VINCENT MILLER
Puertas veut s’ouvrir les portes des poules de la C3.
Photo Newsprev
Ce mercredi après-midi, l’Union s’envole pour Genève où elle disputera jeudi son match retour de barrage de l’Europa League face à Lugano (succès 2-0 à l’aller). Une rencontre assurément très particulière pour Cameron Puertas, qui a grandi et commencé sa carrière à quelques dizaines de kilomètres de là, dans le canton de Vaud.
Formé comme… gardien au Lausanne-Sport, il passe dans le jeu à l’âge de 13 ans au FC Renens et au FC Forward-Morges, deux clubs de la région vaudoise. Après avoir goûté à la… D5 suisse dans son adolescence («
Où je jouais sur des champs de patates
», nous avait-il récemment confié), il revient à Lausanne, d’abord chez les U21, ensuite chez les Espoirs avant d’accéder à l’équipe première en 2018. «
Assez paradoxalement, c’est quand Lausanne est remonté en D1 en 2020 qu’il s’est réellement imposé, alors qu’il n’était pas forcément titulaire en D2
», se rappelle Valentin Schnorhk, suiveur du «
LS
» pour le média «
24 heures
». «
Durant les deux saisons avant son départ pour l’Union, il avait été excellent. Il évoluait à une position un peu moins offensive que celle qu’il occupe aujourd’hui. Il faisait partie des meilleurs joueurs de l’équipe. Il était le plus régulier. Il était impressionnant dans l’impact physique et dans les duels. Pour Lausanne, son départ était une très grosse perte.
»
du temps de jeu et de la confiance avec Blessin
En janvier 2022, c’est donc en Belgique que Puertas pose ses valises. Un choix qui, à l’époque, en avait interloqué plus d’un à Lausanne. «
On était surpris de sa destination, mais par méconnaissance du football belge.
»
L’aventure de Puertas en Belgique ne se déroulera toutefois pas comme prévu puisque, pendant un an et demi, il prendra plus souvent qu’à son tour place sur le banc. Jusqu’à cette saison où l’arrivée d’Alexander Blessin lui a réinsufflé confiance. Depuis lors, il a l’occasion de démontrer l’étendue de son talent et a déjà marqué deux buts et délivré deux assists en cinq rencontres. «
Pour les gens à Lausanne, c’est une satisfaction. Ils sont contents qu’il puisse enfin montrer ailleurs ce qu’il avait prouvé chez eux.
»
Reste toutefois que la «
renommée
» de Cameron Puertas, l’«
enfant de Lausanne
», se limite, pour l’heure, essentiellement au canton de Vaud, moins au reste de la Suisse, et donc à Genève. «
Tout simplement car il ne possède pas le passeport suisse
», fait remarquer Valentin Schnorhk. Bien qu’il soit né et ait vécu à Praz-Séchaud, un quartier du nord de Lausanne, Puertas possède toujours la nationalité espagnole de par son père. «
Lors de l’Euro U21 en 2021, le sélectionneur suisse voulait l’emmener
mais il s’est rendu compte qu’il n’était pas sélectionnable.
» Et ce, pour des raisons administratives. Car Puertas s’était fait retirer son permis de conduire juste après l’avoir obtenu. Et avait repris le volant avant l’échéance de sa peine, freinant l’obtention de la nationalité suisse. «
Je ne pourrai obtenir le passeport que dans quatre ans, au plus tôt
», avait-il alors confié au magazine Zwölf. «
Vu qu’il ne peut pas jouer pour la Nati pour le moment, les gens dans le reste de la Suisse regardent ses performances d’un œil moins attentif. Pourtant, je suis persuadé que, s’il était sélectionnable, il ferait partie au moins de la liste élargie.
»
Qu’importe
! Ce jeudi soir face à Lugano, devant sa famille et ses amis qui feront le -très- court déplacement jusqu’à Genève, Cameron Puertas n’aura qu’une seule idée en tête
: s’ouvrir les portes des poules de l’Europa League.