Lundi après-midi, sur le coup de 16h, l’Union Saint-Gilloise accueillera Roulers dans un match capital en playdowns. Si l’ambition première sera de ne pas perdre, cette joute sera surtout la centième de Marc Grosjean à la tête des Saint-Gillois en championnat. Après avoir signé son contrat le 30 avril 2015, le mentor liégeois est en effet devenu une valeur sûre du club, lui qui dirige donc l’équipe première depuis trois saisons, avec un certain succès. Il est d’ailleurs l’entraîneur qui est
resté le plus longtemps en poste depuis Joël Crahay (1999-2003).
À l’occasion de la réception de Roulers au stade Roi Baudouin, Marc Grosjean dirigera son 100 e match de championnat à l’Union
Football – Division 1B
En rejoignant l’Union Saint-Gilloise le 30 avril 2015, Marc Grosjean ne s’attendait sans doute pas à être, aujourd’hui encore, à la tête de l’équipe première. C’est que les jours d’un entraîneur à la tête d’une équipe première sont généralement comptés. Pourtant, trois ans plus tard, le Liégeois est toujours en poste et peut se targuer d’avoir réussi sa mission, du moins jusqu’à présent. Ce lundi, face à Roulers, il dirigera l’Union pour la centième fois en championnat. Après les 32 matches en Division 2 lors de l’exercice 2015-2016 (NDLR : il n’y avait
que 17 équipes après le forfait d’Alost), il a aussi tenu la barre la saison dernière avec 28 matches en D1B et 10 matches de Playoffs 2 avant de repartir pour un tour cette année, avec 28 matches de Division 1B et, jusqu’à présent, un en playdowns. Soit 99, le centième étant celui face aux Roulariens.
Marc, tout d’abord félicitations pour cette centième sur le banc de l’Union. Vous attendiez-vous à une telle longévité en signant en avril 2015 ?
Lorsqu’on m’avait proposé un contrat de 2 ans assorti d’une option pour une année supplémentaire, j’avais déjà ressenti une certaine marque de confiance. Au fil des contacts et des réunions que j’ai eus avec Guy Brison et les dirigeants, j’ai également vu, et cela m’a rassuré, qu’il y avait une certaine forme de respect à mon égard. Et quand le courant passe bien, il est bien plus facile de travailler dans de bonnes conditions. De là à toujours être au poste après trois ans…
Tout au long de votre mandat, vous êtes devenu un entraîneur emblématique du club. Cela doit vous faire plaisir…
Depuis mon arrivée, une certaine relation forte a été établie entre l’Union et moi. J’estime d’ailleurs que nous nous sommes rencontrés au meilleur moment possible. En 2015, et vu les objectifs visés, j’étais sans doute l’homme qui convenait au club. La reconduction de contrat, me permettant de rester pour une troisième année, fut une preuve supplémentaire que notre lien est fort, et solide.
Cette réussite et cette relation n’étaient cependant pas une certitude, le club ayant l’un des plus petits budgets de Division 2 (2015-2016) et de Division 1B (2016-2018).
Nous travaillons effectivement avec une structure minimale. Au quotidien, si ce n’est mon staff et mes joueurs, je n’entre en contact qu’avec peu de personnes. Et malgré cela, nous sommes parvenus à créer une structure stable, capable de titiller les grosses cylindrées de notre championnat.
Sur le plan comptable, votre bilan affiche 35 victoires, 23 partages et 41 défaites en championnat. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Cela explique parfaitement notre position actuelle dans le football belge. Ce sont des résultats qui nous ont permis de nous frayer un chemin à travers la jungle du football. Et nous pouvons en être fiers, car c’est un résultat de longue haleine. J’ai amené une philosophie à laquelle tout le monde a adhéré.
Vous vous êtes d’ailleurs
inscrit dans le développement du club puisque vous ne vous contentez pas uniquement de votre rôle d’entraîneur.
