Undav (ici face à Hoedt) a enfin retrouvé le chemin des filets.
Anderlecht ne méritait pas de chiper la deuxième place à l’Union. Les Mauves ont perdu quatre fois cette saison face aux Unionistes. Quelques heures à peine après avoir vu Bruges fêter le titre, l’USG a eu une réaction exemplaire au parc Astrid. next
Anderlecht ne retient décidément pas les leçons du passé. Déjà battu trois fois cette saison par l’Union, le RSCA et Vincent Kompany entendaient bien remettre les promus à leur place ou en tout cas les faire trembler jusqu’à l’ultime journée des playoffs. Mais, au terme des 95 minutes disputées sous un soleil de plomb et dans un parc Astrid plein à craquer dimanche en fin d’après-midi, le constat est implacable : chacun est à sa place.Assurés de leur deuxième place, les Jaunes et Bleu joueront le troisième tour préliminaire de la Ligue des champions et se produiront d’office sur la scène européenne jusqu’en décembre puisqu’ils seraient au pire repêchés en poules de l’Europa League. Troisièmes, quelle que soit l’issue de leur déplacement à Bruges dimanche prochain, les Mauves devront quant à eux se contenter du troisième tour préliminaire de Conférence League, avec le risque de vivre un nouveau scénario catastrophe comme celui d’il y a un an contre Vitesse Arnhem. Après avoir brillé deux fois d’affilée contre l’Antwerp, ils ont loupé leur dernière sortie à domicile. Le podium, c’est mieux que la saison dernière pour les Anderlechtois, mais un goût de trop peu restera assurément dans la bouche de la majorité de leurs sympathisants et de leurs dirigeants après la finale de Coupe loupée contre Gand et ces playoffs cochonnés face à leur nouvelle bête noire. Tant qu’ils resteront aussi irréguliers, ils ne pourront pas viser plus haut.Contrairement à ce que beaucoup avaient prédit, l’USG ne s’est pas écroulée dimanche à quelque 4 kilomètres de son antre, en dépit de tous les coups pris sur la tête ces derniers jours et même ces dernières heures. A peine avait-elle dû faire définitivement une croix sur le titre à la suite de la victoire de Bruges au Bosuil un peu plus tôt dans la journée qu’elle se présentait avec une mentalité exemplaire à l’ombre de Saint-Guidon.« Ce que nous avons réalisé est extraordinaire, il ne faut pas l’oublier », se félicitait Felice Mazzù. « On est passé à côté de la montre en or mais réussir ce match alors que Bruges avait été sacré deux heures plus tôt, c’est top. Les joueurs ont été grands. Merci à eux, à la direction et aux fans. On a travaillé énormément sur le mental ces derniers jours. Dommage que nous n’ayons pas été aussi efficaces contre Bruges. Bart Verhaeghe a déclaré que le Club a lutté contre Brighton et que l’Union est un faux petit ? Dans ce cas, je suis très fier d’être le deuxième classé du championnat d’Angleterre ! »L’Union promue et 2 e , comme en 1951-52Comme lors des trois confrontations précédentes, la bande à Felice Mazzù est apparue plus mature, plus rusée, plus costaude, parfaitement organisée pour quadriller le terrain et tout simplement supérieure à des Anderlechtois impuissants. Voire trop braves ou guère aidés par M. Van Driessche souvent indulgent envers les interventions musclées unionistes ? En tout cas une nouvelle fois bien trop prévisibles. Jusqu’à encaisser, à nouveau, après moins de deux minutes. C’est après précisément 97 secondes que Murillo – frustré, il sera exclu pour la troisième fois de la saison en fin de match – se fit cette fois rouler dans la farine par Mitoma. Avant que tout le reste de sa défense ne se mette au diapason.« Ce que Mazzù et l’Union ont réalisé, c’est du top niveau », soulignait pour sa part Vincent Kompany. « Aujourd’hui, l’Union est plus forte et Mazzù est plus fort. Nous reviendrons une quatrième fois ou une cinquième et ainsi de suite si nécessaire pour enfin remporter ce derby. Mais ce que nous avons produit ce dimanche n’était pas suffisant, tout simplement. »Anderlecht ou l’art de se tirer une balle dans le pied, acte quatre. Durant cette campagne, les Mauves auront encaissé cinq buts contre l’Union dans les vingt premières minutes. Et, à 0-1, les Unionistes se sont forcément retrouvés dans leur fauteuil préféré, pouvant laisser venir son adversaire pour mieux lui faire mal en contre. Ou même sur une attaque construite, comme en tout début de second période – une fois encore ! –, lorsqu’un Undav tout étonné de recevoir autant de liberté, ne se fit pas prier pour plier la rencontre à plus de 40 minutes de son terme (0-2). Permettant du même coup à l’Union d’entériner une deuxième place historique pour