Ancien agent de joueurs et vice-président de Lorient, le Franco-Anglais Alex Hayes est le directeur sportif de l’Union depuis le mois de mai. Après des débuts hésitants, son équipe monte en puissance avant un alléchant derby. L’occasion d’en savoir plus sur la nouvelle politique du club.
Avez-vous le sentiment d’affronter le Sporting au bon moment ?
“Pas forcément. Vous savez, nous restons
le petit frère dans ce derby au parfum particulier entre deux des trois clubs les plus titrés du pays, même si les titres remportés par l’Union sont lointains. Les rencontres entre les deux clubs ne sont pas si fréquentes, la dernière remontant à près de quarante ans si mes renseignements sont bons. Ce match est donc une très belle opportunité et nous devons en profiter pour en faire une fête du football bruxellois, d’autant qu’il est retransmis à la télévision. Le but est de donner une image positive du club, de mettre en évidence tout le travail effectué.”
Votre recrutement est basé en grande partie sur des statistiques. Pouvez-vous en dire plus ?
“C’est un peu réducteur. Nous nous servons certes de données chiffrées, mais seulement afin de créer une
liste exhaustive de joueurs, lorsque nous en recherchons pour constituer un groupe comme à l’Union. Mais ces données, ce sont des scouts qui les collectent en allant voir des matches. Ensuite, nous nous concertons, mais tenons aussi compte de l’entourage du joueur, de sa motivation et de sa mentalité. Le facteur humain est très important.”
Il y a quelques trouvailles dans votre noyau, comme le dernier arrivé Selemani ou le buteur Niakaté.
“Niakaté est l’exemple type du joueur qui ne figurait pas en haut d’une liste. Nous sommes allés le chercher à Boulogne où on l’utilisait sur un flanc et nous en avons fait notre centre-avant, car nous estimions qu’il avait toutes les qualités requises pour cela. Maintenant, c’est lui seul qui écrira la suite de sa propre histoire.”
Quel est le rôle du coach slovène Luka Elsner, lui qui était totalement inconnu en Belgique ?
“Il est la clé du puzzle. C’est d’ailleurs la première personne que j’ai engagée à mon arrivée. Nous étions directement sur la même longueur d’onde. C’est un gros bosseur qui n’a pas peur des défis. Il est exigeant, mais juste avec les joueurs. Il a de l’ambition, des valeurs et prône un jeu qui se projette rapidement vers l’avant, avec des offensifs qui bénéficient d’une grande liberté d’action.”
Les supporters semblent de plus en plus sous le charme.
“Nous avons un public formidable. L’accession à la D1A est un objectif, sans être une obsession actuellement. Nous espérons juste pouvoir un jour redonner au
club une partie de son lustre d’antan. Et pour ce faire, nous aurons besoin de nos supporters.”