VINCENT MILLER
Entre Moris et Blessin, il y a un vrai respect et une complicité naissante.Twitter / Union SG
Le gardien décrypte la philosophie de son nouveau coach. Et en profite pour rassurer les fans saint-gillois quant au niveau et à l’ambition de l’Union cette saison, malgré les nombreux départs et arrivées.
Depuis son retour à l’entraînement avec l’Union il y a une dizaine de jours, Anthony Moris se familiarise avec son nouveau coach, Alexander Blessin. Un entraîneur qui, à en croire l’international luxembourgeois (qui entame sa quatrième saison au club) travaille dans la continuité de son prédécesseur Karel Geraerts.
Anthony Moris, avez-vous eu le temps de recharger les batteries physiques et mentales depuis la désillusion du titre perdu face à Bruges début juin ?
Oui. Cela m’a fait du bien de partir en équipe nationale juste après, pour oublier cette frustration du dernier match. Et de tenir deux fois le zéro, ce qui nous a permis d’empocher deux victoires (NDLR : 2-0 contre le Lichtenstein et 0-2 en Bosnie-Herzégovine). En tout cas, je commence à m’habituer aux trêves courtes (sourire).
Vous avez depuis lors rencontré votre nouvel entraîneur. Comment se sont passés les premiers contacts avec Blessin ?
Très bien. On voit qu’humainement, c’est une très bonne personne, qu’il accorde de l’importance à tout le monde. Et cela, c’est un peu la philosophie de l’Union. C’est quelqu’un qui connaît parfaitement le schéma de jeu dans lequel on évoluait la saison passée. Il va certes essayer d’apporter deux ou trois modifications, mais sans changer du tout au tout. On va travailler dans la continuité.
Avez-vous toutefois déjà pu percevoir des changements par rapport à son prédécesseur Karel Geraerts ?
Plutôt d’ordre tactique, mais cela va prendre un peu de temps. Car ce sera l’analyse des matches amicaux qui va nous permettre de vraiment voir là où il veut en venir. Je sens en tout cas que c’est quelqu’un qui a très bien analysé l’équipe de l’année passée, avec ses points forts et ses points faibles. C’est bien qu’il arrive avec cette mentalité, et qu’il veuille nous rendre encore meilleurs.
On a déjà beaucoup parlé de son fameux contre-pressing. Est-ce vraiment quelque chose que vous travaillez intensément ?
Oui, cela s’est vu lors des courses qu’on a faites en stage en France. C’est un entraîneur qui veut aller de l’avant, qui ose faire jouer son équipe très haut et qui veut être dominant.
L’ombre de Karel Geraerts plane-t-elle toutefois encore un peu sur le groupe ?
Non car on a retrouvé quelqu’un qui travaille dans la même philosophie. Si un coach était venu et nous avait dit : « Je veux jouer en 4-4-2 et il faut changer toutes les bases », cela aurait été plus compliqué. Mais ici, il poursuit le 3-5-2. Il continue avec les mêmes principes. On n’est pas perdu. Au final, l’après-Geraerts se fera comme l’après-Mazzú : naturellement.
Plusieurs joueurs cadres sont déjà partis, et cela n’est peut-être pas encore fini. Doit-on craindre pour l’Union cette saison ?
La saison passée nous avait justement donné une certaine sécurité par rapport à cela. On était un peu dans la même situation. Des joueurs nous avaient quittés et on se demandait où cela allait nous mener. Mais on a vu que la direction avait très bien travaillé. Bien sûr, il y a du changement, et il y aura peut-être encore des départs. On parle notamment de Boniface. Mais s’il y a bien une chose que j’ai apprise ici, c’est que la direction ne panique jamais, que tout est anticipé, tout est prévu. Je pense qu’on peut être serein.
On a tout de même l’impression qu’une plus grande page encore se tourne cette année…
Après une saison où tu as fait d’aussi bons résultats, que ce soit en championnat, en coupe de Belgique et surtout en coupe d’Europe, tu attires forcément beaucoup plus les regards. Mais c’est mérité. Je prends l’exemple de Teddy Teuma qui va découvrir la Ligue 1. Et personnellement, je vois aussi cela comme une récompense collective. Car sans nous, il n’y serait pas parvenu.
Quelle sera votre ambition cette saison ? La direction a préféré ne pas parler officiellement de top 6. On a toutefois du mal à croire que ce ne sera pas votre objectif au vu de vos deux dernières saisons…
Moi, si tu me demandes personnellement, le top 6 est quelque chose qui me fait rêver et qui fera partie de notre ambition. Mais -cela peut paraître bateau- il faudra prendre match par match. Il faudra de nouveau voir comment on va digérer les lendemains de coupe d’Europe. Il s’agira également de voir comment les nouveaux vont s’acclimater. Enfin, cela dépendra aussi de la qualité des autres noyaux. Car on voit aujourd’hui qu’Anderlecht se permet de dépenser 6 millions d’euros pour un attaquant (NDLR : Kasper Dolberg). C’est quelque chose que l’Union ne sait pas faire…