L’attaquant a purgé ses cinq matchs
de suspension et est sélectionnable.
L’ heure du grand re-
tour a sonné. Plus
d’un mois et demi
après son carton
rouge reçu sur le terrain de
Charleroi pour un coup as-
séné au défenseur zébré Va-
lentine Ozornwafor, Dante
Vanzeir a fini de purger sa sus-
pension de cinq rencontres
prononcée par le Comité dis-
ciplinaire de l’URBSFA.
Durant cette période, l’atta-
quant de 23 ans a travaillé
dans l’ombre pour être prêt
pour la dernière rencontre de
la phase classique, face au
Beerschot. Comment Vanzeir
s’est préparé pour ce grand re-
tour, entouré par le staff unio-
niste ? Réponses avec Thibaut
Meyer, le préparateur physi-
que de l’Union.
. Une semaine
à l’étranger
Dans les heures qui ont
suivi son exclusion, Dante
Vanzeir a dû faire face à une
grande attention médiatique
portée sur lui. “Cela me parais-
sait innocent comme geste car je
n’ai jamais voulu blesser quel-
qu’un”, expliquait-il plus tard
dans une vidéo publiée sur les
réseaux sociaux du club.
“Après coup, la carte rouge et la
suspension sont logiques. Mais
. Dante Vanzeir est progressivement revenu avec le groupe. © RUSG
tout le tapage médiatique était,
par contre, injustifié.”
Le staff a rapidement joué
un rôle pour protéger son
joueur. “Son geste n’avait pas
sa place sur un terrain de foot-
ball mais nous
avons trouvé
que le traite-
ment médiati-
que était dispro-
portionné, com-
mente Thibaut
Meyer. La pre-
mière chose que
le staff a donc
mise en place
autour de Dante
a été une protection. Il a fallu le
protéger, l’aider et l’accompa-
gner dans les premiers jours qui
ont suivi son exclusion. Sur le
plan physique, on a profité de la
première semaine pour le faire
souffler. Il a eu des soins pour
ses genoux (NdlR : Vanzeir a
déjà été subi deux ruptures
des ligaments croisés) et
d’autres traitements médicaux
pour qu’il puisse couper.”
Une fois la durée de sa sus-
pension connue, le 22 février,
Dante Vanzeir est entré dans
une nouvelle phase. Le joueur
a alors attaqué sept semaines
sans compétition. Une éter-
nité pour un footballeur habi-
tué à l’adrénaline des rencon-
tres chaque week-end. “Nous
avons eu une réflexion sur le
plus long terme. Avec le staff,
nous avons décidé de lui oc-
troyer une semaine de congé du-
rant laquelle il est parti à
l’étranger. Cette semaine loin de
la Belgique lui a permis de cou-
per et de sortir du bruit médiati-
que. Mais c’était loin d’être des
vacances : il est parti avec un
programme physique bien fi-
celé. Il fallait entretenir son
corps via des séances de muscu-
lation, un travail de décharge ou
des séances de spinning. Les en-
traînements étaient chaque jour
calibrés pour lui et nous restions
en contact via Whatsapp. L’ob-
jectif était d’entretenir son corps
tout en prévenant les blessures.”
À son retour sur le sol belge,
l’ancien joueur de Genk a tout
doucement repris avec le
groupe tout en suivant des
séances individuelles à côté.
“Nous avons pu à ce moment
augmenter les charges de tra-
vail, que ce soit dans la salle de
musculation ou sur le terrain.
Quand l’équipe préparait la ren-
contre du week-end, Dante avait
des entraînements individuels
avec un entraîneur spécifique.
Nous avons vraiment profité de
cette suspension pour que ses
jambes se régénèrent. Les gens
ne se rendent pas compte mais
un joueur comme Vanzeir, qui
avait joué tous les matchs, a for-
cément des douleurs articulai-
res, tendineuses ou encore mus-
culaires au cours d’une saison.
Quand il n’y a plus l’adrénaline
de la compétition, c’est plus dif-
ficile pour le corps de tenir le
coup.”
. Les Diables
en ligne de mire
Tout en régénérant Vanzeir
avec en tête l’objectif du di-
manche 10 avril, jour de la ré-
ception du Beerschot, le staff
devait préparer le joueur pour
une autre possible échéance :
le rassemblement des Diables
rouges durant la trêve inter-
nationale.
