Le coach de l’Union est le plan A du RSCA. Et le RSCA est le plan A
du coach de l’Union, malgré des offres en Serie A et en Ligue 1.
Felice Mazzù est parti ce
jeudi matin. Pas en-
core de l’Union, juste
en vacances en Italie
avec son papa. Mais à Saint-
Gilles, on commence à se dire
qu’on ne reverra plus l’entraî-
neur à succès à la reprise des
entraînements, le 20 juin. L’in-
térêt autour du coach de l’an-
née (aussi bien au gala du Sou-
lier qu’à celui du Footballeur
Pro) est très fort. Plus que
Mazzù lui-même ne pouvait
l’imaginer. La société de mana-
gement anglaise à laquelle il
s’est lié depuis un petit mois a
déjà reçu de nombreux appels.
Des prises d’information mais
aussi des offres plus concrètes.
En Ligue 1 en France et en Serie
A en Italie.
Avec la modestie née de son
parcours commencé au bas de
l’échelle qui le caractérise,
Mazzù est flatté d’entrer en li-
gne de compte pour entraîner
dans un grand championnat
européen. Il est même séduit.
Mais, actuellement, c’est en
Belgique qu’il a le plus chances
d’exercer la saison prochaine.
Toujours dans la capitale mais
en changeant de parc, passant
du Duden à l’Astrid.
Anderlecht a fait de Mazzù
son candidat numéro un. La
direction du club estime que
son travail est remarquable et
que son profil serait idéal pour
succéder à Vincent Kompany
en apportant de nouvelles cho-
ses. Par exemple au niveau de
la chaleur humaine, de la
proximité avec les joueurs et
de la capacité de transcender
un vestiaire.
Le contact entre le RSCA et
Mazzù est établi depuis plu-
sieurs semaines. Aujourd’hui,
on peut dire que les discus-
sions sont à un stade avancé,
même si rien n’est encore fait.
Les deux parties ont déjà dis-
cuté de l’aspect financier mais
aussi de l’organisationnel.
Mazzù ne veut pas venir au
Sporting sans adjoint(s). Il n’a
pas envie de reproduire la
même erreur qu’à Genk où il
était arrivé seul à l’été 2019. Et
l’osmose avec le staff mis à sa
disposition n’avait pas pu se
faire avant son licenciement
en novembre de la même an-
née.
S’il n’a pas encore dit non
aux offres à l’étranger, ni à
l’Union où il n’exclut pas en-
core complètement de rester,
Mazzù privilégie Anderlecht
en ce moment. Parce que l’ins-
titution ne laisse jamais indif-
férent mais aussi pour une rai-
son plus personnelle. Le Ca-
rolo de 56 ans souhaite rester
proche géographiquement de
son papa Pasquale, âgé de 89
ans. Il lui rend visite tous les
jours et il aurait du mal à
s’éloigner de lui à une période
où il a besoin de lui.
À Anderlecht, on espère fina-
liser l’arrivée de Mazzù rapide-
ment, histoire de travailler sur
d’autres dossiers importants
du mercato en sachant quel
coach sera sur le banc. Mais la
direction est évidemment
consciente que tout est fragile
dans le monde du football. Et
que la vérité d’un jour n’est
pas toujours celle du lende-
main. D’autres pistes sont
donc explorées, en plan B.
Outre deux coachs dont le
nom n’a pas filtré, le Sporting
s’est renseigné sur Wouter
Vrancken, qui a annoncé son
départ de Malines. Mais la di-
rection bruxelloise a vite com-
pris qu’il était déjà très proche
de s’engager à Genk.
Quand Mazzù rentrera de
ses vacances en Italie en début
de semaine prochaine, les dé-
cisions devraient rapidement
tomber. Et son CDI à l’Union ne
sera pas un frein financier
dans les négociations.
COMMENTAIRE
Avec Mazzù, le projet changerait
Felice Mazzù aurait raison de quitter l’Union où il
n’aurait pu faire que moins bien. Anderlecht a aussi rai-
son de tenter de séduire le coach qui a raflé tous les titres
individuels depuis un an (au Soulier d’or, au Footballeur
Pro et au trophée Goethals). Mais, s’il devait se finaliser, le
mariage surprendrait quand même. Quand la direction
du RSCA parlait du jour où Vincent Kompany s’en irait,
elle disait qu’elle se dirigerait vers quelqu’un aux idées de
jeu proches. Peut-être directement issu du staff. Comme
Carl Hoefkens à Bruges qui a vu de près comment Phi-
lippe Clement puis Alfred Schreuder ont gagné des titres.
Avec Mazzù, le RSCA changerait totalement de philoso-
phie et de projet. Le romantisme ferait place au pragma-
tisme. Ce qui ressemble finalement plus à la mentalité de
son président, Wouter Vandenhaute, admiratif du boulot
abattu chez les voisins de Saint-Gilles. Un coach qui fait la
nique aux grands avec des moyens financiers limités, ça
ne peut que séduire un RSCA obligé de ruser pour conti-
nuer à exister dans un G5 où les autres sont plus riches.
Même si le jeu de l’Union a souvent été spectaculaire ces
deux dernières saisons, c’est le résultat qui importe
d’abord à Mazzù. Et il ne faut pas imaginer qu’il renierait
sa philosophie à Anderlecht. Il n’a pas oublié que c’est en
partie pour ça qu’il n’avait pas réussi à Genk. Un coach
pragmatique, cela rappelle l’épisode René Weiler. Celui
qui avait ramené le dernier trophée du club mais aussi
beaucoup de brouhahas dans les tribunes avec un jeu à
réaction, loin de l’idée romantique du Sporting des se-
venties. Mais le foot a changé. Et le projet au RSCA aussi.