J’ai toujours été habitué à travailler dans l’optique d’un développement global d’un club. C’est un challenge qui me correspond assez bien finalement. Je ne me considère d’ailleurs pas comme un simple entraîneur. Je m’intéresse et je prends part à tout ce qui touche au club. Lors de mon arrivée, nous nous retrouvions sportivement à un niveau indigne d’une équipe de D2 au niveau des conditions de vie et de travail. J’ai alors apporté mon expertise en essayant, toujours avec nos moyens limités, de modifier cette structure. Nous avons, au fil des mois, pu professionnaliser le club en trouvant des solutions qui ne mettent pas en péril notre budget.
Et puis, vous ne comptez pas vos heures…
Si nous caricaturons, je suis pratiquement celui qui ouvre les portes du stade, et celui qui le quitte en dernier (rires). L’Union a besoin de gens qui s’investissent à 200 % afin de tenir la comparaison au niveau professionnel.
Dans les faits, vous avez réussi votre pari jusqu’à présent en permettant à l’Union de faire partie des 24 clubs professionnels de Belgique. Est-ce une fierté ?
Nous avons, avec mon staff et les différents joueurs que j’ai connus – que je ne peux que mettre en évidence pour le travail qu’ils ont tous accompli- atteint nos différents objectifs. Tout d’abord en nous hissant dans le top 8 au terme de la saison 2015-206, permettant de devenir un club professionnel. Sans cela, je ne sais pas où le club serait aujourd’hui. Ensuite, en nous maintenant et en disputant les Playoffs 2 la saison
dernière. Et enfin, cette saison, en tenant la dragée haute aux grosses écuries.
Votre 100 e match en championnat sur le banc de l’Union aura cependant une grande importance dans la course au maintien.
Nous sommes effectivement entrés dans le vif du sujet, dans la véritable compétition. Après notre défaite à Westerlo, il est un fait certain que ce match face à Roulers est important. Mais ne devons pas entrer dans le dramatisme du football, une victoire n’est pas indispensable. Elle serait bienvenue, surtout sur le plan mental, mais quel que soit le résultat, rien ne sera établi au soir de cette seconde journée des playdowns.
Tout au long de ces trois saisons passées à l’Union Saint-Gilloise, êtes-vous devenu un entraîneur différent, plus complet ?
Sans prétention aucune, je suis au meilleur niveau que je n’ai jamais été. Tout simplement car je ne cesse de me remettre en question. À 59 ans, je suis toujours à la recherche d’une certaine progression, de l’amélioration personnelle afin de rendre mon groupe meilleur. D’ailleurs, cela me permet de mieux gérer certaines situations par rapport à il y a cinq ou dix ans.
D’ici quelques mois, le club devrait également retrouver le Parc Duden. C’est une excellente nouvelle, pour un club qui a souffert de son déménagement au stade Roi Baudouin. Quel est votre avis ?
En décrochant des résultats probants, nous avons mis les responsables du club et les autorités communales dans l’obligation de nous donner un outil de travail digne de ce nom. Sportivement, nous avions atteint nos objectifs, ils ne pouvaient dès lors pas faire autrement. Ce qui se passe aujourd’hui au Parc Duden, c’est un gage de réussite. Et nous pouvons en être fiers.
Les trois moments clés depuis son arrivée à l’Union
24 AVRIL 2016 CONTRE L’ANTWERP (VICTOIRE 2-1)
«C’est sans aucun doute le match le plus important de l’histoire de l’Union Saint-Gilloise. En
l’emportant au Parc Duden face à l’Antwerp qui, en cas de succès, pouvait être champion,
nous nous assurions la qualifi cation pour le top 8 et donc notre participation, pour la saison
suivante, à la Division 1B. C’était également l’entrée du club dans le football professionnel.
C’était extraordinaire, devant près de 5.000 personnes, de vivre une telle expérience.»
