Le nouvel attaquant de l’Union
peut compter sur le responsable matériel
pour l’aider au quotidien.
Q
uand il faut défendre
sur lui à l’entraîne-
ment, ce n’est vrai-
ment pas facile tellement il
va vite !” Avec un sourire en
coin, Alessio Castro-Montes
résume bien les difficultés
que vont rencontrer de
nombreux joueurs de Pro
League face à Mohammed
Amoura, le nouvel atta-
quant ultrarapide de
l’Union. En quatre jours,
l’Algérien de 23 ans a mar-
tyrisé la défense de Tou-
louse puis celle du Cercle
Bruges avec un et deux
buts au compteur.
Pas mal pour un joueur
arrivé il y a seulement un
mois et parti avec l’équipe
nationale durant la trêve
internationale. “On ne lui
donne pas à manger avant le
match pour qu’il soit mort de
faim sur le terrain, lance
avec humour son coéqui-
pier Charles Vanhoutte.
C’est une machine qui va très
vite. Pour les milieux, c’est du
pain bénit car cela permet
d’avoir toujours une solution
dans le dos des défenseurs
adverses grâce à la profon-
deur qu’il prend avec sa vi-
tesse. Il a toujours la tête
tournée vers le but adverse,
c’est une vraie arme. On lui
donne beaucoup de libertés
en lui demandant juste de
travailler défensivement
pour l’équipe en perte de
balle.”
Si son intégration à
l’Union s’est aussi rapide-
ment passée, c’est en partie
grâce à Ibrahim, le respon-
sable matériel du club, qui
l’a guidé dès son premier
jour sur le sol belge. “Il s’est
senti directement à l’aise
quand il a su que quelqu’un
parlait l’arabe, explique ce
Bruxellois d’origine maro-
caine. Je l’ai aidé pour ses do-
cuments administratifs ou
pour toutes les démarches à
réaliser concernant son
compte en banque, son ap-
partement ou son numéro de
téléphone. Habitant tous les
deux à Bruxelles, nous som-
mes aussi allés au restaurant
ensemble ou même faire du
shopping. Quand il a un pro-
blème, il sait qu’il peut se
tourner vers moi. Mais c’est
quelqu’un d’intelligent qui
comprend que j’ai aussi une
vie de famille et que je ne suis
pas disponible 24 heures sur
24 (sourire).”
En plus de s’occuper de
tout le volet administratif,
Ibrahim a aussi joué le rôle
de traducteur entre le
joueur et la direction ou le
staff. C’est lui qui a par
exemple traduit les propos
de Philippe Bormans, sur le
tarmac de l’aéroport de Za-
ventem, juste avant le dé-
part de l’équipe vers Lu-
gano, pour faire compren-
dre au joueur qu’il devait
rester en Belgique en vue
d’obtenir plus rapidement
son permis de travail. C’est
encore lui qui joue le lien
entre Amoura et Blessin
quand le T1 unioniste a be-
soin de faire passer un mes-
sage à son attaquant en
plein match.
“Le coach me dit parfois
des choses en anglais que je
traduis en arabe à Moham-
med, avance Ibrahim.
Amoura parle quelques mots
de français mais a du mal à
le comprendre si quelqu’un
parle trop rapidement. Cer-
tains joueurs comme Puertas
ou Lapoussin l’ont aussi
beaucoup aidé en le prenant
par la main lors des différen-
tes activités au club. Il n’a
pas trop de gêne à aller vers
les gens donc cela a facilité
son intégration même si la
communication était parfois
compliquée.”
“C’est un gars très mar-
rant, continue son capi-
taine Anthony Moris. On ri-
gole beaucoup avec lui, sur-
tout de son accent (sourire).
Il a toujours la joie de vivre et
a envie de tout jouer à tel
point qu’il pouvait se mettre
à râler quand il était rempla-
çant. C’est de bon augure, il
veut vraiment aider l’Union.”
. Premier but
contre Toulouse
Face à Toulouse, il a pu
extérioriser sa légère dé-
ception de débuter sur le
banc en montant au jeu
lors de la dernière demi-
heure de jeu. En trente mi-
nutes, il s’est fait connaître
du grand public avec des
courses folles, des retours
défensifs à toute allure et
un but qu’il s’est construit
lui-même. Et qu’il a fêté
dans les bras d’Ibrahim…
“Il m’avait souvent répété
qu’il allait sauter vers moi
après son premier but pour
l’Union, rigole le responsa-
ble matériel. Il voulait me
remercier pour ma gen-
tillesse et ma disponibilité.
C’était un geste de remercie-
ment qui m’a beaucoup ému.
Il me considère comme son
grand frère.”
Reste désormais à l’an-
cien joueur de Lugano de
rester imprévisible pour
continuer à faire mal aux
défenses adverses, à com-
mencer par celle du RWDM
ce jeudi qui est d’ores et
déjà prévenue des possi-
bles dégâts causés par
Amoura… “J’essaye de lui
dire de se canaliser, conclut
Moris. Il ne pourra pas être
partout pendant 90 minutes
à chaque match. Mais cela
fait partie de sa fougue qu’on
ne lui enlèvera pas. Quand
l’entraînement est fini, il se
demande pourquoi c’est ter-
miné tellement il en veut tou-
jours plus (sourire). Il a en
tout cas une belle marge de
progression, à nous de lui ap-
prendre désormais ce qu’est
le très haut niveau.”