une formation venue en droite ligne de l’antichambre de l’élite. La dernière fois qu’un promu avait remporté 100 % des points contre le Sporting bruxellois, c’était en 1951-52 et c’était déjà… l’USG.Anderlecht s’est trouvé une nouvelle bête noireLe RSCA, qui n’aura mis Anthony Moris – 17 e clean-sheet, une de plus que Mignolet – qu’une seule fois à contribution sur l’ensemble de la rencontre, ne pourra nourrir aucun regret d’avoir perdu quatre fois contre le même adversaire sur le même exercice, une grande première dans son histoire. A force d’encaisser aussi souvent dans le premier quart d’heure – c’est le cas de 26 % de ses buts –, il n’avait rien à espérer face à cette Union qui sourit même dans l’adversité.Les supporters mauves, quant à eux, également battus dimanche par leurs voisins, rient jaune. A l’heure où Anderlecht parle d’identité bruxelloise à (re)trouver, cette quatrième claque de rang face à l’Union passe mal. Au moins aussi mal que l’incapacité des Mauves à aligner trois victoires d’affilée en playoffs. La dernière fois qu’ils y sont parvenus remonte déjà à 2016.
AMIR MURILLO EXCLU
G.R.
Un geste qui risque de coûter cher à Murillo.
Outre la démonstration de l’Union Saint-Gilloise, un geste a beaucoup fait parler les observateurs de ce quatrième derby de la saison entre Anderlecht et l’Union : le coup donné par Amir Murillo à Kaoru Mitoma à quelques minutes de la fin de la rencontre. Pas dans ses baskets, le défenseur panaméen a perdu son sang-froid après avoir été à l’agonie face à l’ailier Japonais. Un geste inacceptable de sa part et que tant le vestiaire que son entraîneur n’ont que très peu apprécié. D’autant que le garçon est coutumier du fait.C’est sa troisième exclusion de la saison après avoir vu rouge contre Louvain à domicile et à l’extérieur. « On connaît son tempérament », indiquait Hendrick Van Crombrugge seul joueur à s’être présenté en zone mixte. « Parfois, le courant se coupe dans sa tête. Il n’a rien dit dans le vestiaire mais parfois un simple regard veut dire suffisamment Ce n’est pas non plus le moment de tirer sur un seul homme. »Son geste ne restera pas sans conséquence. Murillo sera évidemment suspendu pour plusieurs rencontres et doit s’attendre à une sanction de la part du Sporting d’Anderlecht. « Je suis fâché », a reconnu Vincent Kompany en conférence de presse. « En tant que coach, je ne peux pas accepter ce genre de réaction de l’un de mes joueurs. Je ne sais pas encore ce qu’on va faire mais il est certain qu’il y aura des conséquences suite à son geste. »
SIEBE VAN DER HEYDEN
VINCENT MILLER
Les Saint-Gillois ont vécu un dimanche pour le moins particulier. Ils ont en effet regardé le match Antwerp-Bruges tous ensemble. Et ils ont vibré ! « On s’était donné rendez-vous au Parc Duden », explique Siebe Van der Heyden. « On a célébré le but de l’Antwerp mais on savait que le match n’était pas terminé. Et au final, Bruges a quand-même gagné. Il a dès lors directement fallu faire le déclic. On est fort mentalement et on l’a démontré. »Quelques heures plus tard, ils étaient pleinement rassurés après avoir validé définitivement la deuxième place. « Le coach nous a dit à la théorie de ne pas baisser la tête, qu’il y avait une seconde place à prendre. Qu’on a fait une saison superbe et que terminer à la troisième place, c’était tout simplement impossible ! »« Cette 2 e place ? Bien sûr qu’on est content ! »Au final, si les Saint-Gillois sont conscients d’avoir manqué le titre de peu, ils ne boudent tout de même pas leur plaisir. Tellement qu’ils sont encore restés de longue minute sur la pelouse du Lotto Park à communier avec leurs supporters après la rencontre. « Si on est content de cette deuxième place ? Bien sûr », poursuit Van der Heyden. « On a fait une saison magnifique. Et je parle de tout le monde, pas seulement des joueurs mais de tout le club. Il faut être fier d’avoir porté ce maillot cette année. »Et la cerise sur le gâteau, c’est donc cette assurance de disputer au minimum les poules de l’Europa League en cas d’élimination au troisième tour préliminaire ou en barrages de la Ligue des Champions. « Tu veux évidemment jouer des grosses équipes comme le Real. C’est un rêve. On ne sait jamais dans la vie. En tout cas, personne ne l’aurait cru en début de saison. Tout le monde disait qu’on était un club sympa, que c’était bien qu’on soit en haut du classement mais qu’on n’allait pas y rester toute la saison. On a su montrer qu’on était très costaud. Et au final, la Belgique est fière de l’Union ! »Comme récompense, les joueurs ont reçu quatre jours de congé.
