Trop fort, Leverkusen a mis fin au superbe
parcours de l’Union en Europe. Reste un titre
à aller chercher, via les playoffs.
L’ incroyable histoire
européenne de
l’Union a pris fin ce
jeudi contre un Bayer Leve-
rkusen qui était trop précis,
trop rapide et trop puissant
pour être contenu aussi
bien qu’à l’aller. Mais cela
restera une belle histoire à
laquelle les Bruxellois pour-
ront repenser avec fierté
une fois la déception du 1-4
digérée.
Qui aurait parié, lors-
qu’ils se prenaient 3-0 à
Glasgow, qu’ils allaient en-
chaîner cinq victoires et
trois nuls en neuf rencon-
tres jusqu’à ce quart de fi-
nale retour d’Europa Lea-
gue ? Pas grand monde, il
faut le reconnaître et tirer
un coup de chapeau à
l’équipe de Karel Geraerts,
qui aura surpris et séduit
nombre d’observateurs, et
appris énormément sur el-
le-même dans cette épopée.
Sur son caractère, ses quali-
tés footballistiques et ses li-
mites, aussi.
Une de cel-
les-ci concerne la vitesse de
sa ligne arrière, dont les
points forts sont ailleurs.
Les défenseurs d’un mètre
90 et plus sont rarement
des sprinteurs capables de
se retourner et rattraper
une flèche adverse. Burgess
et Kandouss, qui sont des
références belges dans le
jeu aérien et le duel, ont eu
du mal à contenir Diaby,
Wirtz et les autres avants al-
lemands, ce jeudi. Ils
avaient plus ou moins tenu
le coup à l’aller, en partie
grâce à l’imprécision ad-
verse, mais plus cette fois.
Les trois défenseurs cen-
traux partaient à la faute à
des degrés divers sur le pre-
mier but tombé trop tôt,
après à peine 66 secondes,
des œuvres d’un Diaby qui
joue dans une autre catégo-
rie (0-1).
L’international français
faisait à nouveau très mal
sur une transition offensive
où il combinait parfaite-
ment avec Wirtz et où Bak-
ker punissait la désorgani-
sation des Jaune et Bleu
(0-2, 37e
). C’est ça aussi, le
haut niveau européen :
deux accélérations, deux
buts même s’il faut recon-
naître que, contrairement à
la manche aller, Leverkusen
était nettement au-dessus,
cette fois.
. Les regrets du 0-3
L’Union vivait un beau
quatrième quart d’heure
lorsque Geraerts faisait pas-
ser son équipe en 4-3-3, ce
qui posait de sérieux pro-
blèmes aux Allemands. Mais
c’est encore le Bayer qui fai-
sait mouche sur une erreur
de pied de Moris, mis sous
pression par une passe ha-
sardeuse de Burgess qui
n’aurait pas posé problème
en championnat, mais qui
était punie par Frimpong
(0-3, 60e
).
Ce but gag était d’autant
plus dommage que Terho
faisait 1-3 juste après (64e
) et
que le Bayer souffrait en fin
de rencontre, preuve du se-
cond souffle unioniste. Mais
c’était trop juste pour réelle-
ment faire chavirer une
équipe programmée pour
la Ligue des champions et
au budget au moins dix fois
supérieur. Hlozek fixait
d’ailleurs le score à 1-4 (79e
).
. Un titre à aller gagner
L’équipe de Geraerts peut
maintenant se focaliser sur
son quotidien belge. Un
championnat qui va pren-
dre la forme de Champions
playoffs où elle visera rien
de moins que la première
place et ce titre qui lui a
échappé d’un rien la saison
passée.
Ce groupe ne mérite pas
de terminer deux si belles
saisons sans trophée. Il a les
qualités pour y parvenir et
un peu plus de bouteille,
maintenant.
Malaise en tribunes
La Croix rouge a dû interve-
nir auprès d’un supporter
unioniste qui a fait un malai-
se cardiaque avant le
match.
Plus de 16 000 fans
Il y avait 16 080 personnes
au stade anderlechtois, hier,
nouveau record d’assistan-
ce de l’Union, “ère moderne”
du club.
L’AVIS DE L’EXPERT
Désormais, Boniface est tout
le temps attendu au tournant
Au match aller, tous les observateurs étaient d’ac-
cord pour nommer Victor Boniface comme
l’homme du match. Le Nigérian avait réalisé une
prestation XXL, faisant mal grâce à sa technique
au-dessus de la moyenne qui lui avait permis d’ins-
crire le seul but unioniste du match. Sept jours
plus tard, Boniface a connu un tout autre match.
Les défenseurs allemands ne sont plus tombés
dans le piège du joueur qui a été trop bien muselé
que pour pouvoir exprimer tout son talent. Il
“paye” sa masterclass du match aller lors de la-
quelle il avait épaté la galerie, côté allemand com-
pris. C’est la dure loi des joueurs de haut niveau :
ils sont attendus au tournant semaine après se-
maine. Ce sera encore le cas lors des six matchs de
Champions playoffs à venir. Mais l’Union peut se
rassurer : Victor Boniface a toutes les qualités né-
cessaires pour faire plier n’importe quelle défense
du Royaume.