Malgré une nette domination de Liverpool, les Unionistes n’ont pas refusé le combat. Moris a multiplié les sauvetages mais celui qui aurait dû être le héros belge de la soirée a payé cash sa seule erreur… next
L’Union n’a pas à rougir de sa prestation face aux Reds. Et certainement pas d’avoir fini par se faire surprendre pour avoir joué le jeu en affichant des ambitions en matière de reconversion pendant toute la première période. Placés devant l’équation posée par la qualité du noyau de Liverpool et de l’exposant au carré de la poussée constante du public d’Anfield, beaucoup d’entraîneurs auraient été tentés de parquer le bus. Blessin a su résister à tout réflexe d’autoprotection. En revisitant son organisation certes (Terho pour Lapoussin et Sadiki rejeté sur le banc) mais son dispositif en 3-5-2 a constamment laissé une porte ouverte à de vraies perspectives. Le soutien constant d’Amoura et son positionnement en lien direct avec Nilsson a permis à l’équipe saint-gilloise d’alléger la pression constante mise par un Liverpool revisité dans les secteurs défensif et médian. Pour le reste, du gardien Alisson à la ligne d’attaque emmenée par Salah, Nunez et Diogo Jota, Klopp avait clairement misé sur une force de frappe pratiquement maximale.
2.700 fans de l’Union
Devant ses 2.700 supporters en goguette et qui à l’échelle du nombre ont largement fait jeu égal avec le kop adverse avec une animation vocale et visuelle constante d’un bout à l’autre de la partie, l’Union ne s’est laissée ni impressionnée ni dépasser par le décorum. Les occasions n’ont pas plu malgré une domination plus que nette sur les deux périodes, notamment en termes de possession de balle (68 %-32 %). Au niveau des occasions franches, Moris a dû s’employer très joliment sur trois tentatives signées Salah, Gravenberch et Nunez. Avant de commettre une boulette alors que le changement de côtés se profilait à l’horizon. Un tir d’Alexander-Arnold parti de l’entrée de la surface et a priori sans grand danger, lui glissa des mains telle une savonnette après avoir rebondi sur le torse. À l’affût, Gravenberch fit se lever le stade au plus mauvais moment psychologique pour n’importe quel adversaire. A priori lorsque deux classes d’écart le séparent d’un des candidats à la victoire finale en Europa League.
Malgré ce coup de massue, l’Union ne s’est pas désunie par la suite, loin de là. Et son keeper au premier chef, lui qui, en seconde période, est encore allé chercher trois autres ballons brûlants pour les éloigner avec brio de ses filets. Quand ce ne fut pas le poteau qui le sauva à l’approche du dernier quart d’heure.
Premier revers européen
Conjugué aux trois permutations anglaises à la pause (sorties de Salah, Endo et Nunez), la solidarité affichée par les leaders actuels du championnat de Belgique a permis de contenir la pression de Liverpool devant ses fans. Des fans qui, il faut le reconnaître, ont baissé le volume du son une fois que leur équipe s’est portée au commandement. Ce qui a contribué à baisser considérablement la température habituelle au thermomètre du stade.
Décrétées par Blessin là où on les attendait au départ de la rencontre, les entrées au jeu de Lapoussin et de Rodriguez pour les 25 dernières minutes n’ont pas modifié la physionomie d’une rencontre certes à sens unique mais sans être une déferlante british. Et le but de Diogo Jota dans les arrêts de jeu n’a rien ajouté aux mérites de Liverpool d’avoir géré cette rencontre sur son expérience plus que sur sa force de frappe.
Avec ce 2-0 et cette sortie sous le cultissime You’ll never walk alone adressé aux Reds au coup de sifflet final, l’Union a donc essuyé sa première défaite européenne de la saison. Sans avoir à rougir, bien loin de là. Mais avec l’obligation de récolter un 6 sur 6 lors du back to back contre Linz (0 pt) les 26 octobre et 9 novembre prochains, puisque Toulouse (4) a battu l’équipe autrichienne (1-0) au Stadium. La deuxième place qualificative pour rester en lice en Europa League, passera sans doute par ce doublé-là.
V. J.
Le gardien a réalisé plusieurs arrêts de grande classe.Afp
Malgré la déception, les Unionistes ont apprécié l’expérience vécue à Liverpool. prevnext
Déçus mais fiers : les Unionistes étaient partagés entre deux sentiments à l’issue de cette défaite. « À la fin de ce match, on peut se dire qu’on a tout de même vécu une belle expérience » , entamait Cameron Puertas au micro de Tipik. « C’est dommage qu’on ait encaissé à la suite de deux erreurs individuelles mais c’est la réalité du football à ce niveau. Malgré tout, il y a plein de choses positives à retenir de cette expérience. Je ne sais pas si on a été impressionnés par le contexte mais c’est clair qu’on a assisté à du très haut niveau pendant 90 minutes. Ceci dit, ce qu’on a vécu doit nous inspirer pour la suite. On a tous rêvé de ce moment, on a profité de la découverte de ce stade et de cette équipe mythiques mais, du moins en ce qui me concerne, je pense qu’on a réussi à mettre tous ces sentiments de côté dès qu’on est montés sur la pelouse. »
Après lui, le héros malheureux du match est venu exprimer ses sentiments. « Le premier sentiment qui me vient, c’est la fierté », estimait Anthony Moris. « Celui d’avoir fait se déplacer autant de supporters ici, dans ce stade mythique. Après, il y a un sentiment d’inachevé parce que si on avait joué de manière plus libérée, si on avait cru davantage en nos qualités et qu’on avait montré un esprit un peu plus ‘tueur’ devant le but, il y avait de la place pour un exploit. Par contre, même si j’ai fait un match presque parfait, j’assume totalement ma responsabilité sur le premier but anglais. C’est une erreur technique et à ce niveau, cela se paie cash. En face, Alisson en a faite une aussi une mais a eu plus de chance. Tant mieux pour lui… »