26 FÉVRIER 2017 FACE À LOUVAIN (DÉFAITE 2-0)
«L’an dernier, lors de l’ultime journée de la phase classique en D1B, nous pouvions valider notre
participation aux Playoffs 2. Malheureusement, nous nous inclinions face à Louvain (2-0). Je
pouvais lire la déception de mes joueurs sur leurs visages. Tout cela, c’était avant de prendre
connaissance de la défaite de Tubize face au Cercle (1-3), ce qui nous permettait de conserver
notre quatrième place et donc de disputer les PO. Pour l’Union, se retrouver au contact de clubs de
D1A, c’était une nouvelle page de son histoire.»
14 AVRIL 2017 FACE AU STANDARD (PARTAGE 2-2)
«Le match de Playoffs 2 de l’an dernier face au Standard a démontré tout le
potentiel que le club avait. Nous sommes quasiment parvenus à attirer 10.000
personnes au stade ! Je me souviens d’images où l’on voit trois générations d’une
même famille, écharpe autour du cou, arrivant au stade. C’est pour ce genre de
moments que nous pratiquons le football. De plus, nous avions accroché le Standard
de Liège, une formation habituée à jouer les premiers rôles en D1A. Et ça, ce
n’est pas rien…»
L’avis de son capitaine
« Il a une certaine
ligne de conduite »
Respecté par son groupe, Marc
Grosjean a su, tout au long de
ces trois saisons, tirer le meilleur
de chaque joueur. Ce qui a permis
à l’Union de devenir une valeur
sûre de la Division 1B.
« Il a apporté ses principes de jeu
et il s’y tient », commentait
Charles Morren, son capitaine.
« Il essaie également de nous inculquer
une certaine ligne de
conduite, de garder la même intensité
dans tout ce que nous faisons.
Jusqu’à présent, nous
sommes rentrés dans tous nos objectifs.
Cette saison, il a dû faire
avec de nombreux blessés ; je
pense qu’il n’a jamais pu compter
sur un effectif complet. Cette malchance
joue forcément sur les ré-
sultats, mais il n’y peut pas grand
chose. »
Arrivé à l’aube de la saison 2014-
2015 en provenance de P2,
Charles Morren n’avait qu’un an
dans les pattes en Division 3 au
moment de l’arrivée de Marc
Grosjean en avril 2015. Pourtant,
il en a fait, plusieurs mois
plus tard, son capitaine.
« SE RASSURER FACE À
ROULERS »
« Je me souviens que j’étais arrivé
avec quelques jours de retard à la
préparation d’avant-saison 2015-
2016 », souriait le milieu de terrain.
« Je pensais dès lors ne pas
entrer dans ses plans. Il m’a malgré
tout fait confiance et après le
départ de Cabeke, je suis devenu
capitaine de l’Union. Quelque
chose dont je suis forcément
fier. »
Et pour éviter que cette centième
du coach liégeois sur le
banc de l’Union ne tourne au vinaigre,
Morren et ses partenaires
auront tout intérêt à afficher un
tout autre visage que la semaine
dernière, à Westerlo (NDLR : dé-
faite 1-0).
« Nous avons une petite revanche
à prendre sur nous-mêmes
puisque nous sommes passés à cô-
té de notre sujet. Le coach
estimait d’ailleurs que
c’était notre pire prestation
des trois dernières années.
Nous avons oublié nos principes
de jeu et nous l’avons
payé cash. Dès lors, nous espérons
que ce jour sans ne
se reproduira pas ce lundi
et que nous repartirons sur
de bonnes bases. Face à
Roulers, il s’agira de mettre
les ingrédients qu’il faut
pour l’emporter. Histoire
de nous rassurer. » –
à noter
Noyau : Saussez,
Perdichizzi, Kis, Da Silva,
Morren, Houdret, Massengo,
El Banouhi, Luvumbu,
Kabasele, Neels, Tabekou,
Kudimbana, Ferber, Martens,
Hamzaoui, Vercauteren,
Peyre(?).
Absents : Fixelles et Bertjens
ne seront pas de la
partie, ils sont toujours
touchés par une blessure.
Peyre s’est quant à lui
blessé cette semaine et ne
devrait pas être en mesure
de tenir sa place ce lundi