BENJAMIN HELSON
Isaac Mbenza et les Zèbres ontsombré à l’Union.Belga
Malgré une large revue de son effectif – y compris en cours de match – en vue de Liverpool, la formation bruxelloise n’a fait qu’une bouchée de Carolos qui doivent sérieusement se réveiller. next
Alors que les matches s’enchaînent pour les Unionistes, la formation bruxelloise -largement remaniée- a profité des grossiers errements carolos pour enchaîner une troisième victoire en championnat en une semaine. Le tout, avec un onze de départ qui donnait pourtant le sentiment que les têtes étaient déjà partiellement tournées vers Anfield, où les Bruxellois se déplaceront jeudi en Europa League.
Avant que l’Union ne prenne les devants dans ce match, ce sont pourtant les hommes de Felice Mazzù -aidés par davantage de stabilité dans le onze où seul Boukamir remplaçait Bager, blessé- qui ont réalisé la meilleure entame de match. Positionnés haut sur le terrain, les Carolos ont tenté d’imposer leur jeu et leurs idées, même si le premier contre visité (8 e ) a rapidement fait comprendre qu’il ne faudrait pas donner trop d’espaces aux Bruxellois.
Blessin a même fait monter son deuxième gardien
Mais c’est finalement une autre arme qui a eu raison des Sambriens ce dimanche après-midi, à savoir les phases arrêtées. Sur autant de phases inutilement concédées, la faute à trop de nonchalance, Charleroi a pris trois fois le bouillon, au profit de Ross Sykes, qui avait déjà marqué l’unique but lors du 1-0 d’il y a un an, à deux reprises et Christian Burgess. Entre-temps, Charleroi avait fait plus que réagir en égalisant via un beau mouvement conclu par Parfait Guiagon puis en croyant faire 1-2 par Isaac Mbenza à la 39 e , mais le Belgo-Congolais était finalement hors jeu de peu sur la passe d’Adem Zorgane.
C’était le dernier fait positif dans le jeu carolo avant de s’écrouler totalement. D’abord, comme on l’a dit, sur deux phases arrêtées en toute fin de première période, puis en ne montrant quasiment plus rien après la pause alors que Felice Mazzù avait procédé à un changement tactique en passant à une défense à quatre, pour tenter de faire remonter son bloc. Cela n’a pas eu l’effet escompté. Au point qu’Alexander Blessin a pu profiter de la léthargie adverse pour continuer à faire tourner son effectif jusqu’à donner ses premières minutes professionnelles au deuxième gardien Joachim Imbrechts. « C’était pour ne pas prendre de risques avec Anthony Moris, qui s’est plaint à la pause », justifiait le coach allemand, qui n’aurait pas eu le luxe de faire ce remplacement face à un adversaire digne de ce nom.
Et cette fois, pas question de parler de mentalité pour Felice Mazzù qui n’aura vraiment pas le moindre enseignement positif à tirer de cette piètre rencontre face à des Unionistes qui ont pu se contenter de gérer, parfois même en marchant tant leur adversaire s’est offert en victime consentante. Pas plus que d’assumer leur statut sur le terrain, les joueurs hennuyers ne sont venus affronter la presse, à l’exception de Damien Marcq. « On n’a pas eu la mentalité que j’attendais de mes joueurs, qui vont devoir se bouger s’ils veulent que ce soit encore avec moi », prévenait Felice Mazzù, dans un discours qui tranchait radicalement avec celui des défaites précédentes.
Le sporting devra rectifier le tir face au RWDM
Les Unionistes ont, eux, pu se ménager tranquillement en vue des prochaines échéances. « Il y a cinq ans, avec les U19 de Leipzig, j’avais dit que je rêverais de jouer un jour contre Liverpool. On y est », souriait le technicien unioniste, qui refusait d’évoquer le titre. « Laissons ça à Bruges, l’Antwerp, etc. »
Dans les rangs carolos, une semaine après avoir décroché le premier succès de la saison, la situation semble plus préoccupante que jamais tant les Zèbres ont abandonné en cours de match. « Ce n’est pas une question de qualité, mais de mentalité », pestait encore Felice Mazzù. La réception du RWDM la semaine prochaine s’annonce d’ores et déjà capitale pour la suite de la compétition des Zèbres. Tout autre résultat qu’un succès plongerait cette fois le matricule 22 dans une bien sombre crise.
BENJAMIN HELSON
Après avoir souvent protégé ses joueurs ces dernières semaines, dans les moins bons résultats parfois immérités par rapport à la production globale, Felice Mazzù n’a cette fois pas digéré la manière avec laquelle ses ouailles se sont inclinées à l’Union Saint-Gilloise, ce dimanche. «
On a manqué d’agressivité, de combat dans les duels. On n’a pas vu une équipe qui avait envie de réagir une fois menée donc la victoire de l’Union est méritée
», disait-il tout d’abord en conférence de presse. Et d’ajouter
: «
On a toujours eu une très bonne mentalité jusqu’à ce dimanche, mais elle n’a pas été suffisante cette fois. Ce n’est pas un problème de qualité, face à une équipe qui s’est permis de jouer avec sept joueurs non titulaires habituellement et face à laquelle on doit donc pouvoir répondre, mais de mentalité et de respect de la manière dont on veut évoluer. J’ai dit aux joueurs que je n’acceptais pas une défaite comme celle-ci. J’ai accepté toutes celles où on a été bon et parfois meilleur que l’adversaire, mais je ne peux pas leur trouver d’excuse par rapport à la défaite de ce dimanche.
