont, au plus ils vont se bouger, au plus tout le monde y sera gagnant. » Une situation qui n’est pas non plus pour déplaire à Karel Geraerts qui aura tout le loisir de faire tourner son noyau dans les prochaines semaines.
Il pourra compter sur
le soutien de son équipe
Un coach qui, en outre, n’a cessé de défendre son joueur depuis l’entame de la saison. Comme encore dernièrement après la défaite sur le fil face à Genk. « Dante possède un profil spécifique qui en fait un joueur unique. Il bénéficie de ma confiance et de celle de ses équipiers mais c’est vrai qu’il ne marque plus pour le moment. Pourquoi ? Je n’en sais rien, il faudrait le lui demander. »
Des équipiers qui, comme Teddy Teuma, le soutiennent également. « Pour moi, il n’est pas en méforme. En fait, Dante fait du… Vanzeir. C’est-à-dire qu’il est capable d’être transparent durant 89 minutes et puis, d’un coup, de marquer. Et on se dira alors tous : ‘quel génie’. Mais il faut qu’il soit plus tueur à certains moments. » La balle semble dès lors être dans le camp de l’attaquant belge en cette fin d’année 2022.