Joshua Nascimento, le fils de la légende
du football, était en stage à l’Union.
Le Roi Pelé connaît
bien la Belgique. L’an-
cien footballeur,
aujourd’hui âgé de 81
ans, a plus d’une fois foulé les
pelouses belges avec son club
de Santos durant des tour-
nées européennes. Proche de
Paul Van Himst, surnommé le
“Pelé blanc”, le Brésilien avait
un grand ami belge, Lucien
Levaux, ancien chargé des re-
lations publiques au Stan-
dard.
Désormais, Pelé peut se tar-
guer d’avoir un nouveau lien
avec notre Royaume : Joshua
Nascimento, son fils de
25 ans, sort d’une semaine in-
tensive de stage à l’Union
saint-gilloise. Celui qui sou-
haite devenir préparateur
physique a participé à la pré-
paration de la rencontre face
à Ostende, mi-mars. “J’ai at-
terri à l’Union via Chris O’Lou-
ghlin (NdlR : directeur sportif
du club) avec qui j’ai un ami en
. Joshua Nascimento pose avec Chris O’Loughlin, le directeur sportif de l’Union. © DR/JULES RAUCH
commun, explique celui qui
est l’un des sept enfants de
Pelé. C’était la première fois que
je pouvais voir comment fonc-
tionnait un club de l’intérieur,
en dehors des États-Unis et du
Brésil. Chaque coach ou joueur
rêve d’aller travailler ou jouer
en Europe. Pour moi, c’était
donc une opportunité incroya-
ble de m’imprégner du football
européen. Chris m’a ouvert les
portes du club et a tout fait pour
que je m’y sente comme à la
maison. J’ai vraiment senti que
je faisais partie du staff durant
cette semaine de stage.”
Un staff qui a rapide-
ment intégré le sta-
giaire… sans connaître
son histoire familiale si
particulière. “Les deux pre-
miers jours, ils ne savaient pas
que j’étais le fils de Pelé car
Chris ne leur avait rien dit, sou-
rit Joshua Nascimento. Au dé-
but, je me suis dit : ‘C’est bizarre,
personne ne me pose de ques-
tions au sujet de mon père…’
Puis, un membre du staff a dé-
couvert mon lien familial avec
Pelé. Ils ont été un peu choqués
d’apprendre que j’étais son fils
mais dans le bon sens du terme.
Je suis toujours honoré de pou-
voir parler de mon
père, du joueur
qu’il était et de
l’incroyable car-
rière qu’il a ef-
fectuée. Ils ont
été un peu cu-
rieux mais n’ont pas changé
leur manière de me traiter
quand ils ont su qui j’étais.”
. Autre perspective
du foot belge
À l’Union, Joshua Nasci-
mento a pu découvrir le fonc-
tionnement interne du leader
de la Pro League, en suivant
d’abord les U21 puis l’équipe
première. Chaque jour, le Bré-
silien avait l’opportunité de
suivre une personne diffé-
rente et ainsi prendre con-
naissance des différents as-
pects d’un club de football
européen.
“J’ai suivi les ses-
sions de Sébastien
Pocognoli, l’entraî-
neur de la réserve,
et j’étais souvent
avec Thibaut Meyer (NdlR : pré-
parateur physique de l’équipe
première) le reste du temps.
Quand Chris avait du temps, il
m’expliquait le fonctionnement
dans les bureaux ou encore la
grande histoire du club. C’était
le meilleur endroit pour réaliser
mon stage car j’ai pu voir com-
ment un club travaille avec
moins de moyens ou d’équipe-
ments que les grands. Je con-
naissais certains clubs belges
comme Anderlecht ou le Club
Bruges mais, pour être honnête,
je n’avais jamais entendu parler
de l’Union avant mon stage. Sui-
vre le club durant une semaine
m’a donné une autre perspec-
tive du football belge. Tout le
monde vit un rêve actuellement
à l’Union et c’était chouette de
pouvoir vivre une partie du rêve
avec eux durant un petit laps de
temps.”
. Prouver ses capacités
S’il est conscient que son
nom de famille peut l’aider
dans la progression de sa car-
rière, le fils de Pelé veut se
prouver à lui-même qu’il a les
qualités pour percer dans le
monde du football. Celui qui
a joué des U17 aux U20 à San-
tos, l’ancien club de son père
mais aussi de Neymar, puis
dans l’équipe universitaire
de Tampa travaille actuelle-
ment dans une Académie du
football à Orlando, en Flo-
ride.
