En patron et joueur clé qu’il est, Casper
Nielsen affirme les ambitions du leader.
Après une trêve inter-
nationale et un petit
tour en sélection,
Casper Nielsen est
revenu régner sur les pelou-
ses de D1A, comme il le fait de-
puis des mois, maintenant. Le
mot est un peu fort ? Pas au
regard de la nouvelle perfor-
mance du Danois à Sclessin,
dimanche.
D’abord installé en six, son
poste habituel, où il excelle, il
a dû monter un cran plus
haut quand Teuma est sorti
blessé, dès la 22e
minute. Une
position où
il est moins à
l’aise, de son propre aveu…
mais d’où il a, à nouveau, tout
fait. Récupérations, déborde-
ments sur le côté droit, duels
remportés (74 %, meilleur ra-
tio de son équipe), centres,
coups de pied arrêtés décisifs
sur les deux corners victo-
rieux et frappe parfaite sur le
3-1. Un nouveau récital et un
nouveau titre d’homme du
match, évidemment.
Mais, à l’ère des datas, les
chiffres ne rendent pas hom-
mage au travail et à l’impor-
tance du Danois dans les ré-
sultats du vainqueur de la
phase classique. Celui qui en
est déjà à sept buts et six pas-
ses décisives est pourtant un
des leaders techniques, mais
aussi un des cadres du ves-
tiaire unioniste, maintenant.
Et quand il parle, Nielsen est
comme sur la pelouse : il ne
brasse pas de l’air.
“On peut être fier de ce qu’on
a fait avec cette première place,
c’est quelque chose de vraiment
incroyable pour le club et
l’équipe. On est également cer-
tain d’être en Coupe d’Europe la
saison prochaine. Mais le plus
important, c’est d’avoir rem-
porté la phase classique.
C’est une vraie
déclaration
(NdlR : “It’s a state-
ment”, en anglais dans
le texte). On écrit l’histoire et
on peut être fier. Personne
n’avait réussi ça avant nous, je
crois.”
Nielsen a raison, c’est la
première fois qu’un promu
termine en tête après 34 jour-
nées. Mais il y a des playoffs,
ici.
Du haut de ses 27 ans et de
son expérience qui com-
mence à compter, mainte-
nant, Nielsen va plus loin et
assume l’ambition qu’il s’est
fixée pour cette fin de saison.
Fini de la garder secrètement
dans un coin de la tête. La pre-
mière équipe de la phase ré-
gulière ne peut pas rêver
d’autre chose que du titre.
“Oui, c’est ce qu’on vise”, ré-
pond-il sans faux-semblant.
“Mais on n’est pas encore arrivé.
Il ne faut pas oublier d’où on
vient, mais si on n’était pas
champion au final, bien sûr
qu’on serait déçu. C’est certain
qu’on a quelque chose à perdre,
maintenant, cette première
place qu’on occupe depuis la
10e
journée (NdlR : la 11e
, en réa-
lité, sans discontinuer) et qu’il
faut défendre chaque week-end.
Ce ne sera pas facile, mais je
peux promettre une chose : on
ne décevra pas le public. On
verra la même Union que de-
puis le début de la saison.”
. “Anderlecht ou
La Gantoise ? Peu importe”
Reste à voir qui d’Ander-
lecht ou de La Gantoise ac-
compagnera l’Antwerp, le
Club Bruges et l’Union dans
le top 4. “Hon-
nêtement, peu importe quel
sera le dernier qualifié”, ré-
pond Nielsen. “Je crois beau-
coup en mon équipe et je suis
quasiment sûr qu’on rendra la
tâche compliquée à notre adver-
saire, quel qu’il soit. Surtout,
avant ça, il faudra d’abord bien
terminer contre le Beerschot le
week-end prochain. On le sait :
chaque point compte.”
Puis ce sera le grand bal, ce-
lui où il n’y a que des affiches
et où le classement peut bou-
ger tous les quatre jours.
“Maintenant, je me réjouis de
voir les playoffs arriver, avec de
gros matchs, beaucoup de sup-
porters dans les tribunes. C’est
pour ce type de rencontres
qu’on joue au foot. Encore ce di-
manche, il y avait du monde
dans le stade et on entendait
plus les fans de l’Union que ceux
du Standard. Ils font partie de
ce voyage avec nous.”
. Le Club Bruges ?
Même pas peur
Le Club Bruges fait claire-
ment figure d’outsider nu-
méro un, pour le moment,
avec l’impressionnante série
de sept succès consécutifs.
Mais ne demandez pas au vi-
ce-capitaine bruxellois, qui a
pris le brassard lorsque
Teuma est sorti, si les
Blauw et Zwart lui
font peur. “C’est
une bonne
équipe, mais ‘peur’ est un trop
grand mot. Si vous regardez les
deux matchs qu’on a joués con-
tre eux, vous avez vu qu’on mé-
ritait plus de points (NdlR : que
un point sur six). Mais ils ont
l’habitude de disputer les
playoffs 1, on le sait.”
Pour priver l’Union du titre,
il faudra empêcher Nielsen de
rayonner et d’être décisif
comme il l’a encore été di-
manche. “Je ressens beaucoup
de confiance quand je me re-
trouve dans cette position”, dit
encore le Danois au sujet de
sa frappe sur le 1-3.
Une déclaration qui
colle bien à l’Union,
finalement.
“Eriksen est encore meilleur que je croyais”
Pour sa première en sélection, Nielsen a été
subjugué par le niveau d’Eriksen.
P remière apparition en sé-
lection contrastée, pour
Casper Nielsen. Le médian de
27 ans a découvert les “Danish
Dynamites” alors qu’il n’était
pas censé venir, rappelé dans
un deuxième temps. Mais
après ne pas avoir été sur la
feuille contre les Pays-Bas, il
est resté sur le banc contre la
Serbie, alors qu’il espérait
quelques minutes. “Bien sûr
que j’aurais voulu monter au
jeu, c’était un peu dur, mais j’ai
parlé avec le coach. Et c’était
une expérience incroyable, pour
moi, de me retrouver avec les
meilleurs de mon pays. Des
joueurs de Premier League, de
Serie A : tout le monde sait com-
bien cette équipe est bonne.”
Cette première a été mar-
quée par le retour en sélection
de Christian Eriksen, qui joue
au milieu de terrain, lui aussi.
“Je savais qu’il était bon…
mais pas à ce point, as-
sure Nielsen. J’ai vu à
l’entraînement qu’il n’était
pas juste un top joueur,
mais un top top joueur. Il
fait partie des 30
meilleurs du monde. Être
juste à ses côtés, c’était
déjà génial.”