LE DÉBRIEF DE PHILIPPE ALBERT
PROPOS RECUEILLIS PAR JONAS BERNARD
« Comme à l’Union, comme à Anderlecht… Même à 1-0, on sait tous que Bruges va revenir dans le coup »Les Brugeois ont eu de la réussite, ce fut un match compliqué à l’Antwerp mais à la pause, je savais très bien que Bruges allait mieux jouer en seconde période et que les Anversois n’allaient pas tenir ce rythme. Comme à l’Union, comme à Anderlecht… Même ici au Bosuil, avec ce score de 1-0, on sait tous que le Club va revenir au score. Quand vous ne punissez pas cette équipe, vous vous exposez. Simon Mignolet a été exceptionnel durant ces Playoffs, il est actuellement le meilleur à son poste en Belgique même si sur la saison, il ne faut pas oublier Anthony Moris et Jean Butez. Au bout du compte, Bruges était le grand favori et il a décroché un titre qu’il n’a pas volé. Un championnat ne se gagne pas en août ou en septembre. À un moment donné, l’expérience et la maturité sont des facteurs décisifs sur le long terme. Bruges s’était préparé pour cette période, ces mois de mars, avril et mai, avec les Playoffs au bout.« Les Brugeois doivent gagner en régularité et montrer plus de choses sur la scène européenne la saison prochaine »Avec ce titre, c’est aussi quinze millions d’euros qui vont rentrer dans les caisses grâce à la Ligue des champions. Voire peut-être 22 ou 25 en fonction des résultats. Là où le Club pourra encore recruter sans vraiment compter, ses adversaires devront faire attention. Cela fait des années que je dis que Bruges est seul sur son île en Belgique. Même lorsque l’Union avait douze points d’avance, mon avis n’a jamais changé, j’ai toujours pensé que les Blauw en Zwart étaient favoris pour le titre. La saison prochaine, ils devront gagner en régularité car perdre quinze points à domicile en phase classique, ce n’est pas possible. Il faudra également que Bruges parvienne à montrer autre chose sur la scène européenne.« Je suis impressionné par la capacité de réaction de l’Union, surtout après le gros coup sur la tête reçu cette semaine à Bruges »Franchement, venir gagner à Anderlecht en faisant le jeu, ce n’était pas joué d’avance. Je dois dire que je suis impressionné par l’Union Saint-Gilloise et sa capacité de réaction, surtout après le coup reçu sur la tête à Bruges. Juste avant de monter sur la pelouse, ils ont également vu les Brugeois s’imposer à l’Antwerp. Franchement, chapeau ! Il y aura malheureusement eu trois pannes offensives en Playoffs qui leur aura coûté le titre. En face, je m’attendais à une équipe d’Anderlecht un peu revanchard, désireuse de remettre les points sur les « i » dans le derby bruxellois, mais les Mauves ont manqué de caractère. Que dire, aussi, de ces deux cadeaux en défense… Au final, terminer troisième après avoir disputé la finale de la Coupe de Belgique, c’est honorable. On peut dire qu’Anderlecht a réussi sa saison, même s’il y a quelques années les supporters pouvaient espérer davantage. Mais cela ne sert à rien de comparer les époques, Vincent Kompany fait un super travail avec les moyens du bord, il faut le souligner.