Préparateur physique de
l’Académie, il enfile aussi la
casquette de coach des caté-
gories U9 jusqu’aux U12.
“J’ai évidemment toujours
senti que mon nom de famille
m’ouvrait des portes, con-
clut-il. Le nom de Pelé est telle-
ment grand dans le monde du
football que les gens étaient cu-
rieux à mon sujet durant ma
carrière de footballeur. Mais je
pense avoir prouvé que je suis
capable de bien faire mon tra-
vail, peu importe mon nom de
famille. Cela donne donc des
opportunités mais c’est ensuite
à moi de les saisir. Je vais rester
en contact avec certains mem-
bres du staff de l’Union, dont
Thibaut Meyer. Si ce stage peut
m’ouvrir des portes pour le fu-
tur, ce serait incroyable. Il y a
toujours un bon moment pour
tout et je ferai tout pour être
prêt au moment où il le faut.”
“Le cancer de mon père
est bien traité”
Joshua Nascimento garde de bons souvenirs de son en-
fance aux côtés de son père même si celui-ci est souvent en
voyage à l’étranger : “Quand j’ai commencé à jouer au foot,
enfant, mes parents m’avaient acheté l’équipement com-
plet de Santos que je supportais. Nous avions un petit ter-
rain de football dans le jardin et, quand
je suis sorti, mon père était là, équipé de
la tête aux pieds aux couleurs de San-
tos. Je voyais pour la première fois mon
père comme un vrai footballeur. Ce
jour-là, il a un peu joué avec moi, ce qui
n’arrivait pas souvent car il voyageait
beaucoup. C’est resté gravé dans ma
mémoire.”
Atteint d’un cancer, Pelé est désormais
en train de remonter la pente. “Il va
mieux et est bien traité. Il fait des
check-up mensuellement et son cancer est bien traité. Il est
très fort mentalement et a un bon état d’esprit. Vivre loin de
lui est difficile mais nous nous appelons au moins une fois
par semaine. J’espère le revoir rapidement quand je rentre-
rai au Brésil pour des vacances cet été.”
“Undav a tellement
de qualités…”
Joshua Nascimento croit au titre
des Unionistes en fin de saison.
J oshua Nascimento a pu
assister au plus près à
la préparation de la rencon-
tre des Bruxellois face à Os-
tende (1-1). “Tout le monde
m’a dit après le match : ‘Josh,
nous sommes désolés, tu as
assisté à la pire mi-temps de
l’équipe depuis le début de la
saison’, sourit le Brésilien.
Heureusement, ils ont réussi à
prendre un point sinon je se-
rais passé pour le chat noir (ri-
res). J’ai assisté à la rencontre
juste derrière le banc. C’est im-
pressionnant ce que l’équipe
est en train de réaliser. Le
coach prône un jeu vertical
avec un état d’esprit très offen-
sif. Même contre les grands, ils
n’ont pas peur d’attaquer tout
en défendant vers l’avant. C’est
le type de football que j’aime-
rais mettre en place si je de-
viens coach un jour.”
Parmi les joueurs de Fe-
lice Mazzù, plusieurs ont
tapé dans l’œil de l’ancien
attaquant. Dont Deniz Un-
dav, le serial buteur unio-
niste, 25 goals cette saison
dont l’égalisation face aux
Ostendais. “Ce n’est pas un
numéro 9 typique, analyse-
t-il. Il est très mobile, bouge
beaucoup et de manière
fluide. Il est rapide, solide
dans les duels et très fort face
au but. Il a tellement de quali-
tés. J’ai aussi pris du plaisir à
voir Mitoma monter au jeu en
deuxième mi-temps contre Os-
tende. Et puis, j’ai été impres-
sionné par Casper Nielsen : en
tant que numéro 6, il couvre
tellement de surface de terrain
à lui tout seul.”
. En direct des États-Unis
Retourné aux États-Unis,
le fils de Pelé continue de
suivre les performances de
l’Union qui va attaquer les
Champions playoffs dans la
peau du leader. “Si l’équipe
garde son niveau actuel, elle
sera championne. Le système
des playoffs complique la
chose mais le groupe est telle-
ment uni que ce sera difficile
de les faire tomber. Je suis dé-
sormais toutes les rencontres
de l’Union depuis les États-
Unis. Dimanche, j’ai pu regar-
der le match contre le Stan-
dard sur la chaîne ESPN. Je
suis super excité à l’idée de vi-
vre à distance les playoffs. Et,
qui sait, je reviendrai peut-
être à Bruxelles pour fêter le ti-
tre avec l’équipe (sourire).”