Les Molenbeekois entreront à la mi-temps
et 80 Unionistes prendront place
dans le parcage visiteurs.
I
nitialement pro-
grammé le 27 août der-
nier, le derby entre le
RWDM et l’Union Saint-
Gilloise a été reporté à ce
jeudi 28 septembre pour
permettre aux Unionistes
de préparer au mieux leur
rencontre européenne face
à Lugano. Mais la nouvelle
date et encore plus la nou-
velle heure (18h30 un
jeudi) décidée par la Pro
League, en concertation
avec DAZN, détenteur des
droits TV, est loin de plaire
à tout le monde et certaine-
ment pas aux supporters
qui ont fait part de leur mé-
contentement dès le pre-
mier jour. Les actions se
sont multipliées, tout
comme les appels envers la
Pro League, pour tenter de
faire changer l’horaire
mais rien n’y a fait et le
derby aura bien lieu ce
jeudi à 18 h 30.
Résultat des courses, de
nombreux supporters ne
pourront pas assister à un
derby plus jamais vu en
D1A depuis plus de 50 ans.
Entre les supporters de
l’Union qui ont décidé de
boycotter, les Ultras du
RWDM qui ne rentreront
dans le stade qu’à partir de
19 h 30 et ceux qui se libére-
ront pour venir, le stade
Machtens offrira une am-
biance spéciale, bien diffé-
rente de ce qu’elle aurait
dû être dans des condi-
tions normales.
. Les Ultras du RWDM
dans le stade à 19 h 30
Les Ultras du RWDM ont
été les premiers à faire part
de leur mécontentement
par rapport à un horaire
loin d’être en adéquation
avec leur vie profession-
nelle et privée. “Je connais
pas mal de supporters qui
terminent de travailler à 18 h
et pour qui il est tout simple-
ment impossible d’être au
stade pour un coup d’envoi
donné à 18 h 30”, débute
Sven pour les Brussels-
Power 2005.
Après les nombreux mes-
sages qu’ils ont fait passer,
ils ont finalement pris une
décision ce vendredi : ils
n’assisteront pas au coup
d’envoi. “Peu importe ce qu’il
se passe, nous avons décidé
de rentrer dans le stade à
19 h 15-30. On a bien vu la se-
maine dernière que même le
match d’Europa League de
l’Union programmé à 18 h 45
n’a pas pu commencer à
l’heure car il n’y avait per-
sonne dans le stade. Nous
avons donc décidé de rentrer
dans le stade à une heure qui
nous semble plus raisonna-
ble et accessible pour la plu-
part des gens. On s’est fixé
une heure plutôt qu’une mi-
temps. Si le match commence
en retard, nous rentrerons
donc en cours de match.”
Un crève-cœur pour les
supporters molenbeekois
mais un acte fort assumé.
“C’est un geste rare de notre
part mais il fallait le faire.
C’est dommage pour les
joueurs qui n’ont rien de-
mandé mais on ne peut plus
ignorer ce genre de choses
qui a de plus en plus ten-
dance à se répéter, manquant
de respect aux supporters.
C’est vraiment dommage de
constater qu’une seule per-
sonne puisse prendre en
otage un derby bruxellois.”
D’autres actions pour-
raient bien avoir lieu le
jour du match, comme ils
l’ont fait dans la nuit de
lundi à mardi en déployant
plusieurs banderoles sur
les bâtiments de l’Union
belge en apostrophant
Niels Van Branteghem, ma-
nager du calendrier et des
licences : “Le football après
le travail. Pas pendant”,
“Un derby à 18 h 30 le
jeudi ? ! Ça n’a Nils queue
Nils tête”, “Nils, peux-tu al-
ler chercher nos enfants ? Il
y a foot” et “Vos ego et l’ar-
gent tuent le football popu-
laire”.
. Les supporters
du RWDM derrière
leur équipe
Si les Ultras du RWDM ap-
pellent au boycott du derby
jusque 19 h 30, d’autres sup-
porters sont bien décidés à
faire les efforts pour arriver
à temps au stade et encou-
rager leur équipe. “Je com-
prends la colère de nos sup-
porters mais boycotter, c’est
punir notre club et nos
joueurs qui méritent notre
respect et notre soutien. Per-
sonnellement, j’ai pris congé
pour assister à la rencontre”,
a commenté David.
D’ailleurs, pas question
pour les Ultras d’empêcher
qui que ce soit de rentrer
dans le stade. “Nous respec-
terons ceux qui décident de
rentrer dans le stade, nous ne
bloquerons aucun accès.
Chacun est libre de faire sa
propre analyse de la situa-
tion”, précise Sven.
. Le boycott des
supporters de l’Union
Dans l’autre camp, entre
l’horaire inapproprié et le
combi-car obligatoire pour
effectuer un déplacement
de 6 km, les supporters
unionistes ont décidé de
boycotter la rencontre.
“Une fois de plus, la Pro Lea-
gue a pris une décision qui
va à l’encontre des suppor-
ters. Cette programmation,
alors que les matchs belges
qui ont lieu en semaine ou
vendredi sont toujours orga-
nisés à 20 h 45, nous ne la
comprenons et ne l’approu-
vons pas, d’autant plus qu’il
s’agit d’un déplacement en
combi-bus obligatoire. Rap-
pelons quand même ce que
cela implique d’organiser un
match en déplacement : il
faut donner rendez-vous au
moins trois heures à l’avance
pour la distribution des tic-
kets, trouver assez de bus (ce
qui est compliqué en se-
maine, vu que la plupart des
sociétés d’autocars font du
ramassage scolaire jusque
17 h 30), démarrer tous en-
semble en cortège (combi-
bus obligatoire) et affronter
les embouteillages bruxellois
en pleine heure de pointe. À
l’avenir, il serait opportun
que la Pro League et Eleven
gardent bien en tête que
l’ambiance en tribune fait
aussi partie du spectacle”,
ont indiqué les Unionistes.
. Il y aura tout
de même des supporters
de l’Union dans
un stade… sold-out
Si la plupart des suppor-
ters de l’Union boycotte-
ront en grande partie le
match, certains d’entre eux
seront bel et bien présents
dans les travées du stade
Machtens puisqu’un car de
supporters unionistes est
annoncé. Ils seront donc 80
à prendre place dans le par-
cage visiteurs. Sans comp-
ter ceux qui ont acheté des
places côté… RWDM. “S’ils
ne restent pas neutres en cas
de but de leur équipe, cela
pourrait rapidement créer
des tensions”, s’inquiète-
t-on côté molenbeekois,
d’autant que samedi au
Cercle, certains supporters
unionistes étaient dans le
parcage pour lancer leur
chant, ce qui a été moyen-
nement apprécié dans le
cadre d’une rivalité nou-
velle mais importante.
Au final, malgré toutes
les contestations, les ap-
pels au boycott et le boy-
cott partiel prévu, toutes
les places côté RWDM ont
été vendues. Reste désor-
mais à savoir à quoi res-
semblera l’ambiance de ce
derby qui a déjà fait couler
beaucoup d’encre.