L’Union va non seulement jouer sa place en playoffs 2 mais, par la force des choses, sa place en Division 1B ce dimanche à OHL. Une victoire, ou à tout le moins le même résultat que les Tubiziens qui reçoivent le Cercle dans le même temps, assurerait officiellement l’avenir des Saint-Gillois en D1B. Pour tenter d’y arriver, ils pourront compter sur l’abnégation de leur capitaine, Charles Morren.
L’histoire s’écrit comme un conte de fées pour Charles Morren. Il y a un peu moins de trois ans, il célébrait avec ses copains un deuxième titre de champion à Lessines, en deuxième provinciale. Aujourd’hui, il est en passe de réaliser un bel exploit avec l’Union en tentant de se qualifier pour les playoffs 2 et de valider le maintien du matricule 10 au sein de l’antichambre de l’élite.
Arrivé il y a trois ans à l’Union, Charles Morren s’est rapidement érigé comme titulaire. Cette année, avec le remplacement dans les buts de Sadin par Saussez et les blessures de Vincent Vandiepenbeeck, il a hérité du brassard de capitaine.
« J’y prends goût », confie-t-il en toute honnêteté. « Je pensais que le coach le confierait à des joueurs comme Neels ou Martens. Puis j’imaginais aussi que cela serait temporaire mais finalement, ça a duré plus longtemps… », poursuit-il avec le sourire.
Un nouveau statut auquel il doit forcément un petit peu s’habituer alors que le vestiaire unioniste regorge de briscards.
« Dans le vestiaire, ça ne change pas grand-chose. Il y a plusieurs joueurs qui peuvent prendre la parole et les autres écoutent. J’essaye, à ma façon, d’apporter ma pierre à l’édifice. Il y a des joueurs plus âgés et on les respecte. Ce qui change surtout, c’est au début de rencontre, lors du toss. »
Mais en tant que bon capitaine, Charles Morren doit aussi être le porte-parole auprès de l’arbitre sur la pelouse.
« C’est peut-être là où j’ai le plus de mal », explique-t-il. « Je n’ai pas encore le réflexe mais j’essaye de prendre le pli. Généralement, comme je suis calme, j’essaye de discuter avec l’arbitre sans être agité. Rien ne m’énerve plus que de prendre des cartes jaunes pour rouspétances. »
Pourtant, à Lessines déjà, Charles Morren avait hérité du brassard très jeune.
« Je suis arrivé au club alors que je devais avoir 17 ans et j’ai hérité du brassard la saison suivante. Nous étions quelques-uns à venir de Deux-Acren. Au fur et à mesure de la première année, nous sommes devenus des pions importants. Cette année-là, nous avons joué pour ne pas descendre de P2 en P3. L’année d’après, nous avons joué le titre. À cette époque, je jouais en numéro 10, un peu plus haut qu’actuellement à l’Union. J’avais une technique un peu meilleure que la moyenne et ça m’a permis de marquer une dizaine de buts pour la même chose en termes d’assists. »
La saison d’après, le club a rebasculé en provinciale 2 et « Charly » a alors fêté un deuxième titre avec Lessines, brassard de capitaine au bras, avant de prendre la direction de l’Union avec le sentiment du devoir accompli.
« C’est grâce à Roger Hénuset et Jacques Urbain que j’ai pu rejoindre le club saint-gillois, que je ne connaissais pas d’ailleurs. J’ai reçu un appel et j’ai fait de grands yeux quand j’ai su que c’était pour aller en troisième division. »
Depuis, tant l’Union que Charles Morren ont fait du chemin. Le club est actuellement professionnel et joue sa place en playoffs 2 ce dimanche.
« J’avais enterré ce rêve quand j’ai décidé de quitter Mons alors que j’avais 12 ou 13 ans. J’étais un petit peu dégoûté… J’avais 4 entraînements par semaine et ça me pesait beaucoup. J’avais alors décidé de redescendre de niveau. Mes parents m’avaient prévenu que ce serait difficile de percer. J’ai toujours été un travailleur mais pas le joueur le plus talentueux. »
S’il a commencé à l’Union Saint-Gilloise comme joueur semi-pro, il évolue désormais à 100 % pour le foot. Et désormais, Charles n’aspire qu’à une chose: découvrir ses limites et voir jusqu’où il peut encore aller.