Menée par Toulouse, l’Union Saint-Gilloise a
su arracher un nul mérité pour ne pas louper
son entame d’Europa League.
L
a phase de groupe
d’Europa League
2022-23 de l’Union
avait démarré par une vic-
toire retentissante à Berlin
au terme d’un match con-
trôlé. Celle-ci a commencé
d’une manière inverse, ce
jeudi soir, mais ne s’est pas
trop mal terminée, heureu-
sement pour les Jaune et
Bleu. Les Unionistes ont eu
très peur lorsqu’ils ont été
menés par Toulouse, entre
la 45e
et la 69e
, mais ils évi-
tent au final un revers à do-
micile face au principal
concurrent pour la
deuxième place – si on con-
sidère Liverpool, vainqueur
à Linz, comme le grand fa-
vori du groupe – qui les
aurait mis dos au mur
avant d’aller à Anfield Road
dans deux semaines.
Toulouse a décanté un
match plutôt fermé en fin
de première période sur un
penalty causé par Burgess.
Dépassé, le défenseur an-
glais qui ne manque pour-
tant pas d’expérience cro-
chetait Magri dans le rec-
tangle. Le “Téfécé” ne méri-
tait pas forcément de me-
ner au score, d’autant que
Moris n’avait pas touché un
ballon avant ce coup de ré-
paration et juste eu chaud
sur un tir trop enlevé de
Donnum (42e
).
. Un duo d’avant
prometteur
Son homologue français,
lui, avait été décisif à deux
reprises : sur une frappe de
Vanhoutte (31e
) et sur un tir
enroulé de Gustaf Nilsson
(38e
). Les Bruxellois avaient
eu un peu plus de situa-
tions intéressantes que
leurs adversaires, mais il
manquait un rien à Lazare,
souvent dans les bons
coups, ou Castro-Montes,
très actif, pour sortir le
geste qui faisait la diffé-
rence. “Peut-être y avait-il un
peu de nervosité en première
période, s’interroge Alexan-
der Blessin. Peut-être aussi
la pelouse difficile n’a-t-elle
pas aidé et provoqué pas mal
de pertes de balles. On devait
courir et courir encore sans
récupérer le ballon, ce n’était
pas facile. On a été meilleurs
en deuxième mi-temps et j’ai
aimé notre façon de revenir
dans le match.”
Cela a pris 25 minutes. Le
salut est venu des pieds
d’Amoura, dont la montée
a à nouveau fait souffler
une tornade dans la dé-
fense adverse, comme con-
tre Genk. Cette fois, le
jeune Algérien a trans-
formé les promesses en un
but où il a tout fait tout
seul (1-1, 69e
). Il a même
failli réaliser un doublé
cinq minutes plus tard,
mais sa frappe trouvait les
pieds de Restes (75e
). Il allu-
mait encore une mèche en
centrant de l’extérieur du
droit (82e
) et lâchait un der-
nier coup de tête (90e+4).
“Mohamed nous amène de la
profondeur, salue Blessin. Il
a apporté de l’agressivité et a
bien combiné avec Kevin (Ro-
driguez), ce qui nous a per-
mis d’avoir plus d’occasions.”
. Moris sauve le point
La fin de match aurait pu
voir les hommes de Blessin
s’imposer avec un peu plus
de justesse (90e
et 90e+3),
mais tout perdre, aussi. S’il
n’avait rien eu à faire en
première période, Moris a
été déterminant en se-
conde et a sorti une toute
grosse parade en fin de
match devant Begraoui
(89e
). “C’est un nul mérité, au
final”, conclut Blessin.
Ce 1-1 n’est pas le résultat
rêvé par les Unionistes,
mais il laisse tout ouvert et
c’est déjà ça.
“Il a manqué
cet esprit de tueur”
L
es sentiments
étaient mitigés côté
unioniste à la fin de
la rencontre. D’un côté, il y
avait la joie d’être revenu
dans la rencontre malgré
l’ouverture du score tou-
lousaine. De l’autre, il y
avait la frustration de ne
pas avoir inscrit ce second
but qui aurait pu tomber
dans les dernières minu-
tes. “La victoire aurait pu
tomber d’un côté comme de
l’autre, résume Alessio Cas-
tro-Montes, qui aurait pu
signer à Toulouse cet été.
En première période, nous
avons eu des difficultés à
garder le ballon et il y a en-
suite ce penalty qui tombe
au plus mauvais moment
juste avant la pause. En
deuxième mi-temps, ils ont
baissé de rythme et nous
sommes revenus avec de
meilleures intentions. Au fi-
nal, ce point du match nul
n’est pas une mauvaise
chose et nous sera certaine-
. Rodriguez et l’Union auraient pu prendre
les trois points face à Toulouse. © AP
ment utile au décompte fi-
nal.”
C’est lors des montées
de Mohamed Amoura et
de Kevin Rodriguez que
l’Union a réussi à faire
pencher la balance. Le pre-
mier a amené sa vitesse et
son efficacité devant le but
alors que le second a été
tout proche d’offrir la vic-
toire à sa nouvelle équipe
en toute fin de match. “Il
nous a peut-être manqué cet
esprit de tueur, analyse An-
thony Moris. Nous avons eu
de nombreuses situations
dans leur rectangle sans que
personne ne touche le bal-
lon. Tous ces mouvements se
travaillent et il ne faut pas
oublier que nos deux atta-
quants sont arrivés sur le
tard. Je retiens surtout la
réaction de l’équipe en
deuxième mi-temps après
avoir pris un coup sur la tête
avec ce penalty.”
L’Union doit désormais
se déplacer à Liverpool
avant de recevoir LASK
Linz dans un match im-
portantissime en vue de
passer l’hiver au chaud.
“Toutes les équipes quali-
fiées ont un niveau similaire
même si Liverpool est claire-
ment au-dessus, avance Mo-
ris. Nous savons que ces pro-
chains matchs se joueront
sur des détails, comme le pe-
nalty qu’on provoque qui est
un détail. Mais je suis plutôt
confiant car nous avons eu
la maîtrise du jeu la plupart
du temps face à Toulouse.”
Sans Eckert
et Amoura ?
Touché à l’entraînement mer-
credi, Dennis Eckert ne figu-
rait finalement pas sur la
feuille de match. Sera-t-il là
dimanche contre le Cercle ?
“On verra”, a répondu Blessin,
qui sera aussi attentif à la
cheville d’Amoura.
Amoura-Rodriguez, futur
cauchemar des défenses
Les absents n’ont pas toujours tort, mais si les rem-
plaçants saisissent l’occasion pour s’illustrer,
l’adage se montre vrai. C’est un risque que tout
footballeur connaît et qui explique pourquoi un
joueur préfère parfois être aligné à 70 % de ses
moyens, plutôt que de laisser sa place. Dennis Ec-
kert, le meilleur buteur de l’Union en ce début de
saison, n’était pas là ce jeudi soir, blessé. L’Allemand
aura vu la relève marquer des points. Pas tant Gus-
taf Nilsson, qui pesé mais a manqué de justesse
balle au pied, se montrant peu dangereux au final.
Non, on pense à Mohamed Amoura et Kevin Rodri-
guez, dont les montées ont transfiguré l’Union.
Blessin a une préférence pour le 3-5-2. Il lui man-
quait juste les profils pour le mettre en place. C’est
désormais clair : le duo que l’Algérien va former
avec l’Équatorien, dont les premières minutes ont
montré rapidité et puissance, sonne comme une
promesse de cauchemars pour les défenses belges.