Le joueur, qui a finalement
été appelé par Roberto Marti-
nez, était prêt pour ce rendez-
vous malgré l’absence de
compétition. “Quand on a aug-
menté sa charge de travail, on
avait en tête une possible sélec-
tion chez les Diables, raconte
celui qui a été le préparateur
physique d’Eupen à l’époque
de Claude Makélélé. Il fallait
faire en sorte qu’il soit prêt pour
être performant à plus de 100 %
en cas de sélection. J’étais en
communication directe avec le
staff de l’équipe nationale avec
qui nous avons échangé toutes
les datas GPS de Dante pour que
la transition se fasse de la
meilleure des manières. Il y
avait donc une vraie continuité
avec notre travail. Et il a aussi
pu changer d’atmosphère ce qui
lui a fait du bien mentalement.”
. Recherche
de motivation
Car si le corps subit inévita-
blement les conséquences
d’un arrêt forcé de plusieurs
semaines, il en est de même
sur le plan mental. En plus de
l’attention médiatique à la-
quelle il a dû faire face, Dante
Vanzeir a dû trouver des sour-
ces de motivation pour que le
temps ne paraisse pas trop
long. “Pour un joueur profes-
sionnel, devoir travailler sans
réel objectif concret est la pire
des choses. Il a trouvé cette moti-
vation grâce à ses coéquipiers
qui l’ont beaucoup aidé. Nous
faisions en sorte de mettre de la
variété dans ses entraînements
spécifiques avec des choses qu’il
aime comme un travail de fini-
tion devant le but. Il fallait en-
tretenir ses qualités fortes,
comme sa vitesse, ce qui a per-
mis de compenser les matchs
même si rien ne remplace la
compétition. Et le coach a aussi
joué un rôle central sur le plan
mental.”
Désormais, les yeux de Van-
zeir sont rivés sur le Beers-
chot, lui qui pourrait retrou-
ver son ancienne équipe dans
la peau d’un titulaire. Après
cette rencontre, il devra faire
face à une nouvelle pause
avant d’attaquer les playoffs
fin avril. “Ces deux dernières se-
maines, il faisait partie du
groupe mais a encore eu des
séances supplémentaires à côté.
Nous l’avons préparé pour qu’il
puisse tenir 90 minutes. Si le
coach décide de l’aligner, je n’ai
pas de doutes à ce qu’il tienne
tout le match car c’est une vraie
force physique. Cette rencontre
contre le Beerschot va être une
bonne transition avant le stage
lors duquel il y aura un match
amical qui va lui permettre de
continuer à jouer. Finalement,
tout s’est passé sans accroc. Et je
suis convaincu qu’il reviendra
plus fort qu’avant sa suspen-
sion.”
“Sans lui, nous devons déployer
d’autres manières de jouer”
L’Union a réalisé un beau
onze sur quinze sans
son attaquant Dante Vanzeir.
E n l’absence de Dante Vanzeir, Fe-
lice Mazzù a dû s’adapter. De-
puis le début du championnat, le
Belge est un pion majeur du onze de
base unioniste, décisif à 22 reprises
(13 buts et 9 assists en 28 rencontres).
Pendant sa suspension, le Diable
rouge a été numériquement rem-
placé à son poste de second atta-
quant par Lapoussin, Puertas, Koz-
lowski ou encore Millan. “Personne ne
peut dire si la suspension de Dante nous
a été préjudiciable”, lance Felice
Mazzù, T1 unioniste. “En tout cas, son
absence nous a permis de donner plus
de temps de jeu à certains joueurs et de
tester d’autres solutions, ce qui nous a
donné plusieurs points de repère. Notre
jeu est évidemment différent sans Van-
zeir, nous connaissons tous ses qualités
de vitesse et de profondeur. Quand il
n’est pas là, il faut déployer d’autres ma-
nières de jouer. Et cela a été positif de
pouvoir le faire ces cinq dernières se-
maines car rien ne dit qu’il ne sera pas
absent, pour blessure ou méforme, pen-
dant les playoffs.”
Les joueurs, aussi, ont dû adapter
leur jeu sans le comparse d’Undav qui
a été si important depuis son arrivée
à l’Union pendant l’été 2020. “Je lui ai
dit pendant son absence qu’il m’avait
parfois manqué”, avance Casper Niel-
sen, indéboulonnable dans le milieu
de terrain bruxellois. “En tant que nu-
méro 6, je sais que je peux mettre ce bon
ballon dans la profondeur quand il joue.
Nous avons une très bonne connexion
sur le terrain et cela m’a parfois manqué
de ne pas pouvoir le trouver. Mais c’est
aussi à moi de changer ma manière de
jouer en fonction des joueurs qui sont
alignés par le coach. Dante est très im-
portant pour le groupe grâce à la ma-
nière qu’il a d’étirer le bloc adverse avec
ses courses en profondeur. Son retour est
donc une super nouvelle pour l’équipe.”