Le désormais ex-gardien unioniste revient sur cette fin
d’aventure bâclée au matricule 10.
Toute bonne chose a une fin.
L’histoire d’Adrien Saussez au
club de la Butte s’est ponctuée
sur une note négative après
92 matchs et quatre années de bons et
loyaux services.
Le portier qui vient de fêter ses
30 ans est désormais libre comme
l’air. Il a bien voulu se confier sur son
départ compliqué.
Entretien, sans langue de bois, avec
un gardien qui a brillé dans l’anti-
chambre ces dernières saisons.
Adrien, cela fait un petit temps que l’on
ne vous a plus vu. Expliquez-nous votre
mise à l’écart à l’Union.
“L’Union m’a envoyé un courrier il y a
quelques mois pour me signaler que je
n’étais plus le bienvenu pour venir
m’entraîner. Une méthode qui me laisse
amer, car je ne suis plus un gamin de
15 ans. On aurait pu avoir une discus-
sion ou une réunion pour discuter de ce
qui n’allait pas. Je ne comprends tou-
jours pas le pourquoi du comment,
encore à l’heure actuelle. Je ne connais
pas les raisons qui ont poussé les diri-
geants à me mettre de côté. Je sais que
j’ai un caractère fort et que je ne garde
pas ma langue en poche. Mais de là
à se faire mettre de côté après
ce que j’ai fait pour
l’Union, j’ai
encore du
mal à l’accepter. Je ne suis pas le seul
dans le cas. Les dirigeants ont aussi
évincé Pietro Perdichizzi, Kevin Kis ou
encore Roman Ferber alors que nous
faisions du bon boulot. La seule chose
que je ne peux pas reprocher à l’Union,
c’est que le club
m’a versé
l’intégralité de mon salaire. Le reste est
irrespectueux selon moi et pas qu’envers
moi.”
Il y a bien un événement déclencheur
à tout ça ?
“Peut-être que certaines personnes
n’ont pas aimé des remarques ou certai-
nes prises de parole. Si les gens n’aiment
pas que je dise les choses en face, c’est
regrettable. Je ne vois que ça…”
En gardez-vous de bons souvenirs malgré
tout ?
“Bien sûr. L’Union est et restera un
club qui comptera pour moi. J’y ai
passé de belles années même si le
club a toujours tout fait pour me
mettre des bâtons dans les roues.
Chaque année, un nouveau gardien
débarquait et ils voulaient en faire
le nouveau numéro 1. Mais je m’en
sortais toujours. Je garde tout ça en
travers de la gorge car je n’ai pas pu
faire mes adieux aux supporters. J’ai
reçu de nombreux messages de sympa-
thie depuis que je ne suis plus dans le
noyau A et ça m’a beaucoup touché.
Honnêtement, depuis la reprise du club
par les Anglais, je ne le recon-
nais plus. Tout a
changé à
l’Union. L’esprit familial qui y régnait
n’est plus là. Il y a des décisions incohé-
rentes qui ont été prises envers certains
joueurs dont Mathias Fixelles dernière-
ment. Je ne suis plus trop l’Union et je
ne veux plus le faire. Je n’ai pas pu
partir par la grande porte et je reste
amer.”
Comment avez-vous tenu le coup
physiquement ?
“Je suis un professionnel, je me suis
donc entretenu dans un premier temps
avec un entraîneur individuel. Je suis
désormais seul, mais je continue de
conserver la forme. L’Union m’a fait
passer un test physique en janvier
dernier et tout a bien été. Je ne pense
pas que j’aurais fait tache dans le
noyau champion en D1B, mais voilà,
c’est comme ça. Je souhaite le meilleur à
Anthony Moris, Lucas Pirard et les
autres car ils n’y sont pour rien dans ma
situation.”
Quels sont vos projets à
présent ?
“J’aimerais évidemment retrouver un
club stable dans lequel je me retrouve à
100 %. Je ne suis pas insensible à la
Belgique et j’aimerais tenter une aven-
ture à l’étranger, mais pas n’importe où.
Je ne refuserais pas un poste de nu-
méro 2 en D1A. En D1B, par contre, je
pense avoir fait mes preuves pour défen-
dre les cages d’un nouveau club.”
Des sources évoquent les USA, Stabaek
en Norvège ou bien Virton… Est-ce vrai ?
“Un transfert aux USA m’aurait bien
tenté. J’ai eu un intérêt concret d’un club
américain, mais la situation avec le
Covid ne permettait pas que cela se
passe bien. En tout cas, dans un premier
temps vu que tout était à l’arrêt. Mais
c’est un projet qui vaut le coup d’être
vécu. Je dois réfléchir car j’ai une
famille et des enfants ici. Cela reste un
sacrifice vis-à-vis de ma famille, mais
c’est une opportunité qui me tient à
cœur. Stabaek est effectivement une
possibilité, mais rien n’est fait. C’est
aussi l’inconnu pour moi car je n’ai
jamais vécu à l’étranger. Cela me
permettrait d’obtenir une autre
sorte de maturité. Virton était
également dans les papiers,
mais il y avait trop de paramè-
tres compliqués à prendre en
compte et surtout la route sépa-
rant mon domicile du club. Ce
n’était pas vraiment faisable.”
Interview >
Sébastien Ferrante
. L’ancien gardien du club
de la Butte est libre comme l’air et
se concentre sur son avenir. © BELGA
“Les