»
Mazzù
: «
Le groupe doit changer sa mentalité
»
Conscient qu’il s’agira de trouver un déclic très rapidement, Felice Mazzù a mis la pression sur tout le monde. «
On n’a pas le choix, il faut se réveiller. Si l’équipe veut continuer avec moi, il faut se réveiller. Si on ne se réveille pas, je ne pense pas qu’on pourra continuer avec moi. Le groupe doit changer dans sa mentalité. Je veux une réaction des joueurs. Ils doivent se battre pour le club, pour Mehdi (Bayat), pour eux et pour le staff. S’ils ne le font pas, il faut qu’il y ait un déclic
», prévenait le T1 des Zèbres, qui se mettait aussi sous pression puisqu’il sera difficile de rester sans (ré)action en cas d’éventuel nouveau non-match contre le RWDM après un tel discours. «
Le plus important, c’est le club. Ce n’est pas le coach, ce ne sont pas les joueurs, mais bien le club. Et donc, il faut trouver la solution pour le club, qui est bien évidemment plus bas (NDLR
: qu’avant la victoire contre Courtrai) parce qu’on a été suffisant et on n’a pas eu le focus nécessaire.
»
Alors que la «
méthode Coué
» n’avait jusqu’ici pas forcément porté ses fruits, le matricule 22 dans son ensemble doit désormais espérer que chacun assumera les responsabilités qui sont les siennes après le désastre de ce dimanche. C’est à cette unique condition que le Sporting de Charleroi -dont l’avenir en D1A est menacé si rien ne change- pourra relever la tête.
V.J.
Comme tout le monde, Joachim Imbrechts a été surpris d’effectuer ses grands débuts professionnels ce dimanche, en faveur de l’Union. Formé à Meux, Namur et Charleroi avant de débarquer au parc Duden en 2021, ce gardien possédant la nationalité suédoise a pu monter au jeu à 20 minutes du terme. «
Même si je me sentais prêt, je ne m’attendais pas du tout à jouer ces quelques minutes
», expliquait-il après être allé saluer les supporters de l’Union… puis ceux de Charleroi. «
En plus, c’était face à Charleroi
! Si on m’avait dit cela, ce matin, je ne l’aurais pas cru. D’ailleurs, je n’avais pas tellement d’amis ou de membres de ma famille présents dans les tribunes. À la mi-temps, le coach m’a dit de me tenir prêt, que j’allais peut-être monter au jeu parce qu’il se passait quelque chose avec Anthony. J’ai fait le vide et quand j’ai été appelé pour recevoir ma chance, je n’ai pas pensé à quelqu’un en particulier si ce n’est à moi.
»
Auteur d’un superbe arrêt-réflexe sur une frappe de Badji, Joachim Imbrechts a eu la chance de pouvoir se faire applaudir comme une véritable star à chaque touche de balle. À 21 ans, il a l’air en tout cas d’avoir la tête sur les épaules, se contentant de jouer à fond son rôle de deuxième gardien depuis le départ de Pirard à Courtrai. «
Etre deuxième gardien ici est finalement assez confortable. Non pas que je n’ai pas d’ambitions mais simplement parce que la situation est claire. Moris est le titulaire et il enchaîne les excellentes prestations. Mon rôle c’est de le pousser à être encore meilleur. Je ne lui veux évidemment aucun mal. Il n’est jamais avare en conseils et en encouragements.
»
PHILIPPE DEWITTE
Photo Newsprev
Alors qu’en principe trois joueurs au moins doivent se présenter en zone d’interviewes, Damien Marcq fut le seul Zèbre à y venir. D’abord pour dire que le scénario aurait pu être autre
: «
Le tournant, c’est quand Mbenza fait 1-2, à la 39
e
minute, et que le but est annulé pour un hors-jeu limite. Sinon, je suis persuadé que tout change…
»
Mais, tout de même, cela n’explique pas la prestation globale des Zèbres, et leurs errements sur les fautes arrêtées. Sur le fait de les concéder et de mal les gérer… «
D’accord avec vous. Même s’ils sont plus grands que nous, il faut se montrer plus dur dans les duels. Je trouve que, dans le jeu, on n’était pas mal en première mi-temps mais c’est vrai que, dans l’ensemble, il n’y avait pas assez d’engagement, principalement, je le répète, dans les duels.
»
Au-delà du match d’hier, le bilan des Zèbres est de 7 points sur 27… «
Il est clair que c’est largement insuffisant et que la victoire sera impérative vendredi face au RWDM. Il faut s’appuyer sur ce qu’on a pu faire de bien, quand même, en première mi-temps, ou à Bruges, et se battre avec la même hargne que contre Courtrai.
»
Un mot sur son remplacement
: «
Le coach a pris cette décision parce que j’avais récolté une carte jaune…
»
LE DÉBRIEF DE PHILIPPE ALBERT
« À Liverpool,
l’Union devra prendre
du plaisir… »
«
Alexander Blessin avait décidé de remanier très largement son équipe en fonction du match de jeudi à Liverpool. Quand vous pensez que Lazare n’est même pas entré et que Lapoussin n’était pas sur la feuille… La performance de cette Union B en dit long sur la profondeur du noyau, qui m’impressionne de plus en plus. Et en faisant cela, il n’a pas sous-estimé le Sporting, il était simplement sûr des qualités de son groupe. Même si Terho m’a quelque peu déçu et n’a pas vraiment saisi sa chance, certains «
réservistes
» se sont vraiment mis en évidence, ce qui compliquera la tâche de leur coach dans le bon sens. Concernant le match à Liverpool, l’Union aura peut-être une carte à jouer si Klopp fait tourner. Mais s’il met la grosse équipe, ce sera très compliqué. De toute manière, les Unionistes devront avant tout prendre du plaisir, dans ce stade mythique à l’ambiance incomparable… Mais ce n’est pas non plus pour ça qu’il faudra regarder les Reds jouer
!
»