Boniface a ouvert le score en première mi-temps.Photo News / Peter De VoechtBoniface a ouvert le score en première mi-temps.Photo News / Peter De Voecht
Battue par l’Antwerp mercredi, l’Union a parfaitement réagi ce samedi soir au FC Bruges (1-2). Les Saint-Gillois sont donc parvenus à se remobiliser, et à conserver intactes leurs chances de titre. Un « redressement » effectué en trois temps.
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1Les Saint-Gillois se sont dit les choses
Face au Great Old, l’Union avait affiché un visage peu familier. Empruntés, peu précis, désorganisés : les Saint-Gillois n’y étaient vraiment pas. « C’est comme si nous donnions l’impression de ne pas vouloir débuter les playoffs », analysait Karel Geraerts dans les travées du Jan Breydel. « J’attendais une réaction de mes joueurs. Et on a su trouver les bons mots. »
En effet, les Unionistes se sont regardés dans le blanc des yeux après cette défaite initiale. « Je ne vais pas vous expliquer les détails de ce meeting. Mais on a parlé tous ensemble », confirme Siebe Van der Heyden. « On s’est dit qu’on devait jouer autrement et commencer le match d’une tout autre manière, ce qu’on est parvenu à faire. On a commencé la rencontre avec beaucoup de grinta et l’envie de gagner. »
« On s’est dit les choses », acquiesçait Anthony Moris. « Et j’ai vu une bonne réaction de la part du groupe par rapport à ce qui s’était dit. Car tu ne deviens pas une mauvaise équipe du jour au lendemain… »
2Geraerts a réaffirmé sa confiance en ses titulaires
Après les paroles, place aux décisions. Karel Geraerts allait-il modifier son onze de base à Bruges ? Lui qui n’avait pas hésité à effectuer de nombreux changements tôt dans la rencontre face à l’Antwerp. Avec des remplaçants qui, à l’image d’El Azzouzi, n’avaient pas démérité. Finalement, le tacticien saint-gillois décida de faire confiance exactement au même onze de base que trois jours plus tôt. « Je ne suis pas quelqu’un qui panique vite », explique-t-il. « Certes on n’avait pas joué notre meilleur match contre l’Antwerp. Mais on sait que les joueurs alignés ont beaucoup de qualités, même si d’autres derrière poussent pour avoir des minutes. J’étais ouvert à la communication avec mon équipe mais tout le monde a compris mon message, et pourquoi j’ai réaligné le même onze. »
Résultat des courses : la confiance était de mise dans les rangs saint-gillois, et notamment dans le chef des deux buteurs du jour -Boniface et Lazare- qui étaient sortis prématurément face à l’Antwerp. Le premier ne cachant alors pas sa déception. « J’ai parlé avec « Boni » après le match face aux Anversois. C’est vrai qu’il était déçu, et ce n’était dès lors peut-être pas plus mal qu’il aille se calmer cinq minutes dans les vestiaires. Mais c’est un « bon mec », avec beaucoup d’ambition. Je ne me suis pas inquiété une seconde par rapport à cela. »
3Les Unionistes ont resserré les rangs
Sous les yeux de son actionnaire majoritaire Tony Bloom, l’Union a cette fois livré une rencontre nettement plus sérieuse et appliquée que quelques jours plus tôt, gommant les erreurs individuelles qui lui avaient coûté si cher face aux Anversois. « On était très bien organisé », confirme Van der Heyden. « Et pas qu’au niveau de la défense. Car Boniface et Adingra ont également très bien travaillé devant. C’est juste dommage de prendre ce but en tout fin de match et de ne pas parvenir à garder le zéro. Ce qui nous arrive malheureusement un peu trop souvent ces derniers temps (NDLR : la dernière clean-sheet en championnat date du 5 février dernier). »
Un précieux succès acquis, au passage, avec une bonne dose de roublardise. Ce qu’assumait pleinement Moris. « On a pris exemple sur Bruges l’année passée (sourire). Cela sert aussi à cela ce genre de matches. Car on ne gagne pas une rencontre de foot comme cela. J’ai connu Lazlo Bölöni (NDLR : au Standard entre 2008 et 2010) qui disait qu’il fallait onze salopards sur le terrain. C’est imagé bien sûr. Mais aujourd’hui, tu as besoin de cette petite dose de roublardise pour t’imposer à Bruges. »
Il reste désormais aux Saint-Gillois à confirmer leur regain de forme lors de leur double confrontation face à Genk les 14 et 21 mai. Et ce, « même si le championnat ne se jouera pas spécialement lors de ces deux rencontres », conclut le portier saint-gillois. « Car je suis persuadé que le titre se jouera jusqu’à la dernière journée. »
VINCENT JOSÉPHY
Siebe Van Der Heyden.Photo Newsprev
Depuis leur retour en D1A, il y a presque deux ans, Bruges faisait figure de bête noire des Unionistes avec trois défaites et trois nuls au compteur. Si l’Union n’avait pas réussi à marquer le moindre but en quatre tentatives, la saison dernière, c’était aussi et surtout à cause de l’excellence de Simon Mignolet entre les perches flandriennes. Cette saison, la donne avait déjà quelque peu changé avec deux partages acquis avec un et deux buts marqués lors de la compétition régulière mais il manquait tout de même encore l’extase d’une victoire qui était attendue depuis le 25 octobre 1964 (à l’Union) voire même depuis le 4 septembre 1960 à Bruges
! «
J’ai appris grâce à ChatGPT que cela faisait exactement… 21.377 jours que l’Union n’avait plus réussi pareil résultat
», s’amusait Siebe Van Der Heyden. «
Un sacré bail, donc, qui nous permet d’écrire une nouvelle page de l’histoire de ce club. Quand on avait appris que les Brugeois avaient intégré les Playoffs 1, on s’était dit que c’était embêtant mais pas injouable pour autant, parce qu’on a les qualités pour les battre, ce qu’on a démontré ce soir (NDLR
: samedi soir) en retrouvant nos valeurs, notre envie d’aller de l’avant, ce plaisir de jouer ensemble et, quelque part, dette roublardise qui peut faire la différence, certainement ici.
