Van der Heyden a
rejoint Majorque lors
de ce mercato d’été.
I
ci tout va bien : les ter-
rains sont magnifiques, le
niveau de jeu est élevé et il
fait toujours beau !” Depuis
l’Espagne, Siebe Van der
Heyden résume parfaite-
ment son nouveau quoti-
dien, avec un sourire qui ne
l’a pas lâché depuis son dé-
part de la Belgique. Le nou-
veau joueur de Majorque,
qui a quitté l’Union après
quatre ans de bons et
loyaux services, est plus
qu’heureux dans sa nou-
velle vie sur l’une des îles Ba-
léares. Son bonheur est en-
core plus grand depuis dé-
but septembre, puisqu’il a
connu sa première titulari-
sation en Liga face à l’Athle-
tic Bilbao (0-0) avec, au bout
du match, le titre de
meilleur joueur de son
équipe.
Siebe, vous attendiez-vous
d’être titulaire face à Bilbao ?
“J’avais expliqué au coach
que j’étais prêt physiquement
et mentalement. Avant cela, il
m’avait donné le temps que
j’avais besoin pour être prêt
car il fallait s’adapter pour
jouer dans l’une des meilleu-
res compétitions du monde. Il
a aussi fallu s’adapter à la
façon de jouer de l’équipe,
totalement différente de celle
de l’Union. En Belgique, nous
mettions un gros pressing sur
l’adversaire et tentions de
jouer proprement au football.
Ici, c’est beaucoup de longs
ballons et de travail défensif.
Je ne peux plus sortir balle au
pied comme je le faisais à
l’Union, mon nouveau coach
n’aime vraiment pas cela
(sourire).”
Le match s’est bien passé…
“Quand j’étais enfant, je
regardais les matchs de Liga.
J’ai toujours rêvé d’y jouer
donc j’avais une grosse envie
en montant sur le terrain. Au
début, il y avait un petit stress
positif qui s’est transformé en
confiance au cours du match.
J’ai gagné les duels qu’il
fallait et nous avons réussi à
garder le zéro. J’ai dû défen-
dre sur les frères Williams qui
sont très rapides. En Pro
League, il y a aussi des
joueurs rapides mais, ici, en
plus d’être rapides, ils sont
techniques et costauds. C’est
vraiment un autre monde.”
Comment s’est déroulée
votre intégration à Majorque ?
“Les débuts ont été compli-
qués car je ne parle pas
espagnol et on ne peut pas
dire qu’ils parlent beaucoup
anglais (sourire). Cela a été
difficile de réaliser les démar-
ches pour trouver un apparte-
ment, une voiture et com-
prendre le fonctionnement de
la vie espagnole. Mais tout
est rentré en ordre depuis
lors. Sur les terrains, j’ai
rapidement vu que c’était un
autre niveau qu’à l’Union. La
vitesse du jeu, le toucher de
balle de certains… Quand je
vois les goals de dingue que
notre attaquant Muriki
marque ou les petits ponts
que notre capitaine Rodri-
guez met avec facilité, cela
m’impressionne.”
Quel genre de club
est Majorque ?
“C’est un club avec beau-
coup de passion qu’on peut
facilement comparer à
l’Union. Il y a un projet clair
avec des objectifs à atteindre
et des joueurs avec une
grosse grinta. La grinta, c’est
vraiment le mot qui caracté-
rise le mieux Majorque. C’est
vraiment une guerre dans les
duels et les deuxièmes bal-
lons. Ça ne me dérange pas
car c’est mon style de jeu.”
En fin de saison dernière,
après la perte du titre face
à Bruges, c’était clair dans
votre esprit que vous alliez
quitter l’Union cet été ?
“Dans ma tête, c’était le
moment de partir car je
sentais que j’étais prêt pour
vivre une nouvelle aventure.
Je savais que Majorque me
suivait depuis la saison
dernière et j’ai saisi cette
opportunité. Cela m’a fait
beaucoup de mal au cœur de
quitter le club mais je devais
penser à ma carrière. Je me
suis dit : ‘Siebe, l’Union restera
à jamais dans mon cœur
mais c’est le moment de faire
un pas en avant dans ta vie’.”
La direction a tenté de vous
convaincre de rester ?
“Ils n’ont pas lâché l’affaire
directement mais ils savaient
que je voulais partir. Je leur ai
expliqué la situation très tôt
et ils ont anticipé mon départ
avec Machida et Leysen. Il y
avait deux clubs de Bundes-
liga intéressés et aussi Valla-
dolid en D2 espagnole. Mais
Majorque était le meilleur
choix même si le champion-
nat allemand est une compé-
tition phénoménale.”
Avez-vous eu des retours
des supporters de l’Union ?
“J’ai reçu énormément de
messages et j’en reçois encore
qui me disent que je leur
manque pour lancer les
chants d’après matchs (sou-
rire). Ce lien avec les fans est
quelque chose d’indescripti-
ble. Ils étaient toujours à fond
derrière nous et l’Union a
clairement gagné des matchs
grâce à eux. J’espère revenir
au stade bientôt pour leur
dire au revoir car je n’ai pas
eu l’occasion de le faire. J’irai
sans aucun doute dans la
tribune Est avec le kop (sou-
rire).”
Vous suivez les matchs de
l’Union ?
“Bien sûr ! Je les regarde si
nous ne jouons pas en même
temps. Et j’espère qu’ils iront
chercher le titre même si ce
ne sera pas facile. Je ne m’at-
tendais pas, par contre, à
autant de départs. Celui de
Teuma est le plus difficile à
digérer car c’était le maestro,
tellement important dans un
groupe. Je pensais que l’Union
allait tout faire pour le gar-
der. Je suis encore en contact
avec plusieurs joueurs
comme Eckert qui vit un
début de saison de rêve. Et j’ai
aussi vu leur tirage d’Europa
League. C’est une petite
frustration de ne pas être là
pour affronter Liverpool. La
saison dernière, nous n’avi-
ons pas tiré un très gros
club… Mais je suis content
que les joueurs actuels puis-
sent se montrer contre l’une
des plus grosses équipes du
monde.”
Savez-vous ce qui vous attend
fin septembre ?
“Oui, Majorque – Barcelone
(rires). C’est incroyable de se
dire que je pourrais affronter
le Barça alors que j’étais
encore en D1B il y a deux
ans… Je regarde parfois en
arrière pour voir tout le
chemin accompli et je suis
assez fier de moi. Mais ma
mentalité sur le terrain ne
changera pas si l’adversaire
est Barcelone, Bilbao ou un
plus petit club.”
Pensez-vous encore parfois
aux Diables rouges ?
“Bien sûr que j’y pense. La
seule chose que je peux faire
est de prester au plus haut
niveau avec Majorque dans
une des meilleures compéti-
tions du monde. C’est ensuite
au coach de faire ses choix. Je
sais que j’ai plus de chances
d’être sélectionné en jouant
en Liga qu’à l’Union. Cela
reste un rêve de jouer plu-
sieurs matchs pour l’équipe
nationale. Je veux vraiment
me donner pour mon pays.”