Casper Nielsen a tout joué.
Il semble avoir quatre poumons, on le retrouve aux quatre coins du terrain… et il n’a pas encore raté la moindre minute cette saison. Mais qui est vraiment Casper Nielsen, ce Danois qui enchante l’Union Saint-Gilloise depuis plus de deux saisons ? Portrait. prevnext
Contre Gand ce dimanche soir, l’USG, incroyable leader après douze rencontres, aura bien besoin de son « Viking » Casper Nielsen. Un joueur devenu indéboulonnable depuis son arrivée à la Butte durant l’été 2019. À l’époque, l’Union -qui militait encore en D1B- avait eu le nez très creux puisque le joueur arrivait, à 25 ans, avec un sacré CV en poche.1Près de 200 matchesen D1 danoise avant l’UnionPour Casper Nielsen, tout a commencé à Esbjerg, une paisible ville danoise de 70.000 habitants. Une cité représentée par un club que le… Standard connaît bien. L’équipe principautaire l’avait en effet affronté en Europa League en 2014. « J’ai commencé à jouer au foot dès l’âge de trois ans et demi, suivant les pas de mon papa Henrik Nielsen qui était également joueur professionnel (NDLR : il a notamment évolué à Fenerbahçe et Lille au début des années 90). J’ai fait toutes mes classes à Esjberg jusqu’en équipe première. C’était assez dingue de, tout d’un coup, pouvoir jouer devant beaucoup de monde et de nombreuses personnes que je connaissais. Ensuite, j’ai été transféré à Odense, passant dès lors un palier dans ma carrière. Car c’est un club du top au Danemark, où il y a une grande attente et une grosse pression. »Deux ans et demi plus tard et avec, au total, près de 200 matches de Division 1 danoise dans les jambes, Casper Nielsen décide de se lier à l’Union, alors active en Division 1B. Un choix pour le moins audacieux. « Beaucoup de gens, et les médias danois, se sont demandé pourquoi je faisais ce choix-là. Ils ne l’ont pas compris. Mais moi, j’ai eu une discussion avec Chris (NDLR : O’Loughlin, le directeur sportif). Et j’ai été séduit par le projet du club. Dans mes tripes, je sentais que cela pouvait être bien. Et puis, je pensais que cela pouvait être une bonne chose de quitter le Danemark où je connaissais pratiquement tous les joueurs, tous les adversaires. Je voulais quelque chose de nouveau. »Un choix qui, un peu plus de deux ans après, s’est révélé judicieux. Car Casper Nielsen se révèle aux yeux du football belge. « La montée en Division 1, c’est ce pour quoi j’étais venu à l’Union. Cela a pris un an de plus que le plan initial. Mais c’est dingue, aujourd’hui, de voir où on en est ! »2Seulement 3 rencontres manquées depuis son arrivée à l’USGLes statistiques de Casper Nielsen avec l’Union sont tout simplement hallucinantes. Depuis son arrivée en 2019, il n’a manqué que trois rencontres de championnat, et aucune cette saison. Avec le gardien Anthony Moris, il est d’ailleurs le seul à compter le maximum de temps de jeu (en championnat). « L’explication tient dans ma mentalité. J’essaye de faire tout ce que je peux pour être en bonne condition physique. Je fais tout pour bien récupérer. Je fais attention à mon corps. En dehors du foot, je fais également très attention à mon sommeil, à ma nourriture, etc. Si j’ai un jour libre, je viens au club pour faire de la récupération, rouler à vélo ou me faire un massage. Les gens à l’extérieur ne se rendent pas toujours compte de tout ce qu’un joueur fait en dehors du football. »Le secret du Danois tiendrait donc là : dans une très grosse rigueur. Un autre exemple l’atteste. « Quand je suis arrivé en Belgique, j’ai remarqué une différence avec le Danemark. Ici, les gens sont parfois un peu en retard. Pour moi, ce n’est pas OK. Ce n’est juste pas possible ! Je sais que je suis différent. Et d’ailleurs, je sais que je dois m’adapter. Parfois, je dois me dire : « Ok, laisse tomber ». Et rester relax. »Cette mentalité d’acier lui a permis de réaliser son rêve : devenir joueur professionnel. « Je suis conscient que j’ai le meilleur job au monde », sourit le Danois. « Pour cela, je veux me donner à 200 %, non pas à 80 %. Quand j’arrêterai ma carrière, je ne veux pas me dire que j’aurais pu faire mieux parce que je ne me suis pas assez donné. Maintenant que je suis là, je me donne à fond tous les jours. » Pas étonnant dès lors que Felice Mazzù l’ait nommé vice-capitaine derrière Teddy Teuma.3Une polyvalence trèsprécieuse au milieu du jeuDepuis son arrivée à l’Union, Casper Nielsen a déjà visité tous les recoins du milieu du terrain. Tantôt placé en 6, tantôt sur l’aile, tantôt en 10, il a déjà occupé de nombreuses positions. « Peu importe la place, le plus important, c’est de gagner. Si tu ne veux pas gagner, c’est que tu n’as rien à faire dans le football. Depuis le début de la saison, j’ai souvent joué en 6. C’est une position où je peux plus toucher le ballon et participer à la construction du jeu avec Teddy. Mais c’est aussi une position où je suis plus loin pour délivrer des assists et marquer des buts. Malgré cela, j’en suis déjà à deux goals (NDLR : dont celui de la victoire face à Eupen le week-end dernier) et deux assists. C’est vraiment pas mal. Et à cette place de 6, j’ai même été une fois dans l’équipe du week-end ! »4L’équipe nationaledanoise, un rêve ultimeSi Casper Nielsen a goûté aux joies des sélections avec le Danemark dans toutes les catégories d’âge ou presque, cela n’est pas le cas avec l’équipe A. Le sera-ce un jour ? « Il y a quelques années, Lukas Lerager avait été appelé alors qu’il jouait à Zulte Waregem. Mais les temps ont changé. Quand tu regardes l’équipe danoise d’aujourd’hui, elle est impressionnante ! Elle n’a que des joueurs dans des grands championnats : Premier League, Série A, etc. En qualifications pour la Coupe du monde, elle a gagné ses huit premiers matches, a marqué vingt-sept buts et n’en a pris aucun. Cette équipe est en feu ! C’est donc compliqué pour moi. C’est pour cela que je garde ma concentration sur l’Union. Je me dis que, si je continue comme cela, ce sera ainsi plus facile d’être appelé. »Ce qui est certain ce dimanche soir à la Ghelamco Arena de Gand, c’est qu’il ne faudra pas motiver le joueur danois !