»
Forcément, même si le terme de complexe par rapport au Club était balayé d’un revers de la main et dans toutes les langues par les joueurs ainsi que le staff unionistes, cette longue série de matches sans victoire face à la bande à Vanaken trottait dans les têtes depuis quelque temps déjà. A contrario, le succès de samedi, acquis au sortir d’une prestation empruntée face à l’Antwerp, pourrait dès lors agir comme un dopant naturel pour bien entamer les quatre matches restant à disputer. «
Il n’y avait effectivement pas un ‘complexe’ à proprement parler mais c’est sûr que nous étions touchés dans notre orgueil
», signalait Anthony Moris. «
Dans l’autre sens, je pense qu’Anderlecht est touché aussi d’avoir perdu six fois contre l’Union depuis qu’on est revenu. On avait juste une envie de bien faire les choses, on savait qu’il fallait au moins ramener un point mais en prendre trois, c’était sans doute nécessaire pour continuer à rêver grand dans cette lutte pour le titre qui ne concerne plus deux équipes comme la saison dernière mais bien trois. Je suis persuadé que le champion ne sera connu qu’à l’issue de la toute dernière journée…
»
LES BULLETINS
Van Der Heyden a été décisif derrière comme devant
7,5 MORIS : rarement mis en
danger, il a toutefois dû sortir
le tout grand jeu sur une
frappe à bout portant de
Meijer (34e
) puis deux autres
de Nusa (71e
) et Mata (88e
) afin
de préserver le plus longtemps possible ses filets inviolés. Impuissant sur le but de
Vanaken.
6 KANDOUSS : auteur de
quelques passes simples
ratées en début de match, il a
davantage fait parler son
métier ainsi que son sens du
placement par la suite pour
colmater les brèches.
7,5 BURGESS : le défenseur
anglais s’est montré intransigeant défensivement en
prenant beaucoup de ballons
de la tête et en coupant souvent les angles à bon escient.
Un roc.
8 VAN DER HEYDEN : costaud
dans son travail défensif, très
‘propre’ au niveau de ses
tacles et décisif pour empêcher un but tout fait de Jutgla
à l’heure de jeu, il a livré un
gros match qu’il a en outre
agrémenté d’un assist parfait
pour Boniface. Son 2e
, seulement, de la saison.
6 NIEUWKOOP : le Néerlandais
s’est dans un premier temps
concentré sur l’accomplissement de ses prérogatives
défensives. En seconde mitemps, il a bénéficié de davantage d’espaces et a pu se
montrer plus entreprenant.
5,5 LYNEN : s’il a continué à
arpenter sans relâche le terrain de droite à gauche, le
médian défensif a par contre
commis beaucoup trop d’imprécisions inhabituelles dans
son chef, dont certaines auraient pu coûter cher. L’une
de ses récupérations amène
toutefois le second but.
6,5 LAZARE : intéressant dans
ses infiltrations, l’Ivoirien a
rassuré tout le monde en
inscrivant le 2ebut unioniste
un peu chanceusement, via
une frappe lointaine déviée
par Spileers sur laquelle
Mignolet s’est complètement
troué.
6,5 TEUMA : avant le match, le
capitaine avait promis que
son équipe apporterait une
réponse collective à l’échec
cruel subit face à l’Antwerp.
De la voix et du geste, il a
emmené cette équipe à la fois
soudée et résiliente sur la
voie d’unsuccès inédit. Et
retentissant.
6,5 LAPOUSSIN : très discret en
début de match, il a laissé
passer l’orage avant de progressivement reprendre
confiance et offrir un visage
plus conquérant.
6 ADINGRA : l’Ivoirien a mis du
temps avant de rentrer dans
le match. Trop imprécis,
notamment sur cette action
lamentablement gâchée à la
35
e
, il se rachète en étant
impliqué dans la phase du
premier but grâce à un
contrôle orienté tout bonnement exceptionnel.
7 BONIFACE : le Nigérian n’a
pas toujours eu la réussite
escomptée ni la flamboyance
à laquelle il nous avait habitués. Par contre, la manière
avec laquelle il se joue de la
défense brugeoise sur le but
d’ouverture valait le coup de
chapeau.
LES REMPLAÇANTS
NC NILSSON, EL AZZOUZI, VERTESSEN.
V